Archive for décembre, 2010

Belphegor – Blood Magick Necromance

oshy_08122010_belphegIl n’est plus nécessaire de présenter Belphegor, le sulfureux combo autrichien bâti autour d’Helmuth : Neuf albums au compteur (le petit dernier, dont il est question aujourd’hui, débarquera dans vos mange-disques d’ici un petit mois), une marque de fabrique et un son reconnaissables entre mille, un sens du blasphème inné et, il faut le reconnaître, une tendance à souffler le chaud et le froid sur scène, la faute peut-être à un line-up en évolution constante. Toujours est-il que Belphegor reste une valeur sûre et que sa discographie, sans être sans le moindre accroc, est tout de même chaudement recommandable. Qu’en est-il de ce Blood Magick Necromance ?

Tout d’abord, avant de parler des compos, du chant ou des instruments, il m’est impossible de passer sous silence le travail d’orfèvre de Peter Tägtgren dans ses studios Abyss. Quel son, mes amis, quelle finesse, quelle puissance ! Bon, le père Tägtgren est réputé pour ne pas être un manchot au niveau de la prod’, mais ce qu’il a fait sur cette galette est tout simplement monstrueux. Cependant, la qualité du son n’est pas le seul argument de vente, loin de là.

En effet, Belphegor semble à nouveau sur une pente ascendante, après un petit passage à vide sur Bondage Goat Zombie, et le retour gagnant amorcé sur Walpurgis Rites – Hexenwahn semble bel et bien confirmé sur cette nouvelle offrande au Malin ! Que ce soit à un rythme d’enfer (« Angeli Mortis De Profundis ») ou plus lentement (« Rise To Fall And Fall To Rise »), que ce soit en anglais sur la plupart des morceaux ou en allemand (quelques passages sur « Discipline Through Punishment »), Helmuth et sa bande nous livrent une prestation impeccable. C’est carré, brutal, haineux, monolithique, avec juste la petite touche de mélodie nécessaire pour éviter de tomber dans l’excès de brutalité comme au temps de Lucifer Incestus… du Belphegor pur jus, quoi ! 

Vous l’aurez compris, cet album m’a beaucoup plu, mais il suscite aussi une petite crainte : Belphegor sera-t-il capable de restituer correctement ces morceaux sur scène ? Pour le moment, j’évite de me poser la question et je profite à fond de cet album qui, selon moi, est leur meilleur depuis au moins Pestapokalypse VI

Mister Patate (08.5/10)

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Nuclear Blast Records / 2010

Tracklist (40:42 mn) 1. In Blood – Devour This Sanctity 2. Rise To Fall And Fall To Rise 3. Blood Magick Necromance 4. Discipline Through Punishment 5. Angeli Mortis De Profundis 6. Impaled Upon The Tongue Of Sathan 7. Possessed Burning Eyes 8. Sado Messiah

 

Secret Sphere – Archetype

Le dernier album de Secret Sphere que j'ai écouté date de 2004. Je crois qu'ils en ont sorti un autre en 2008, je ne sais pas ce qu'il vaut ou quelle direction ils y ont pris, passons, là n'est pas le sujet. Dans la sphère (…) des groupes de speed à tendance symphonique, les italiens ont toujours eu à la fois un côté hautement cliché et un côté plutôt original. Cliché parce qu'on y reconnaît des « inspirations » évidentes, original… pour l'angle pris parfois, pour le côté assez hargneux que beaucoup de groupes délaissent pour ajouter toujours plus de symphonique. Ils continuent dans cette direction sur ce nouvel album, toujours plus hargneux, peut-être trop insistant sur la double parfois (la subtilité ça a du bon parfois…), mais dans l'ensemble c'est vraiment bien. Et plus intéressant que beaucoup de groupes de speed actuels, de loin. Surtout que le chanteur fait beaucoup moins la mouette qu'avant!

