Archive for décembre, 2009

Dead Heroes Club – A Time Of Shadow

DHC_album_largeIls s'en amusent eux-mêmes : au pays de U2 , Rory Gallagher et Thin Lizzy, le prog n'a pas vraiment le vent en poupe, ni durant les 70's, ni en ce début de XXIe siècle.
Dead Heroes Club tient pourtant là son deuxième album, et l'exercice s'avère assez réussi. Clairement orienté vers le néo-prog de Marillion, avec un parfum 80's bien porté, le quintet s'inscrit dans une veine traditionnelle : des morceaux majoritairement très longs (deux dépassent les 9 minutes, et le dernier atteint le quart d'heure) avec des ambiances travaillées, des textes poétiques et décalés.
La virtuosité, marque de fabrique du metal prog et des héros des 70's, s'invite peu dans « A Time Of Shadow », sans que la qualité des compos s'en trouve diminuée. D'autant que les interventions de Gerry Mc Gerigal brillent d'une finesse notable. Les tempos medium dominent, avec de temps à autre, des métriques impaires bienvenues (intro et outro en 5/4 sur le premier titre).
Dead Heroes Club peut aussi surprendre, comme sur « The Centre Cannot Hold », mélange de hard et de pop énervée, bulle d'énergie entre deux epics.

Si un tel album fera fuir toute une frange de metalleux et les férus d'innovation aventureuse, son charme opèrera sans doute sur les autres, d'autant que la sincérité du propos et le savoir faire des musiciens ne font pas de doute.

David Taugis (07.5/10)

deadheroesclub.co.uk

Page facebook.

Prog Rock / 2009

Tracklist (54:41) 1. Theatre of the Absurd 2. Stranger in the Looking Glass 3. The Centre Cannot Hold 4. A Gathering of Crows 5. The Sleepers Are Waking 6. A Time of Shadow

 

Cor Scorpii – Monument

Cor_Scorpii_-_MonumentCor Scorpii comprend des membres du défunt Windir. Cor Scorpii n'est pourtant pas une redite du dit groupe, même si bien évidemment des relents du groupe de Valfar se font malgré tout ressentir dans ce black metal épique.
Les lignes de guitare lead sont absolument somptueuses, elles sont l'ossature incontournable des morceaux et tout tourne grâce au talent de Stian "Strom" Bakketeig.
Le plus étonnant c'est que Cor Scorpii a été fondé en 2005 par le claviériste Gaute Refsnes et que celui-ci n'est finalement que peu présent sur Monument, son instrument est d'une discrétion assez surprenante, il permet juste d'apporter la petite cerise sur le gâteau des atmosphères.
Monument ne lésine pas sur l'agressivité toute en conservant une âme mélancolique et sombre. Le rythme des morceaux est sacrément soutenu et seul Helvetesfossen vient adoucir l'ensemble tout en conservant une teneur épique et malsaine. Une pause instrumentale bienvenue et magnifique, qui ne nuit nullement à la tenue de l'album.
En la personne de Thomas Øvstedal, Cor Scorpii a trouvé un chanteur qui possède le petit quelque chose d'essentiel pour combiner ténèbres, agression et mélodie. Avec Ei Fane Svart vous entrez dans le bal pour ne le quitter qu'à la dernière seconde. L'esprit pagan est indéniable honorant comme il se doit la mémoire de leurs ancêtres, Cor Scorpii délivre une perle recommandable entre mille. De cet album, il faut éviter de retenir son accointance avec Windir et conserver l'image d'un album de très grande classe dans ce que la Norvège peut nous proposer de mieux dans le metal extrême.

Un Monument tout simplement !

