Mr. Big ayant sillonné les terres nippones depuis vingt ans et ayant enregistré un nombre incommensurable de live au pays de l'ikebana, on pouvait s'interroger : « à quoi bon un septième live qui serait par ailleurs le cinquième au Japon et le deuxième au Budokan ? ». On pourrait répondre : il n'y a bien que là-bas que Mr. Big jouit toujours d'une réputation importante et il est vrai que la popularité du Paul Gilbert (qui a enseigné au Japon et qui parle japonais) demeure très forte dans l'archipel. Par ailleurs, comme le groupe vient de se reformer et que la parution d'un nouveau disque est imminente, la production de ce live participe d'une certaine actualité. Tous ces arguments se valent mais le meilleur est autre part. En effet c'est la première fois que nous avons un live vraiment exhaustif de Mr. Big qui dépasse les seize titres. La setlist sur ce « retour au Budokan » est impressionnante et aurait peut-être frôlé l'indigeste si quelques reprises bien venues n'avaient pas été intégrées. 

Intéressons-nous maintenant à la prestation. Reconnaissons qu'elle est excellente, ce qui n'est pas pour surprendre car Mr. Big a toujours eu une très bonne réputation live. Le niveau et l'aisance de Gilbert et de Sheehan n'ont évidemment pas faibli avec le temps. Si le solo de Paul Gilbert n'est pas bien intéressant (bien que sa technique d'aller-retour reste toujours hallucinante), leur solo commun, tout en harmonisation, est par contre une réussite. Mais la bonne surprise vient d'Eric Martin qui, malgré ses quarante-neuf ans, conserve toujours beaucoup de verve malgré quelques difficultés sporadiques à atteindre les notes les plus élevées. Sa voix a toutefois mûri et je trouve personnellement qu'elle le fait bien, donnant souvent un peu plus de gravité à ses mélodies vocales. 

On regrettera toutefois l'absence de tout titre de l'époque de Richie Kotzen et notamment du titre « Shine » et l'on voit mal pourquoi une telle impasse a pu être faite car une petite place aurait pu être faite à ce titre au milieu de la trentaine de chansons interprétées. Par ailleurs – même si les chœurs sont de très bonne qualité – « To Be With You » reste à mes oreilles toujours aussi pénible. Heureusement que le titre est suivi par un énergique « Colorado Bulldog » et par la reprise de Purple « Smoke On The Water », exécutée sans doute pour faire plaisir à un public nippon très friand de la musique du Pourpre profond. 

Le tout reste extrêmement recommandable malgré la redondance initiale. Il augure de bonnes choses pour le groupe récemment reformé qui affiche ici une cohésion et une envie indéniables.

Baptiste (8/10)

 

 

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Frontiers / 2010 :

CD 1
Tracklist : 1. Daddy, Brother, Lover, Little Boy (The Electric Drill Song) (4:48) 2. Take Cover (4:46) 3. Green-Tinted Sixties Mind (3:53) 4. Alive and Kickin'  (5:39) 5. Next Time Around (4:31) 6. Hold Your Head Up (5:37) 7. Just Take My Heart (4:46) 8. Temperamental (5:56) 9. It's For You ~ Mars (3:43) 10. Pat Torpey Drum Solo (5:04) 11. Price You Gotta Pay (5:28) 12. Stay Together (3:39) 13. Wild World (4:18) (reprise de Cat Stevens) 14. Goin' Where The Wind Blows (5:14) 15. Take A Walk (4:29)

CD 2
Tracklist : 
1. Paul Gilbert Guitar Solo (3:46) 2. Paul Gilbert and Billy Sheehan Duo (3:09) 3. Double Human Capo (1:08) 4. The Whole World's Gonna Know (4:02) 5. Promise Her The Moon (4:16) 6. Rock & Roll Over (4:13) 7. Billy Sheehan Bass Solo (6:04) 8. Addicted To That Rush (9:04) 9. Introducing The Band (2:00) 10. To Be with You (3:58) 11. Colorado Bulldog – 4:49 12. Smoke on the Water (6:32) (Deep Purple) 13. I Love You Japan (1:55) 14. Baba O'Riley (6:05) (The Who) 15. Shyboy (5:12) 16. Next Time Around [Version Studio] (3:38)17. Hold Your Head Up [Version Studio] (4:36) 18. To Be with You [Version Acoustique] (3:50)