On m'a enlevé un jouet. Carrément, je suis dégouté. Quand j'ai vu dans une enveloppe de ma boite aux lettres du courrier venant de Monsieur Patate avec à l'intérieur le premier album de Darkness Dynamite, je me suis dit  « YES ! Ca y est ! Je tiens mon 01/10, je vais enfin pouvoir faire une chro “cassage de sucre” ».
Depuis que je suis chez métalchro, je n'ai pas encore eu la chance d'avoir une sinistre bouse à chroniquer sur laquelle je pourrais me défouler.

Tel le Saint-Graal, j'ai porté ce cd jusqu'à ma platine, j'ai allumé mon Marrantz chéri en lui disant : « vas y mon vieux pépère (près de 40 ans la bête !), fais péter ce truc que je me marre ». Je me suis assis dans mon grand divan de cuir, j'ai croisé les jambes et j'ai souris  en attendant que ça démarre, réfléchissant déjà à la manière dont j'allais tourner mon venin.

Pour ceux qui auraient loupé les news métal françaises ces deux dernières années, Darkness Dynamite est un groupe de jeunots (20 – 22 ans) d'age moyen parigot qui faisaient du coremuche à mèche. Un régal pour métalleux, une sorte de défouloir. Si vous connaissez, on tourne a peu près dans même registre niveau "grosse daube" que ATTACK ATTACK, groupe américain (qui eux rajoutent une bonne louche de musique chrétienne histoire d'être indigeste jusqu'au bout).
Des p'tits jeunes, des mèches, des t-shirt roses moulants, qui en plus font un buzz chez les pucelles de moins de 17 ans (jusqu'à signer chez MetalBlade en quelques mois !!!), c'était carrément du pain béni pour un chroniqueur de musique métal ! Histoire en plus de tendre la buche pour se faire latter la tronche, les gamins n'ont rien trouvé de "plus mieux" que de faire un skyblog (vous savez les moins de 25 ans, le truc qu'on a tous fait a 14 ans pour dire qu'on étaient trop Evil a écouter du Slipknot… à 14 ans hein), avec des tas de commentaire kikoo lol de la part de'-°* MeTaLzRoKeUz666*°-' (ouaaah putain comment j'ai géré le pseudo de gothopouffe sur le coups, je mets un © tient la) et ses copines qui les on vu « pour du vrai» et qu'en plus « ben il son tro cool lol ». Les petites amies de Kevin à Warcraft qui demande si on peux lui " rush lé lam merci je pèye 2po". Voyez ?

J'avais presque envie d'envoyer un sms à mon illustre collègue et ami pour le remercier, un vrai cadeau. J'vous jure, j'en avais la chair de poule.

Mais j'me suis fait eu. Ouais, carrément. Pourtant, DaDy (le p'tit nom du groupe chez les ados trop cool) ouvre le bal avec "Supernatural" qui possède ces géniaux refrains que je hais tant où la musique s'arrête de poutrer pendant 15 secondes pour laisser place a un chant clair mielleux à souhait. Le truc qui m'a quand même fait penser qu'il y allais avoir un stûût dans le bouzin, c'est qu'en soi, la chanson envoyait déjà pas mal du bois. C'était bateau et assez nul, mais ça laissait peu de place pour un déjà mythique 01/10, sauf mauvaise foi évidente de ma part.
Mes craintes sont encore montées d'un cran sur le second morceau. On est toujours dans ce métalcore débilus dont joue malheureusement près de 50% des jeunes groupes qui pullulent sur Terre, mais de nouveau, ce n'était pas le DaDy (mouarf, j'adore) que j'avais connu via ses démos. Ambiance 90's, légèrement  thrash, j'étais très heureux d'être à 2 min ce fameux break typique core, toutes backing vocal mielleuses de sortie. Ahaha, je les tient ! Enfin je pensais.
Puis, ils ont osé. Immersion Inner-nation  déboule à la vitesse du TGV et à grand coup de blast et de double. Merde, c'est quoi ce batteur ?
C'est quoi surtout ce morceau bien thrash ? Moi qui suis le thrasheu de service à la rédac (allez, avec Murder).
Arg, je sentais mon jouet s'envoler. Ok, c'est du thrashcore comme on en fait un peu partout et dont Shadows Fall fait (faisait) figure de meneur, mais «Porca la Madonna », ça envoie la pâtée. On trouve même des passages heavy 80's ($­­­­­­­15 par exemple, sympa au demeurant).