Clayman (09/10)

www.corscorpii.net

Descent Productions / 2009

Tracklist (47:30) 1. Ei Fane Svart (5:47) 2. Endesong (5:01) 3. I, the Damned (6:16) 4. Our Fate, Our Curse (5:30) 5. Helvetesfossen (4:02) 6. Oske og Innsikt (10:27) 7. Kjettar (4:29) 8. Bragder I Stein (5:58)

 

 

Atreyu – Congregation of The Damned

atreyu-congregationQuand le groupe de Orange County (décidément un très bon lieu de production pour les groupes de metalcore) revient pour un deuxième album en major après le très controversé Lead Sails Paper Anchor, les fans retiennent plus ou moins leur souffle entre deux destructions de zombies dans le jeu online proposé par le groupe sur leur site web.
Car si Atreyu fait partie de ces groupes qui n’ont plus rien à prouver au niveau des ventes, ils font aussi partie de la catégorie moins enviable de ces groupes qui ont du faire leur preuve, encore et encore, sans jamais se reposer sur leurs lauriers, au niveau de la critique.
Un groupe adulé par certains, détesté par d’autres, vu comme des ambassadeurs de leur style sur certaines tournées ou comme des vendus à d’autres occasions. Il était temps de nous montrer ce que le groupe avait fait de ces deux dernières années et si la gentillesse pop de leur dernier opus serait encore au goût du jour sur un album annoncé comme « plus sombre et plus heavy que ce qui avait été fait auparavant ».

Il n’y a aucun moyen d’imaginer, si l’on s’en tient à la citation ci-dessus, un meilleur moyen d’ouvrir l’album qu’avec Stop ! Before It’s Too Late And We’ve Destroyed It All qui se place certainement comme un des meilleurs morceaux (tout simplement) que le groupe ait pu écrire, de son chorus sans faille à l’énergie violente qu’il dégage tout du long, ce titre n’est pas loin du coup de génie pour le groupe. S’en suit une forte baisse d’agressivité, mais pas de qualité, avec un Bleeding Is A Luxury qui se situe dans le très haut du pavé de ce qui constitue la hit list d’Atreyu aux côtés de Ain’t Love Grande ou Ex’s And Oh’s… Ce titre fonctionne sur une dynamique que le groupe maîtrise à la perfection et le duo Alex Varkatzas/Brandon Saller a rarement aussi bien fonctionné au chant. Un must, tout simplement.

C’est après que les choses se compliquent, car si sur le dernier album le groupe semblait piégé entre ce qu’ils avaient envie de faire et ce que les radios attendaient d’eux, livrant un album en demi-teinte, ici ils ont clairement décidé d’envoyer valser les conventions et de faire exactement ce qu’ils voulaient.
Problème : un premier single vu comme forcé débarque sur YouTube et effraie son monde. Storm To Pass est un single mou, sans prétention ni identité… Un coup dans la flotte qui se retrouve pourtant tout à fait à son aise dans un cadre plus adapté. Loin de moi l’idée que l’album s’adapte à ses critères assez bas, mais ce nouveau disque bénéficie d’une cohésion particulière qui fait passer plusieurs titres moyens (comme Congregation Of The Damned ou So Wrong) pour des étapes logiques dans le déroulement de l’écoute, et la rage non contenue et explosive de titres comme Gallows ou Insatiable ne s’en retrouve que plus percutante.

Le son lui aussi est devenu plus appréciable, même si il reste clair que c’est du Atreyu qui déchire vos oreilles dès la première seconde… Pourtant un modernisme irréprochable vient mettre des compos comme You Were The King, Now You’re Unconscious dans un nouvel univers qui ne nous déplaira certainement pas.

Au final, plus qu’une pochette magnifique (il fallait le caser), Congregation Of The Damned vient nous offrir un moment unique dans la carrière du groupe, un album qui semble difficile à appréhender et un peu bancal aux premiers abords mais qui révèle une construction et une composition très intelligente et efficace. Un moyen peut-être d’emmener les fans récemment acquis par l’album précédent vers des ruelles plus sombres que les anciens fans fréquentent déjà depuis longtemps.

Necrotaupeslinger (08/10)

www.facebook.com/Atreyu

Hollywood Records – Roadrunner records / 2009

Tracklist (48:39) : 01. Stop! before it's too late and we've destroyed it all 02. Bleeding is a luxury 03. Congregation of the damned 04. Coffin nails 05. Black days begin 06. Gallows 07. Storm to pass 08. You were the king, now you're unconscious 09. Insatiable 10. So wrong 11. Ravenous 12. Lonely 13. Wait for you