Dest102010J’avoue, l’idée de reprendre ma chronique du précédent album de Destrage (Urban Being) pour en faire un vil copier/coller m’a traversé l’esprit quelques instants. Mais bon, je suis pas comme ça, Hamster l’aurait remarqué, il aurait laissé Numéro 4 sortir de sa cage et je l’aurais eu accroché au sac par les dents jusqu’à ce que je daigne bien écrire un article correcte…bref, la vie quoi, avec ses hauts et ses bas, pas évident tous les jours, surtout avec des gars comme Numéro 4, qui bave beaucoup et qui montre les chicots au moindre écart…

Bon, finalement l’idée du copier/ coller est dans un certain sens légitime, puisque je n’aurais pas grand-chose de neuf à dire à propos de Destrage en ce qui concerne le style et la façon dont les italiens le pratiquent, je vais donc me citer moi-même personnellement, parce que je le vaux bien : « Blablabla… à la croisée de différents styles, les italiens se plaisent à faire mijoter pas mal d’ingrédient dans leur marmite, avec comme liant une sacré maitrise instrumentale, une énergie qui ferait passer un litron de Red Bull pour du pipi de chat…Blablabla ». Voilà, je rajouterais pour ce second album une dose de folie revue à la hausse, avec pour chaque compo l’impression que les zicos de Destrage se sont enfilé un gros pack de Duracel dans la rondelle (Cf. « Wayout »). Le point important à retenir étant le suivant : Destrage à largement les moyens de se permettre cette folie qui enveloppe tout l’album pendant presque 50minutes, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les groupes qui s’y essaient… Le duo de guitariste fait carrément parfois penser à John 5 dans ses délires, il faut quand même avoir une certaine maitrise pour y arriver ne pensez vous pas ? ! The King is fat’n’old est un album diablement efficace, original, inventif et frais, avec à chaque instant des sauts d’un registre à un autre et des plans assez hallucinants, catchy voire marrants (par contre le niveau technique fait moins rire, il donnera juste envie aux débutants de pleurer des larmes de sang et se tenant très fort leur petit cœur tout mou et en criant « pourquoiiiiii ?», tout nu sur le carrelage de la cuisine en position fœtale, les pauvres). 

Le seul reproche que je pourrais faire à ces électrons libres à la sauce bolognaise, c’est que leur inventivité mériterait d’être légèrement muselée pour bénéficier d’un peu plus de cohérence, parce que ca part parfois dans tous les sens et c’est assez déstabilisant. Numéro 4 a de la concurrence : Destrage fait penser à un groupe de schizophrènes à qui on aurait donné des instruments. Et allez savoir comment, ces schizo-musiciens s’arrangent pour sauter d’une personnalité à l’autre d’un coup sans prévenir et tout en même temps sans le moindre décalage, c’est fort quand même ! Je l’avais déjà dit dans la chronique d’Urban Being, et je le répète, parce que la répétition parfois ça sert à quelque chose (ici en l’occurrence elle ne sert pas à grand-chose mais bon, on fera comme si on voyait rien), en général je ne suis pas fan du Metal fourre tout, mais avec Destrage la sauce prend bien et on se surprend à apprécier très vite. Le potentiel de ces gars là est en tout cas très impressionnant et laisse à penser que les prochaines sorties du groupe seront encore mieux. 

Bref, tout comme le premier, l’effet de surprise en moins, je conseille ce second album aux curieux parce qu’il vaut le détour ! Si vous avez un temps mort dans votre journée, entre un bon film -de boules- et Destrage, choisissez Destrage : au moins le branlage de manche est original et la partouze des styles n’aboutie pas à une fin prévisible…

Sheol (08/10)

www.destrage.com

www.facebook.com/Destrage

myspace.com/destrage

Coroner Records / Underclass – 2010

Tracklist (49,41min) : 1. Double yeah 2.Twice the price 3.Jade’s place 4.Neverending Mary 5. Back door epoque 6. Smell you later fishy bitch 7. Collateral pleasure 8. Home made chili delicious Italian beef 9. Tip of the day 10. Panda vs Koala 11. Wayout 12. Back door reprise