Archive for mai, 2010

Cynic – Re-Traced

31052010_-_Cyn-_Re-Tra« Ca crie pas assez, ya pas de tripaille, ca fait appelle a une part de ton esprit qui est en sommeil depuis que tu écoutes plus de berceuses pour t'endormir ». Ce brave Sheol croyait qu’il allait m’avoir comme ça, que j’allais laisser passer la dernière sortie de Cynic. 

Car autant le dire tout de suite, bien que les compos dépassent allègrement les 4 minutes en moyenne, on est loin d’avoir un full-length dans les mains. Ceci dit, on a quand même droit à un EP à l’artwork soigné. Présentant une sorte d’ange ailé à plusieurs bras (c’est très abstrait hein, il s’agit en fait du même « ange » que sur la pochette de Traced in the Air, mais présenté ici comme une esquisse), le livret est à l’image de la musique de Cynic : très bien fait, soigné qui reste sobre. Sheol n’avait cependant pas tout à fait tort : c’est à mille lieues de ce que j’écoute d’habitude : pas de blast beat, pas de beugleur de l’enfer, pas d’envolées de guitares (sauf peut-être sur « Wheels Within Wheels »), pas de riffs BAM-dans-ta-gueule. Cependant, à voir l’évolution des membres de Cynic, ce n’est pas anormal. En effet, après s’être formé en 1987 pour sortir un seul album (après quatre démos certes) tendance death en 1993 avant de splitter en 1994, ils formèrent Gordian Knot en 1998, un groupe instrumental de prog. Il n’est donc pas étonnant de retrouver sur cet ep, sorti deux ans après Traced in the Air (sorti deux ans après la reformation de Cynic en 2006) ce côté prog et ces ambiances planantes.
Cependant, on y trouve un côté robotique de la voix (qui doit sans doute passer par une pléthore de filtres ou autres programmes de déformation). Je ne sais pas d’où vient cette tendance actuelle de retravailler à ce point les voix mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sonne pas vraiment naturel. Ce qui est bien dommage quand on voit le travail accompli au niveau des compos et de leurs structures. Alternant des passages purement « samplés » ou les vrais instruments semblent presque absents à des passages plus raffinés encore niveau instruments, les compos sont rarement lassantes, même pour un fan de brutal death. Même si les quatre premières chansons sont en fait des reprises (j’aurais tendance à dire même des simplifications de compos présentes sur Traced in the Air – même les titres ont été « raccourcis »), cela est tellement éloigné des versions originales qu’il est difficile de les comparer.

J’avoue mettre laisser aller à écouter et surtout à apprécier le travail de Cynic. Cela n’a certes rien de très « metal » au sens pur et dur du terme mais le groupe a le mérite de persévérer dans sa quête de l’originalité et surtout de proposer quelque chose de cohérent, qui ne part pas (trop) dans dix mille directions pour au final se perdre et (plus grave) perdre ses fans. A l’instar de l’artwork « simplifié » par rapport à l’album précédent, Cynic retourne dans ses cartons chercher de vieilles compos et les « simplifie » pour proposer cet EP très prenant. Attention, il serait cependant faux de croire que cet EP est un exercice simple, une sorte dispensable, il mérite une attention toute particulière. Car au milieu de ces reprises se trouve une compo originale, « Wheels Within Wheels » qui est déjà plus fouillée et moins « simple » que le reste. Un aperçu du prochain album à venir peut-être ? 

Une galette peut-être pas taillée pour moi de prime abord selon ce brave Sheol mais je pense surtout qu’il voulait se garder cet album plein de qualités pour lui. Il avait raison de jeter son dévolu sur cet album car s’il a su me convaincre du bien-fondé de ce style de musique que l’on appelle fusion (car le décrire serait trop fastidieux), il saura convaincre un nombre énorme de gens.