Ceci étant dit, ils gardent un défaut majeur qui les empêche d'avancer: c'est un groupe de fans de musique. C'est évident. Trop évident. Et de musiciens? Ça manque de construction des morceaux, un peu comme s'ils partaient d'un riff de départ, construisaient un truc grosso modo à partir de là, et advienne que pourra: pas vraiment de vision globale, trop "ça nous vient comme vous l'entendez", pas assez construit, les changements arrivent comme des cheveux sur la soupe au lieu d'être vraiment introduits puis conclus… je le conseille rarement à un groupe, mais quelques cours de théorie musicale leur feraient sans doute beaucoup de bien, cours avancés type "orchestration", là où on apprend à avoir une vision un peu plus globale d'un morceau que simplement "les portées". Parce qu'il y a du potentiel dans ce groupe, ils vont dans le bon sens, les 3/4 de l'album vous feront headbanguer de bon cœur… mais ça manque encore du "petit truc": à mon sens c'est ce manque de précision/"vision globale" !

Comme l'album est sorti au Japon il y a plusieurs mois, ils ont ajouté deux chansons bonus pour l'édition européenne: « Vertigo », ballade sans rapport avec la chanson éponyme de U2, pas mauvaise mais un peu bâteau, et « The Look », reprise de Roxette, mais si vous connaissez, un tube de la fin des années 80! Cette reprise est fidèle à l'originale, version bien boostée, ça passe vraiment bien.

Polochon (07/10)

 

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Scarlet Records / 2010

Tracklist (51:25 mn) 01. Pattern of Thought 02. Line of Fire 03. Death From Above 04. The Scars That You Can't See 05. More Than Myself 06. Future 07. Mr. Sin 08. Into The Void 09. All In A Moment 10. Archetype 11. Vertigo 12. The Look

Borgne – Entraves de l’Âme

oshy_08122010_borgn« Faire du Black Metal lorsque l’on est seul n’est pas difficile », affirment certains. « Une bonne boîte à rythme pour pallier l’absence d’un batteur, pas de basse (vu que de toute façon, on ne l’entend pas), une guitare au son cradingue, quelques cris, un dictaphone pour enregistrer le tout et te voilà fin prêt pour sortir une trve tape ov hell ». Un tel raisonnement peut, à première vue, sembler assez pertinent lorsque l’on écoute certaines sorties underground au son infâme et au talent discutable…. Cependant, il serait réducteur de placer tous les one-man-bands dans le même panier, tant certains parviennent clairement à sortir du lot.

Prenez Borgne, par exemple : originaire de Suisse (comme un certain Vladimir Cochet, tête pensante d’autres one-man-bands talentueux), il est une des preuves que l’on peut faire du bon Black Metal tout seul comme un grand – même si l’on doit reconnaître des apparitions de CZ (Vinterriket) et de Malefic (Xasthur) sur cette nouvelle offrande, la première à porter un véritable nom et non un numéro.

Le produit proposé ici est intéressant à plusieurs égards. Ainsi, on notera que le son de cet album, sans être cristallin, est bon. Chaque instrument est correctement rendu, et le mix final est relativement équilibré (même si la batterie aurait parfois pu être mise un peu plus en avant). Au niveau des ambiances, les nappes de clavier de CZ apportent un véritable plus (on pouvait parfois reprocher à Vinterriket un côté trop simpliste et dépouillé, cette collaboration avec Borgne est à mes yeux très intéressante). Les compos, enfin, sont variées, ce qui est rare dans ce type de projet où le musicien a souvent trop tendance à s’enfermer dans un canevas étriqué.

Sans être un véritable prétendant au titre d’album de Black Metal de l’année (la concurrence est rude avec des poids lourds tels qu’Enslaved, même si ces deux artistes ont une vision tout à fait différente du Black Metal), Entraves de l’Âme est une des bonnes surprises de 2010. Hargneux, froid, malsain, Borgne vous fait de l’œil. Qu’attendez-vous pour lui succomber ?

Mister Patate (08/10)

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Sepulchral Productions / Clawhammer PR – 2010

Tracklist (42:42) 1. Drown In Nothingness 2. Tainted Utopia 3. Die Trying To Take Off The Rope 4. Dark Mirror 5. Suffering To Buy Our Poison 6. The Plague 7. Moorwanderung