Pour peu que l’on ait été fan d’Artefact, on reconnaitra assez rapidement la griffe d’Aldébaran sur ce premier full length de Darkenhöld. L’ancien leader d’Artefact a en effet une personnalité musicale bien marquée, et même si le registre dans lequel évolue Darkenhöld n’est pas identique à celui de feu Artefact, on retrouve quelques repères et ce goût si particulier qu’avait par exemple Magic Spellcraft. Mais Artefact appartient désormais au passé, et c’est avec Darkenhöld qu’Aldébaran a le loisir de s’exprimer sans barrières.
C’est dans un registre qui pourrait s’apparenter à un Black mélodique véloce avec des touches atmosphériques et un univers médiéval et fantastique que Darkenhöld évolue. A Passage To The Towers nous propose dix compos très directes, dans lesquelles la spontanéité et l’énergie priment sur la technicité. On ressent une dimension clairement épique sur certains morceaux, grâce à des ambiances qui sont très travaillées, notamment à l’aide de claviers omniprésents et plutôt bien dosés. La production est très bonne, elle n’est pas gonflée aux amphets, et donne au contraire une impression de spontanéité elle aussi, grâce à un son rêche et naturel. Le sujet est bien entendu maitrisé à 100% et l’ensemble est cohérent et très homogène.
Mine de rien, les compos sont assez denses et il faut un certain temps pour les intégrer. Mais répéter les écoutes ne devient pas un problème dans la mesure ou APTTT est bien fait et assez aéré pour ne pas se sentir pris à la gorge. Le groupe s’affirme en effet par des compositions qui mêlent mélodie et vélocité et qui de ce fait ne sont pas lassantes : le Black proposé par Darkenhöld est nuancé et a une personnalité qui lui est propre et qui correspond à la vision d’Aldébaran, seul compositeur et tête pensante du groupe. Je le répète, ceux qui connaissaient Artefact reconnaitront assez facilement la signature du monsieur, mais ne vous méprenez pas, Darkenhöld n’en est pas pour autant une copie d’Artefact, loin de là. C’est comme acheter une voiture d’une même marque mais d’un modèle différent, on retrouve ses marques mais les sensations ne sont pas les mêmes : Darkenhöld est plus rentre dedans, moins mélodique et moins progressif, pour résumer, plus Black Metal !
Voilà donc un très bon premier album qui ne souffre d’aucun défaut majeur, mais qui manque juste peut être de passages marquants si l’on cherche la petite bête. En tous cas le niveau est élevé et Darkenhöld a un gros potentiel, la suite ne peut donc qu’être placée sous de bons augures.
Sheol (07.5/10)
Ancestrale Production / 2010
Tracklist (40:53 mn) 1.A Passage… (Overture) 2.Ghouls and the Tower 3.Marble Bestiary 4.Citadel of Obsidian Slumber 5.Chains of the Wyvern Shelter 6.In the Crystal Cavern (Interlude) 7.Cleaving the Ethereal Waves 8.Crimson Legions 9.Darkenhöld 10.Sorcer