Désolant, que dis-je, désespérant ! Et dire que je me faisais un plaisir non feint de « m’occuper » à ma manière de cette dernière offrande des metalcoreux chrétiens d’As I Lay Dying, voilà que ces amis de Jésus ont décidé de ne plus tendre l’autre joue et de se rebiffer ! Adieu, plaisir et joie jouissive de finir une chro en pataugeant dans de la tripaille et du sang de christiancoreux jusqu’aux genoux (tout en restant objectif, bien entendu), car As I Lay Dying vient de me coller une mandale (petite, la mandale, hein, on n’en est pas encore arrivé au niveau de la machine à torgnole brevetée par Heaven Shall Burn).
Bon, avant tout, une petite mise au point s’impose : si vous êtes radicalement allergique / opposé à tout ce qui touche de près ou de loin au metal avec des touches « core », As I Lay Dying ne risque pas de vous faire changer d’avis. En d’autres termes : les vieux cons aigris et obtus du fond qui ne jurent que par le bon vieux death qui suinte / le bon vieux heavy avec calebuttes en peau de bête s’empresseront de cracher sur cet album sans même l’avoir écouté (et je dois avouer qu’il fut un temps où j’aurais certainement fait partie de ces vieux cons)… Et pourtant, après plusieurs écoutes, il faut reconnaître que ces petits gars ont fait un beau bout de chemin et nous livrent ici un album plus que correct.
En effet, même s’il garde quelques caractéristiques frappantes du genre, The Powerless Rise compte aussi son lot de passages burnés, de mélodies et de soli que l’on n’attendrait pas forcément sur un album « trendy ». Ces gars savent jouer, cela ne fait aucun doute, mais que serait As I Lay Dying sans sa tête pensante, Tim Lambesis, qui assure à la fois le chant et la prod’ des albums du groupe ? Difficile à dire, mais il est indéniable que son rôle au sein de la formation est majeur, plus particulièrement au niveau du chant, grâce à son registre très large et parfaitement maîtrisé.
As I Lay Dying décroche-t-il pour autant une victoire incontestable sur son terrain ? Presque. En effet, The Powerless Rise souffre quelque peu d’une production un poil faiblarde, plus particulièrement si on la compare à celle du dernier Heaven Shall Burn qui souffle tout sur son passage. Pure coïncidence, le nom de cet album dévoile son contenu : As I Lay Dying poursuit son ascension avec un album dont la prod’ manque de puissance, à l’exception d’un ou deux morceaux qui sortent du lot (je pense plus particulièrement à ce « Condemned » qui ne démarre réellement qu’à 00:30 pour ne plus lâcher le morceau jusqu’à la fin).
Les Californiens d’As I Lay Dying ont fini de tendre l’autre joue… maintenant, ce sont eux qui collent des tartes par paquets de 12, et il y a fort à parier qu’ils pourront faire encore plus mal s’ils arrivent à coller un son « à la HSB » sur leur prochain album !
Mister Patate (07/10)
Metal Blade Records / 2010
Tracklist (44:14) 01. Beyond Our Suffering 02. Anodyne Sea 03. Without Conclusion 04. Parallels 05. The Plague 06. Anger and Apathy 07. Condemned 08. Upside Down Kingdom 09. Vacancy 10. The Only Constant Is Change 11. The Blinding Of False Light