La norvégienne Issa jouit indéniablement d'une plastique avantageuse et d'un frais minois. Cela dénote de plus en plus parmi les vieilles gloires un peu décrépies que Frontiers dégote régu-lièrement pour la plupart de ses productions. Ici notre artiste a moins de trente ans (vingt six plus exactement) et ses comparses ne dépassent pas la quarantaine. Ceci explique que la musique d'Issa ne s'inscrive pas dans la catégorie du Hard mélodique typé années 80' mais intègre des éléments plus « modernes ».
À vrai dire on sera surpris de constater que les compositions pourtant signées par Joacim Cans (Hammerfall), Thomas Vickstrom (Candlemass), ou Daniel Flores (Mind's Eye) soient aussi commerciales par rapport au parcours musical de ces compositeurs. Quant aux musiciens exerçant derrière Issa, il s'agit, as usual chez Frontiers, de vieux briscards œuvrant généralement dans des genres d'ailleurs beaucoup plus heavy (Uli Kusch ex-Masterpan, Peter Huss dans le groupe de black doom Shining). Cela explique que malgré son côté souvent poppy (« I'm Alive », « Give Me A Sign », « Closer » et l'inévitable « Unbelievable » qui porte très mal son nom), la musique proposée se montre parfois plus « heavy » (« What Can I Do »).
Quant à la voix de l'objet de toutes les attentions – notre charmante norvégienne –, elle n'est pas désagréable loin de là, et connaît quelques moments très réussis notamment sur le single « I'm Alive » ou sur « Closer » qui la voit varier ses intonations sur le couplet. On remarquera qu'elle est à son meilleur sur le titre « Flying High » au refrain irrésistible. Mais on la trouvera cependant un peu nasillarde et parfois un peu banale à d'autres instants. Elle n'arrive pas à faire de ce disque autre chose qu'un bon moment. Mais pouvait-il prétendre à mieux ?
Baptiste (6/10)
Frontiers / 2010
Tracklist (47:19) : 01. Angels Crying 02. I'm Alive 03. Give Me A Sign 04. River Of Love 05. What Can I Do 06. Closer 07. Unbelievable 08. How Will I Know 09. As I Live and Breathe 10. Flying High 11. It's Not Me 12. Fallen Angel.
Le groupe ALEA, originaire de Lyon nous propose son album intitulé Mise en abîme. Avant de parler du fond, attardons-nous un peu sur la forme. Je trouve que le travail graphique réalisé sur cet album est superbe et donne vraiment envie de découvrir plus en avant le groupe. Un grand bravo à l'artiste, David Ayala du studio Physalie. En lançant mon lecteur mp3, j'espère qu'ALEA va combler mes espoirs.
Premier titre « Incandescence » et très bonne surprise, l'ambiance de ce titre est très forte, par petites touches le groupe parvient à merveille à tisser une atmosphère assez sombre. Après cette délicate mise en bouche très rafraichissante, on rentre dans le vif du sujet via « Saisis moi ». La guitare est puissante, aussi bien en rythmique qu'en lead et elle est épaulée par une basse gorgée de feeling et une batterie rageuse. Quelques discrètes touches de claviers appuient le propos et enrichissent la mélodie. Une grande responsabilité repose sur les épaules du chanteur Mathieu qui doit tenter d'exprimer un maximum d'émotions. Sa prestation est assez réussie, il alterne varie avec talent les types de chant, passant aisément du calme à la tempête. Cependant l'utilisation du chant extrême me parait parfois bien inutile (« Sans respirer »). Le choix de la langue française me paraissait rédhibitoire au début mais passe finalement plutôt bien.
Les compositions sont assez concises, 3 à 4 minutes en moyenne; on sent bien à l'écoute de Mise en abîme qu'ALEA à chercher à aller à l'essentiel sans fioritures ni artifices. Au niveau influences, on pense immédiatement à la scène métal fusion hexagonale (en particulier les parisiens de LOFOFORA). Les plages les plus calmes m'évoquent une touche d'ANATHENA… Il semble que de multiples expériences scéniques ont donné à ALEA l'opportunité de se forger une identité et un univers musical propre. Pas facile d'accès à la première écoute, l'album Mise en abîme se dévoile progressivement écoute après écoute. La production est soignée et le son général très bon.
Bref l'écoute de cet album est recommandée et nous vous assurons que les événements ne prendront pas une tournure imprévue. Plaisir quasi garanti !
Oshyrya (7,5/10)
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No Clue Entertainment / 2010
Tracklist: 01. Incandescence 02. Saisis moi 03. Laisse 04. Teste encore 05. Les dés sont jetés 06. Renverser les réalités 07. Provoquer son passé 08. Souffle 09. Sans respirer 10. Se souvenir de l'avenir 11. Lumière
Pour tout fan de musique électronique ou industrielle, DIE KRUPPS reste une référence. Dès la formation du groupe en 1980, ils évoluent dans l'Electronic Body Music en combinant les instruments électroniques (Synthétiseurs, Échantillonneurs, …) et des percussions métalliques. A partir de l'album I, sorti en 1992, DIE KRUPPS prend un virage résolument metal industriel en incorporant, dans leur musique électronique des guitares aux sonorités très lourdes et puissantes. Leur EP, A Tribute To Metallica, édité en 1992 a fait son petit effet. Cette tendance se confirmera par la suite. A chaque sortie d'un nouvel album, les guitares deviennent plus présentes ce qui durcit progressivement leur musique. Après la sortie de Paradise Now en 1997, le groupe se sépare mais renait de ses cendres en 2005. Depuis ce temps-là, DIE KRUPPS a enchainé les sorties d'albums remasterisés ou remixés mais on attendait encore du nouveau matériel original. C'est chose faite avec cet EP Als wären wir für immer qui propose de nouvelles compositions ce qui n'était pas arrivé depuis 1997. Pour être complet, on trouve également sur ce disque trois remix et la reprise du « Dr Mabuse » tube de PROPAGANDA (Ralf Dörper a fondé ce groupe après sont départ en 1982. Il réintègrera le groupe en 1989) dans les années 80.
DIE KRUPPS reprend les choses là où il les avait laissées en 1997. Mélodies électroniques simples et efficaces qui rentrent dans la tête en 2 secondes, rythmes et percussions puissantes et lancinantes, guitares discrètes mais tranchantes quand nécessaire. « Beyond » est une chanson rappelant la période EBM du groupe moins agressive et métal. Au contraire « Die Macht » rappelle OOMPH!! avec ses grosses guitares et son approche sombre et martiale. Ces deux titres illustrent bien les deux visages de DIE KRUPPS. Ces deux aspects cohabitent harmonieusement et apportent une variété rafraichissante à la musique des allemands. Sans être transcendantes, ces compositions font plaisir mais si on en attendait plus du groupe après tant d'années sans nous proposer de matériel original. On attend la suite pour juger du bien fondé de la reformation de DIE KRUPPS.
Oshyrya (07/10)
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SPV – Synthetic Symphony / 2010
Tracklist 01. Beyond 02. The Chameleon Man 03. Die Macht 04. Dr. Mabuse 05. Als wären wir für immer 06. Beyond / Unheilig Remix 07. The Chameleon Man / VIGILANTE Remix 08. Dr. Mabuse / MEMPHIS Remix