Supercastor (08/10)

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Season of Mist – 2010

Tracklist (23:09) : 1. Space 2. Evolutionary 3. King 4. Integral 5. Wheels Within Wheels

 

Cult of Luna – Eviga Riket

oshy_27052010_Cul_of_LunC’est à un objet particulier que nous avons affaire avec Eviga Riket, un objet qui tient particulièrement au cœur de Cult of luna et qui ne s’apparente pas à un vulgaire DVD. Eviga Riket est en effet le développement de l’histoire dont il fut question auparavant sur Eternal Kingdom, et particulièrement de son personnage principal Holger Nilsson, le tout accompagnée de nouveaux morceaux spécialement composés pour cette occasion, objet qui prend par ailleurs la forme d’un livre, illustré par l’artiste belge Joris Vanpouke, accompagné d’un audio book sur DVD.

La narration est bilingue, proposée soit en suédois soit en anglais, et elle est lue par l’actrice suédoise Sara Arnia pour la version suédoise, alors que la version anglaise est lue par l’actrice écossaise Anna Guthrie. Ne maitrisant pas la version suédoise j’ai, comme vous l’imaginez, découvert Eviga Riket dans sa version anglaise, qui m’a donné du fil à retordre tant l’accent british est marqué et la vitesse d’élocution rapide…Désolé pour les novices, Eviga Riket s’adresse donc aux anglophones expérimentés, sous peine de devoir se contenter des images et de la musique, ce qui serait bien dommage. L’objet, assez expérimental, nous propose donc une narration continue agrémentée d’illustrations fixes en noir et blanc –qui ne se régénèrent qu’au bout laps de temps qui m’a semblé plutôt longuet- et qui viennent illustrer le propos en proposant un pendant visuel à l’histoire de départ, le tout agrémenté de quelques pistes audio instrumentales sympathiques mais trop rares à mon gout. Grâce aux quelques pistes audio et aux images, il se dégage une ambiance très sombre, voire oppressante du dvd, que j’ai particulièrement apprécié.

Le principe est intéressant et si l’on montre de l’intérêt pour l’histoire en question, Eviga Riket vous fera passer un moment sympa. Si par contre vous n’avez pas une très bonne maitrise de l’anglais parlé, vous risquez de vous ennuyer car les bribes de narration que vous comprendrez ne seront pas suffisantes pour vous satisfaire et pour donner à l’objet tout son intérêt, étant donné que l’histoire de Holger Nilssonn ne vous parviendra que sous forme lacunaire … Vous aurez remarqué que je me suis abstenu durant cette chronique de vous faire part du contenu narratif, car si l’histoire vous est contée avant même d’avoir donné sa chance à Eviga Riket, l’objet perd de son intérêt…

Eviga Riket s’adresse donc avant tout aux die hard fans de Cult of luna ou aux curieux nostalgiques des histoires sur cassette accompagnées du petit livret illustré qui on fait les belles soirées de notre enfance, et qui recherchent un support différent du sempiternel CD…

Sheol (xx/10)

 

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C.O.L Press/ Gordeon Music/Intergroove – 2010

Tracklist Chapitre I 01. Gingin 02. Jämmerdalen Chapitre II 03. Varken dur eller moll Chapitre III 04. Valsen 05. Mors tema Chapitre IV 06. Elddansen 07. Maran Chapitre V 08. Harälgen 09. Skogens häst Chapitre VI 10. Petterssons ackord 11. Om igen Chapitre VII 12. Gitarrarpeggio 13. Ekokammaren Chapitre VIII 14. Substantiell 15. Nord 16. The sound of Ugin

Black Sun Aeon – Routa

27052010_-_BLA-Rou_0510Ce n’est pas un simple album que nous propose Tuomas Saukkonen pour son retour avec son projet personnel Black Sun Aeon formé en 2008, seulement un an et quelque après l’excellent Darkness walks beside me…non, un simple album aurait été bien trop simple pour ce stakhanoviste finlandais, multi instrumentiste impliqué dans divers groupes ou projets (notamment dans Before the dawn, très bon groupe de Death mélodique), qui décide donc pour épancher sa créativité et son inspiration, de nous gratifier d’un double album, basé sur un concept, pas très original certes, mais dont les musiciens tirent une inspiration sans limite : l’hiver, ici décliné sous deux formes différentes donnant lieu à deux albums différents. Pour résumer grossièrement, le premier disque Talviaamu (« Matin d’hiver ») tire son inspiration des matinées hivernales, alors que le second Talviyö (« Nuit d’hiver ») s’attarde sur les longues nuits d’hiver. 

