Nos amis du label Lion Music font le pari de la jeunesse en publiant The Grand Design, le premier album d'un groupe de métal progressif néerlandais DAY SIX. Jeunes, ils le sont certainement mais cela n'exclu pas d'avoir déjà de la bouteille. En effet, DAY SIX existe depuis 2002 et a déjà écumé dans tous les sens les scènes bataves. Ils ont tapé dans l'œil de leur label après avoir remporté deux compétitions nationales, la Metal Battle et le Aardschok Metal Bash. Une belle carte de visite pour débuter une carrière européenne.
The Grand Design est un album concept construit autour de la découverte d'un vaisseau spatial extraterrestre dans le Lac Vostok en Antarctique. L'histoire nous amène à suivre le destin de cinq scientifiques qui percent ce terrible secret. Ils sont arrêtés et internés dans un hôpital psychiatrique par le gouvernement qui veut nous cacher la vérité. Mais ils développent des capacités télépathiques pour communiquer entre eux et avec les extraterrestres… Eh oui, à priori, DAY SIX est fan de X-Files et de la théorie du complot.
Musicalement, les bataves nous proposent un métal progressif de bon aloi, un savant mélange de VANDEN PLAS et AYREON. Les titres sont en majorité assez longs, dépassant souvent les 8 minutes. Les bataves se sont attachés à faire coller la musique, les rythmes et les thèmes musicaux aux méandres du récit. L'atmosphère est tantôt sombre et lourde (« Massive Glacial Wall »), tantôt plus légère, atmosphérique (« A Soul´s Documentary ») pendant les moments de répit. Robbie van Stiphout, le guitariste/chanteur tisse des textures malsaines et déroutantes. Cependant sa voix manque parfois de puissance et d'expressivité pour transmettre les émotions voulues (« Fergus Falls »). Les autres musiciens offrent une belle performance et la production de cet album est très soignée.
DAYS SIX n'a pas froid aux yeux (en Antarctique…) et n'a pas hésité à composer un morceau fleuve, "Inside" de plus de 16 minutes. Il est un peu long à mon goût mais assez réussi dans l'ensemble. Sa structure est assez classique, les breaks sont nombreux, passages et lents s'enchainent intelligemment, pas de faute de goût.
DAY SIX peut être fier de proposer ce premier album qui d'emblée se place dans la bonne moyenne des productions européennes. Il manque quand même une étincelle pour faire accéder le groupe à l'élite du métal prog. A surveiller.
Oshyrya (07.5/10)
day-six.com
www.facebook.com/daysixmusic
Lion Music / 2010
Tracklist (73 mn) 1. Massive Glacial Wall 2. Lost Identity 3. Castel Gandolfo 4. Inside 5. Fergus Falls 6. A Soul´s Documentary 7. Age of Technology 8. 7th Sign 9. In the End…
Lion Music sort coup sur coup deux albums instrumentaux de guitaristes virtuoses, docteur ès shred, et il est étonnant de constater la différence criante entre les deux, à quel point l'un est l'antithèse de l'autre… Autant Alex Masi expérimente et surprend, autant Bellas reste dans la tradition des albums instrumentaux. Bellas est un musicien de session expérimenté et il apparait sur d'innombrables albums depuis le milieu des années 90. Citons les plus connus: Edge Of The World de Moog/Way, les deux albums solos de John West (ex-ROYAL HUNT), des disques de Vitalij Kuprij… A l'époque, il était sous l'aile protectrice de Mike Varney de label Shrapnel Records. Cela permet à Bellas de proposer un premier album solo Turn Of The Millennium en 1997. En 2003, il signe avec Lion Music et poursuit une riche carrière solo très prolifique puisque, depuis quelques années, il propose un nouvel album chaque année ! Après Planetary Alignment en 2008, Step Into The Future en 2009 et maintenant The Dawn of Time.
Le guitariste américain poursuit sur sa lancée et persévère dans la démarche inaugurée avec ses deux précédents opus. Le concept autour de l'astrophysique est toujours présent, plus d'inspiration néo-classique mais un rock progressif dans les règles de l'art. Les parties de claviers sont très nombreuses, aussi bien des nappes renforçant les ambiances que des solos lumineux souvent doublés à la guitare. On ne change pas une équipe qui gagne et il est encore une fois entouré du très très bon batteur allemand Marco Minneman. La performance des deux musiciens est remarquable, ils possèdent chacun une technique impressionnante et un feeling digne d'admiration. Ils s'amusent des rythmes et des atmosphères. Les compositions sont dans l'ensemble assez rapides, animées et joyeuses. Un titre comme « Let There be Light » me rappelle Eric Johnson (cf « Cliffs of Dover ») pour le côté léger et simple en apparence.
