Archive for mars, 2011

Obscura – Omnivium

Dire qu’une belle frange de la communauté Metal attendait Obscura au tournant est un doux euphémisme. En effet, après un Cosmogenesis qui avait marqué les esprits par son niveau de qualité et de technicité et au vu des déclarations du groupe, de nombreux regards étaient tournés vers l’Allemagne. L’attente, au final, n’aura pas été aussi longue, et les nombreuses tournées du groupe (qui m’auront permis d’apprécier en live et à de nombreuses reprises la technicité du groupe, et ce tant avec que sans Jeroen-Paul) auront également fait passer le temps. Toutefois, je craignais tout de même que tout ce temps passé sur la route n’ait laissé que peu de marge au groupe pour composer de nouveaux morceaux à tête reposée, mais j’ai rapidement dû reconnaître que mes craintes étaient infondées.

Contrairement à son illustre prédécesseur, Omnivium ne démarre pas aussi rapidement, laissant plutôt la place à une guitare acoustique rapidement remplacée par une guitare électrique au son presque « épique » avant le véritable départ de l’album, et quel départ ! « Septuagint », du haut de ses 7 minutes et quelques poussières, plante immédiatement le décor avec un Death véloce et racé. Le groupe est toujours aussi carré (sans pour autant donner l’impression « synthétique » d’un Origin), mais il parvient aussi à se démarquer de son image purement « death technique progressif » pour y apporter quelques éléments neufs, à l’instar de ce break plus aérien avec chant clair à partir de 3:07, chant clair qui sera d’ailleurs à nouveau mis à contribution sur d’autres morceaux. Certes, le chant clair de Steffen ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais on ne peut que se réjouir de ces variations au niveau du chant, et le chant clair n’est pas la seule variation. Prenez ce growl Death bien grave sur « Ocean Gateways ». Certes, Steffen nous avait déjà prouvé par le passé que son growl était plus que correct, notamment sur une cover de Morbid Angel, mais ce chant colle parfaitement à ce morceau qui n’est pas sans rappeler Morbid Angel (non seulement au niveau du chant, mais aussi de la lourdeur).
 
Au niveau musical, la combinaison de tous ces musiciens talentueux était déjà un régal par le passé, et il me semble que la cohésion s’est encore renforcée entre Cosmogenesis et Omnivium. Les compos sont extrêmement travaillées, chacun assure sa prestation de manière précise, mais l’addition de chacune de ces prestations débouche sur un résultat supérieur, une parfaite osmose entre 4 musiciens qui ne forment plus qu’une entité implacable.
 
Omnivium est une réussite, tant au niveau de la technicité que des variations proposées tout au long de l’album. Tour à tour écrasant, aérien, véloce ou technique, cet album s’annonce d’ores et déjà comme l’une des sorties les plus intéressantes de l’année 2011. Vous me direz que nous ne sommes qu’en mars et que d’autres sorties s’annoncent aussi très attendues (je ne citerai que celle du nouvel album de Morbid Angel), mais je pense tout de même qu’un album aussi abouti risque bien d’occuper une place de choix dans mon classement des meilleures sorties de l’année… ça faisait longtemps qu’un album de Death m’avait tellement enthousiasmé, jetez-y une oreille et vous comprendrez mieux pourquoi !
 
Mister Patate [09/10]
 
Site Officiel: www.obscura-metal.com/
 
 
 
Relapse Records / 2011
Tracklist (54:15 mn) 01. Septuagint 02. Vortex Omnivium 03. Ocean Gateways 04. Euclidean Elements 05. Prismal Dawn 06. Celestial Spheres 07. Velocity 08. A Transcendental Serenade 09. Aevum

 

 

Nader Sadek – In The Flesh

Depuis quelque temps, j’éprouve régulièrement une certaine méfiance envers les labels, plus particulièrement au niveau de leurs communications relatives à de nouvelles sorties. En effet, (trop) souvent, la différence entre la description faite par le label et la réalité est marquante : on vous promet monts et merveilles et vous écopez d’un disque moyen. J’étais donc méfiant lorsque j’ai lu la description faite par Season Of Mist de l’album de Sader Nadek : « Imaginez le mariage entre Morbid Angel époque Domination et Ordo Ad Chao de Mayhem ». Vous aussi, vous n’y croyez pas un instant ? Eh bien, vous devrez revoir votre jugement, parce que cette description est bel et bien pertinente ! Avant tout, jetons un œil au line-up (qui, j’en suis sûr, éclaircira sans doute certaines choses) : outre Nader Sadek, artiste égyptien connu notamment pour sa collaboration en qualité de graphiste avec Mayhem, ce projet est composé de Rune Eriksen (Mayhem), Steve Tucker (Morbid Angel) et Flo Mournier (Cryptopsy). Par ailleurs, quelques invités, dont Attila Csihar (Mayhem) et Destructhor (Morbid Angel) viennent apporter leur contribution à cet album… Vous commencez à comprendre ? Pour concrétiser ce mariage entre ces deux entités que sont Morbid Angel et Mayhem, Sader Nadek s’est simplement entouré de membres de ces deux combos, et le résultat est pour le moins réussi. De Morbid Angel, In The Flesh a repris la lourdeur qui se ressent tout au long de l’album, et le tandem magique Flo-Tucker au niveau de la section rythmique s’entend à merveille pour nous écraser sous une véritable avalanche sonique.

