Il y a trois ans, déjà, alors que j’avais reçu coup sur coup les albums d’Hysteria et d’Amethyste, j’avais fait ce constat flagrant : la scène brutale française n’a rien à envier à d’autres scènes qui bénéficient d’une couverture médiatique et d’une renommées plus importantes. Trois ans ont passé, Benighted a entre-temps sorti Icon, un album dévastateur au possible, Purgorified a également fait ses premiers pas, et voici que Deviant Surgeons nous balance dans les dents un premier album foutrement efficace.
« Deviant Surgeons ? Inconnus au bataillon ! », me direz-vous peut-être, et pourtant, ce groupe composé de membres ayant officié notamment chez Bliss of Flesh ou chez Amethyste a (presque) toutes les raisons de vous plaire. Pourquoi cet enthousiasme de ma part ? Pourquoi, malgré tout, cette petite réserve ? Attendez, vous allez vite comprendre.
Commençons par les points forts de l’album. Dès Introspection, l’auditeur sait que les Deviant Surgeons ont mis le paquet pour nous proposer un premier album convaincant : ce mariage du metal et de la musique symphonique, comme l’a déjà fait notamment Darkane par le passé, amène l’auditeur tout doucement vers le premier véritable morceau de l’album, Venomous Blasphemy… et nos chirurgiens n’y vont pas par quatre chemins. Lourd, puissant, dévastateur, le death brutal des Deviant Surgeons n’est pas sans rappeler celui d’un Immolation. Mais ce premier morceau n’est qu’une mise en bouche avant la suite. Au fil des morceaux, nos amis boulonnais nous proposent une véritable leçon de death brutal, où le mid tempo côtoie les blasts implacables. Tout cela sent bon le premier effort réussi sur toute la ligne, le meilleur départ qu’un groupe pouvait espérer…
C’était trop beau pour être vrai… Après plusieurs écoutes, force est en effet de constater que le tableau n’est pas aussi rose et que quelques petits points négatifs viennent ternir mon enthousiasme initial. Tout d’abord, le groupe semble peiner à s’affranchir de ses influences et reste ainsi dans l’ombre des groupes dont il s’inspire. Cependant, étant donné que le tout est exécuté de main de maître, il serait malvenu de faire la fine bouche. Non, le problème est ailleurs…
En effet, qui dit « premier album » dit rarement « production parfaite », et celle de Venomous – The Demondome Symphony pose problème. Sans être pour autant mauvaise, la prod’ est quelque peu terne, plate et ne rend pas justice aux compositions, qui perdent ainsi en puissance, notamment au niveau du chant et de la batterie. Dommage, d’autant plus que je suis persuadé que ce même album, avec une bonne production, aurait certainement fait des ravages…
Il convient donc de se poser la question fatidique : les points forts de l’album sont-ils suffisamment bons pour faire oublier ces points faibles ? La réponse est indéniablement oui, les Deviant Surgeons sont assurément promis à un bel avenir… Retenez bien ce nom, je suis persuadé qu’on entendra à nouveau parler d’eux d’ici peu !
Mister patate (08/10)
myspace.com/deviantsurgeons
Autoproduction / 2009
Tracklist (:)
1. Introspection 2. Venomous Blasphemy 3. The Guinea Pig Limits 4. Our Perception of Perfection in Perversion 5. Thirteen Days, Infected Blood 6. Complete Vengeance 7. Before They Eat 8. Perverse Is My (He)Art 9. Personihility : Destroy We Must