Alors, ouais…ouais, c'est des ptits jeunes moisis qui jouent les girouettes et font de la musique bateau, ouais, ils se la racontent à mort genre « on va devenir le plus gros groupe français », oui, ils pompent carrément à tout vent (« Vice » ou  « Chasing Inside » sont ni plus ni moins piquées à Gojira -quand je vous parle de girouette), oui, ils ont des têtes à claques, mais … mais la musique n'est pas à jeter pour autant. Ça joue bien, très bien même, c'est magnifiquement produit. Légèrement saturé, extrêmement puissant, Stephan Buriez (lui même) à pour moi fait un excellent boulot.

Calmons un peu les esprits venimeux, et parions sur une chose : ces kets là, après s'être taté sur de la musique pour néopubère en mal de sensations fortes, découvrent la musique extrème. C'est un premier album et je ne tomberais pas dans la méchanceté gratuite de tout péter sous prétexte que ce sont apparemment de gros branleurs d'ados (allez mater pour rire la vidéo trailer sur youtube). Sans doute que le changement de chanteur, le premier c'est barré pour Betraying The Martyrs (qui est vraiment un truc qui sucks pour le coup), y est pour beaucoup. Attention les mecs, je vous attends au tournant, si le prochain opus retombe dans vos pires travers, c'est une lettre d'excuse au petit Jésus qui vous attendra pour vous faire pardonner.

Poney (06/10)

www.facebook.com/darknessdynamite

Metal Blade Record / 2009

Tracklist 1. Supernatural 2. Hell Eve Hate 3. Immersion Inner-Nation 4. $­­­­­­­15 5. Chasing Inside 6. A Simple Taste of… 7. …Vice ! 8. By My Own 9. Dare I Say 10. The Everlasting Grace of Mind 11. The Astonishing Fury of Mankind

Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre petit plat pays regorge de groupes metal et pas des moindres : Aborted, Leng Tch’e, In-Quest, Gorath, Enthroned, Innerfire, When Blood Burns ou encore Komah (pour ne citer qu’eux). On peut également ajouter Ackros à cette liste. 

Ackros est certes moins connu que les autres mais il faut dire que les gros problèmes de line-up que le groupe a connu l’auront plus ou moins forcés à hiberner. Mais force est de constater qu’ils ont mis ce repos forcé à profit afin de nous proposer The Multiverse, album très fouillé et réussi. Pas d’intro sur cet album, on rentre direct dans le lard, en effet, la guerre n’attends pas. Enfin, quand je dis guerre, je veux parler de toute cette atmosphère que l’on ressent en ouvrant les premières pages du livret du cd où Ackros nous conte son histoire de ville impériale menacée par des hordes ennemies (même la carte est fournie). Vous le voyez, le livret est très soigné et c’est aussi un détail frappant dans la musique du groupe. On sent la musique pensée et réfléchie. Les compos death/thrash défilent à un rythme soutenu laissant très peu de place à l’ennui vu la richesse du metal proposé : soli à pleurer, accélérations agressives, lignes de chant variées. Même s’il faut bien avouer que les parties vocales ne sont pas très présentes au début de l’album, ce qui est bien dommage car Serge, qui officie également chez Leng Tch’e, se donne bien du mal. Mais par la suite, après l’ »intermède » Outro qui vient un peu comme l’œil du cyclone, le calme avant la tempête, Ackros ne retient plus ses agressions envers nos oreilles et nous ramone les conduits avec un metal fait de riffs thrash assassins, de cris, de growls, de paroles scandées, de blast ou encore de midtempo plus mélodiques. Il y a cependant des éléments plus « étranges » comme sur l’intro de The End avec un son plutôt spécial. Peut-être est-ce dû à la production qui est néanmoins assez énorme pour une auto-production. 