Je retiendrais plus particulièrement la prestation de Flo dont l’aisance est bluffante en toutes circonstances. Bon, on connaissait l’étendue de son talent chez Cryptopsy, mais il n’en reste pas moins un des moteurs de la qualité de cet album. De Mayhem, In The Flesh reprend l’ambiance et, sur certains morceaux, le style de guitare typique de Rune Eriksen. Ainsi, les premiers instants de « Petrophilia » semblent tout droit d’Ordo Ad Chao : même sentiment d’urgence, même production un peu étouffée (les autres morceaux bénéficient d’une prod’ plus claire, ce qui rassurera les réfractaires aux productions plus brutes), ce morceau flaire le Mayhem millésime 2007 à plein nez. Plus généralement, Rune nous prouve aussi tout au long de l’album l’étendue de son talent : son jeu ne se limite pas à un simple riffing très Black Metal, loin de là, ses solos (sur « Soulless » notamment) sont de toute beauté, et que dire de l’ambiance dégagée par « Nigredo In Necromance », à la fois sombre et majestueuse ? In The Flesh est une collision entre deux mondes, deux genres, deux styles, et le résultat en est une synthèse parfaite… Chaudement recommandé !

Mister Patate [8,5/10]

www.nadersadek.com

Season Of Mist / 2011

Tracklist () 01. Wakening 02. Petrophilia 03. Of This Flesh (Novus Deus) 04. Exhaust Capacitor 05. Soulless 06. Rusted Skin 07. Mechanic Idolatry 08. Sulffer 09. Nigredo In Necromance

blackrain-lethaldoseSi cet album pouvait être résumé en deux mots, ça serait sans doute « fête décadente ». « Fête » parce qu'il y a une ambiance type « amusons-nous sous les boules à facettes » pendant tout l'album (c'est éminamment rock'n'roll hein, je parle juste de l'ambiance), « décadence » parce que… il y a une impression de « sale » omniprésente, même dans leurs chansons « postitives » : le son en lui-même est tout à fait propre (et correct), ça vient plutôt de la manière de composer, jouer et chanter.
Musicalement ça reste un espèce de mélange entre hard-rock-solide et hautement commercial qui rappelle furieusement les années 80, du sleaze pour eux… pas seulement du sleaze pour moi, sans doute pour le côté « heavy » assez omniprésent. Les musiciens de Black Rain ne sont pas les plus grands techniciens du monde, certes, mais ce qu'ils font sert parfaitement leur genre : c'est tout ce qu'on demande à un groupe dans le fond. Et le chanteur n'a pas un accent à couper au couteau! Pour une fois qu'un chanteur français (puisque le groupe est français) a un accent tout à fait acceptable, pour ne pas dire franchement bon! Son chant est d'ailleurs la dernière petite touche de « patate » qui vous donnera furieusement envie de taper du pied / brandir le poing en écoutant ces titres.

Pourquoi ne pas mettre plus de 7/10 si cet album a tellement de bons côtés? Parce que leurs chansons ont encore trop tendance à être assez répétitives, dans le sens où une même chanson se répète. Ca sera très efficace en concert, l'album permettra de bien « réviser son concert », mais l'album souffre de quelques longueurs de ci de là.

Polochon (07/10)

www.blackrain.fr

www.facebook.com/BlackRainRock

BlackRain Compagny – Replica  / 2011

Tracklist (51:34) : 01. Get a Gun 02. I Need My Doctor 03. Dead Boy 04. She’s in Love 05. Baby Shoot Me Down 06. Overloaded 07. Burn ‘n’ Die 08. Heart Screams 09. Into the Groove 10. Addicted to Failure 11. Rock ‘n’ Jive 12. My Young Star 13. Shining Down On You 14. Rock Your City (New Version)