Talviaamu

Ce premier des deux disques nous propose un Doom/Death somme toute classique, dans la droite lignée d’un Darkness walks beside me : mélodique, avec des rythmiques lentes en général –mais pas trop-, du growl guttural mais léger en même temps, du clavier omniprésent pour envelopper le tout et un chant clair magnifique et riche en émotions signé Mikko Heikillä de Sinamore, venu prêter main forte à Saukkonen qui par ailleurs fait absolument tout lui-même, hormis quelques menus détails (quelques guest viennent poser des lignes de chant, ou écrire les paroles de certains morceaux). 

"Talviaamu" manque certes par certains aspects de surprise, mais la qualité est tout de même au rendez vous, et Saukkonen prouve une fois de plus qu’il est un grand compositeur. Malgré quelques petits coups de mou (Cf. l’éponyme « Routa ») l’accroche est rapide car les morceaux sont efficaces et ont le mérite de retransmettre avec justesse les émotions inhérentes au sujet qui les a inspiré; l’auditeur se retrouve transporté en un lieu mental ou l’hiver est roi, et ou c’est le froid et la blancheur immaculée d’une neige tenace qui prédominent. Les lignes de chant clair de Mikko Heikillä jouent un grand rôle dans la qualité des compositions de ce premier disque, et les tirent à coup sûr vers le haut, en apportant ce quelque chose de cristallin et de fragile qu’évoquent les paysages enneigés avant que l’homme ne les salisse de ses pas : un ensemble qui dégage des sentiments proches de la tristesse et de la mélancolie. Routa vaut déjà le détour ne serait-ce que par cette première facette de l’hiver déclinée par Saukonnen. Passons maintenant au second disque…

Talviyö

Cette autre facette est étonnante en bien des points : le visage de Black Sun Aeon change du tout au tout, et Saukkonen nous a bien eu, sans que l’on s’y attende ! Les compos de cette seconde partie se concentrant sur la face obscure de l’hiver, le chant clair à quasiment disparu pour laisser place à des lignes de chant Dark, assurées par Saukonnen lui-même, proches d’un Black mélodique, alors le style en lui même a changé. D’un Doom/Death classique comme décrit plus haut, nous passons à un style plus rageur, qui s’en éloigne pour aller vers le Dark, et qui frôle même parfois le Black mélodique, avec des rythmiques plus soutenus, des vocaux plus agressifs, des riffs plus rapides, pour un ensemble bien plus sombre et plus direct, bref, plus rentre dedans, notamment au niveau du traitement du son, qui est moins raffiné et moins propre, en accord dirais-je avec le thème qui est ici la nuit hivernale, qui va donc de pair avec des émotions plus violentes et une aura plus ténébreuse. Sans pour autant être parfait, ce second disque est aussi agréable que le premier et se laisse écouter avec grand plaisir.
Portant son intérêt sur un thème devenu somme toute banal dans le milieu du Metal, Black Sun Aeon s’en tire tout de même très bien, et justifie avec brio la nécessité et l’intérêt de sortir deux albums au lieu d’un, tant les deux facettes de l’hiver explorées ici le sont d’une manière différente. De plus, le groupe évite intelligemment l’indigestion en nous proposant une durée agréable pour chaque disque. L’auditeur pourra donc écouter les deux à la suite sans ressentir la moindre lassitude.

Routa est donc un double album bicéphale intéressant, consistant et bien mené de bout en bout, nous proposant deux versants bien différents d’un même thème, sans pour autant perdre en qualité : preuve, une fois de plus, s’il en fallait, que Tuomas Saukonnen à un sacré talent !

Sheol (07.5/10)

www.myspace.com/aeonoftheblacksun

Cyclone Empire / 2010

Tracklist (79min) : Disc 1: Talviaamu 1. Core of winter 2. Frozen 3. Sorrowsong 4. Routa 5. Wreath of ice 6. Dead sun aeon 7. Cold Disc 2 : Talviyö 1. Funeral of world 2. River 3. Frozen kingdom 4. Wanderer 5. The beast 6. Silence 7. Apocalyptic reveries