Si Bellas innovait sur ces précédentes réalisations, je trouve au contraire ce disque très traditionnel, dans la droite ligne de ce que l'on attendait. Bellas semble avoir un peu de mal à se renouveler. Et puis l'album est rempli jusqu'à la gueule avec pas moins de 19 chansons pour 80 minutes de musique. Les fans seront ravis mais c'est beaucoup trop pour moi, certaines compositions finissant inlassablement par se ressembler. Soulignons aussi que la production manque de punch, le son de la batterie en particulier me semble un peu faiblard. Un disque honnête et dans la moyenne.
Oshyrya (06.5/10)
www.georgebellas.com
www.facebook.com/georgebellasmusic
myspace.com/georgebellas
Lion Music 2010
Tracklist (79:57 mn) 01. Cyclone 02. Seeding The Universe 03. Let There Be Light 04. The Dawn Of Time 05. Machine Man 06. Voyage To Triangulum 07. Mysterious Light 08. Mystical Dream 09. Glimmering Stardust 10. Electromagnetic 11. Genesis Of Life 12. Carbon Creature 13. Suns of Andromeda 14. We Are Not Alone 15. Nightmare Awoken 16. Primordial Atom 17. Metropolis 18. Always At My Side 19. The Angels Are Calling
Pier Gonella, le guitariste italien, a de la suite dans les idées. Il quitte LABYRINTH par la porte mais revient par la fenêtre via MASTERCASTLE. Il faut dire que son départ n'a pas dû être facile puisqu'il a dû faire de la place pour Olaf Thörsen. Il avait un plan B avec ce groupe né de sa collaboration, dès janvier 2008, avec la chanteuse Giorgia Gueglio. En complément, Alessandro Bissa (VISION DIVINE) et Steve Vawamas (THE DOGMA, SHADOW OF STEEL) ont été recrutés pour renforcer le line-up. A partir d'une première démo 4 titres, le groupe est remarqué par le label Lion Music qui publie dès avril 2009 un premier album The Phoenix. Rebelote cette année pour le label qui signe à nouveau le groupe pour un album intitulé Last Desire.
On ne change pas une équipe qui gagne et la chanteuse et la guitariste restent solides maîtres à bord. Les compositions power/speed métal s'appuient sur des rythmiques et riffs puissants dispensés par Gonella. Il est soutenu dans sa tâche par une basse vrombissante et une batterie rageuse. Giorgia apporte la touche finale offrant une prestation honorable bien que sa palette vocale semble être assez limitée. Elle ne transmet pas beaucoup d'émotions et son chant sonne bien monotone.
Gonella a déjà fait preuve de son talent au sein de son groupe précédent et on peut lui faire confiance pour écrire de solides chansons. Les mélodies sont soignées mais on aurait souhaité un grain de folie, une originalité plus marquée. Le son de MASTERCASTLE manque de caractère, les transalpins vont avoir toutes les difficultés pour se démarquer des autres groupes évoluant dans le même genre. Soulignons la reprise de «La Serenissima» tube de RONDO VENEZIANO dans les années 80. Cette version est très sympa à écouter et assez réussie. Le groove de la basse et le thème principal joué à la guitare apportent un vrai plus et offre un petit coup de nostalgie.
Les amateurs de sport automobile savent qu'en Formule 1, si une écurie ne progresse pas, elle recule (sous-entendu les autres par contre s'améliorent en permanence). Cela s'applique aussi au monde de la musique et MASTERCASTLE devra faire preuve de plus de créativité pour survivre à long terme.
Oshyrya (6,5/10)
Site Officiel
FaceBook Officiel
Lion Music / 2010
Tracklist (40:23 mn) 01. Event Horizon 02. Misr 03. Wild Spell 04. Last Desire 05. Away 06. Space Trip 07. Jade Star 08. Great Heaven’s C 09. Cat-House 10. Toxie Radd 11. La Serenissima 12. Scarlett