Profitant bien de leur repos forcé, Ackros nous offre un disque soigné bien composé, réfléchi et qui nous propose un death/thrash riche. A ne pas manquer car on prend un sacré pied en écoutant cet album. Ne les ratez pas, il est certain qu’il faut désormais compter avec eux !
 

Supercastor (08/10)

Site Officiel :  www.ackros.be 

Myspace Officiel :  www.myspace.com/ackros    

Autoproduction / 2009

Tracklist :
01 Ackros 02 Shining Shadow 03 The Shield 04 Melissa 05 Outro 06 Endless Soul 07 Demon of Ice 08 Renaissance 09 The End 10 No Last Will 11 Stormbringer     

Groupe énigmatique, pochette énigmatique, cet AIRBAG suscite bien des interrogations chez votre serviteur au moment d'insérer la petite galette argentée dans le lecteur Cd. Après recherche, l'histoire des norvégiens est assez peu commune. Tout commence lors du concert des PINK FLOYD sur la tournée Division Bell. A l'issue de ce show, des amis d'enfance décident de former un groupe, tout d’abord de reprises diverses pour ensuite prendre deux options: La première étant un groupe hommage à PINK FLOYD: THE PINK FLOYD EXPERIENCE et la seconde AIRBAG groupe composant et jouant sa propre musique. AIRBAG s’est donc formé en 1994 à Oslo (Norvège).

Après plusieurs changements de line-up, le groupe se fige en 1999 autour d’Anders Hovdan (Basse), Asle Tostrup (Chant, guitare), Bjørn Riis (Guitare, Chant), Joachim Slikker (Batterie) et Jørgen Hagen (Claviers). Un EP "Come on in" sort en 2004 qui fut bien accueilli, mais c’est avec "Sounds that I hear", publié en octobre 2006, qu’AIRBAG se fait connaître. Ils tournent régulièrement avec les 2 entités. Les chiens ne faisant pas des chats vous devinez que ces norvégiens nous propose un rock progressif bien ancré dans la tradition du genre tant sur la forme que sur le fond: huit titres en 54 minutes, on trouve pêle-mêle des touches de PINK FLOYD, MARILLION, PORCUPINE TREE ou encore ANATHEMA. C'est la plupart du temps, aérien à souhait. AIRBAG a le chic pour tisser de subtiles atmosphères, très éthérées, à coût de longues complaintes de guitares empruntés à Gilmour ou Rothery, de douces nappes de claviers, de chant tout en douceur… Le morceau d'ouverture "Prelude" ne dépareillerait pas sur "Division Bell". On n’est même pas loin de la copie calque.

Et c'est là le coeur du problème. Sur la forme, on ne peut rien reprocher aux norvégiens. Les chansons sont soignées, assez réussies dans l'ensemble. Les musiciens offrent de très bonnes prestations individuelles MAIS les influences ne sont absolument pas digérées. "Prelude" fait PINK FLOYD, "No Escape" fait ANATHEMA, "Safe Like You" sonne affreusement MARILLION… Il faut regretter et sanctionner ce manque de personnalité propre. Le projet des membres d'AIRBAG est ambitieux, vouloir mener de front un tribute band et un groupe original mais ils se sont un peu emmêlé les pinceaux. Album sympa mais à réserver aux fans acharnés et en état de manque pour une dose rapide de prog planant. Comment réagir face à ce disque ? Réalisation 08/10, originalité 03/10. Donc ?????

Oshyrya (05.5/10)

 www.airbagsound.com

 myspace.com/airbagsound

Karisma Records – Innovative Promotion / 2009

Tracklist (54:37 mn)

01. Prelude 02. No Escape 03. Safe Like You 04. Steal My Soul 05. Feeling Less 06. Colours 07. How I Wanna Be 08. Sound That I Hear