J'avais été assez étonné par les louanges de mes confrères au moment de la sortie de Vacuum, premier effort du one-man-band Pensées Nocturnes. "Chef d'oeuvre", "inventif", "impressionnant", "mélancolique", "invitant à la contemplation de l'être"… les webzines francophones avaient rivalisé d'ingéniosité pour vanter les mérites d'un album qui m'avait semblé bien pauvre… "Peut-être ai-je été un peu trop sévère", m'étais-je dit à l'époque, et je m'étais promis de me repencher sur le cas Pensées Nocturnes dès leur prochain album… Ca n'aura pas traîné ! Voici donc Grotesque, second effort de Vaerohn, et le gaillard commence fort ce nouvel album avec un "Vulgum Pecus" sonnant comme une intro de spectacle, avec ses vivats et ses applaudissements. L'idée est osée, voire casse-gueule, tant l'impression que le groupe se jette des fleurs, comme si cet album était la sortie la plus attendue de la décennie, est forte. Ca s'annonce donc plutôt mal. Mais le pire reste à venir. En effet, le constat est comparable à celui de Vacuum. Long, décousu, Grotesque est un patchwork de genres pénible à écouter, et certains passages, censés insuffler un certain "malaise", deviennent presque ridicules (le passage tsouin tsouin Black Metal Circus sur "Monosis"… suivi de nouveaux samples d'applaudissements !). Seule lueur d'espoir, "Suivant", instrumental final au piano… Peut-être serait-il plus opportun, pour Pensées Nocturnes, de poursuivre sur cette voie et d'abandonner le Metal pour le classique.
Tout part à vau-l'eau ma bonne dame. On devient peut-être un vieux con quand on a plus les mêmes références que les jeunes. Je montre des photos illustrant le look improbable des CRASHDIET à des djeuns et ils me répondent TOKIO HOTEL… Je rêve…. Et les maîtres du glam des années 80 alors ? Les POISON, CINDERELLA et autres TWISTED SISTER ? A l'écoute de cet album, on est au moins rassuré sur le fait que les jeunes suédois connaissent leurs classiques…
CRASHDIET est donc un groupe de glam métal suédois. Ce projet est né en 2000 à Stockholm et ils ont déjà sorti 2 cds, Rest in Sleaze sorti en 2005 et The Unattractive Revolution sorti en 2007. Nouvel album en 2010, Generation Wild, avec Simon Cruz au chant à la place d'H. Olliver Twisted, écarté du groupe à cause d'un manque d'investissement en 2008.
A l'image de ses glorieux ainés, les suédois proposent une musique burnée et très catchy. Le premier single «Generation Wild» en est un bon exemple. Les mélodies sont assez simples, très entrainantes et facilement mémorisables. L'auditeur headbangue rapidement et ne peut d'empêcher de fredonner le refrain. Toutes les ficelles du glam sont utilisées: présence de chœurs sur le refrain, solos de guitares tranchants… La ressemblance avec BON JOVI par exemple est très frappante.
La plupart des titres proposés sont assez rapides mais on trouve également les traditionnelles power ballades qui ont fait la réputation du glam: «Save Her» et «Beautiful Pain». C'est bien foutu, bien écrit et très efficace.
Le cocktail CRASHDIET a tout pour plaire si ce n'est un manque complet d'originalité. C'est du déjà fait, déjà vu et déjà entendu. C'est un peu dommage, cet album parait trop propre, trop calibré, on aimerait que les suédois se lâchent un peu plus. Cela n'empêche pas CRASHDIET de connaître un grand succès dans son pays d'origine. Par mimétisme sans doute, les suédois ont repris vraiment tous les gimmicks de la grande époque: le clip du single «Génération Wild» a été refusé par MTV à cause de scènes jugées obscènes. A vous de juger…
Tracklist (40:26 mn) 01. Armageddon 02. So alive 03. Generation wild 04. Rebel 05. Save her 06. Down with the dust 07. Native nature 08. Chemical 09. Bound to fall 10. Beautiful pain
Officiant dans un style black/death aux nombreuses ambiances, Against The Plagues nous propose ici son « deuxième » album, Decoding the Mainframe. Enfin, deuxième, c’est vite dit. En effet, dès 2007, Against The Plagues avait sorti The Architecture of Oppression dont la tracklist est identique à celle de Decoding the Mainframe (dans un ordre certes différent). Composé de membres de Malevolent Creation, d’anciens Damnation, de Vex, Against The Plagues nous ressort donc des vieilles compos de leurs cartons. Par rapport à la version « démo » de 2007, les chansons ont changé d’ordre pour amener une certaine progression, un certain courant. Les chansons ont aussi été ré-enregistrées et masterisées par un certain Dan Swanö (est-il vraiment nécessaire de le présenter ?).
Côté musique, on a droit à un metal fait d’empreintes death mais c’est surtout le côté black qui domine. Que ce soit dans les ambiances ou au niveau des lignes de synthé (carrément symphoniques), cela sent bon le black inspiré qui ne veut se limiter à un seul genre. Car en plus des influences death et black, on sent par moments un petit côté thrash pas dégueu. Et même si certains riffs font parfois penser à de la musique de film d’horreur (le fameux moment où la jeune pucelle se balade dans la maison sans les lumières et que l’on voit l’ombre du tueur derrière elle), le groupe assure. Ce n’est certes pas méga original (on sent fortement l’influence de groupes comme Dimmu) mais c’est bien fait et soigné. Niveau production, avec Swanö derrière les manettes, vous vous doutez que vous obtenez également un travail soigné.
Au final, trois ans avec la première version « démo » de l’album, Vic Record décide de ressortir l’album dans une version plus professionnelle. Pourquoi pas me direz-vous ? C’est bien construit, bien fait, très propre et soigné, ça fait passer un bon petit moment. Le problème dans tout ça alors ? C’est du déjà entendu, déjà joué. Le groupe aurait peut-être mieux fait de bosser des nouvelles compositions plutôt que de ressortir du matériel vieux de trois ans…
Tracklist : 1. War Against the Plagues 2. Great are the Eyed 3. Renegade Manifesto 4. Beyond the Past of Pain 5. Order of Decay 6. In Their Venomous World 7. The Key to Ourselves 8. Force From Within