Quand on s’appelle Brutal Truth, on n’a plus rien à prouver… Tout a été dit, tout a été fait, Brutal Truth fait partie de ces légendes du grind, et rien ne peut les détrôner. Rien ? Vraiment rien ? J’en étais persuadé, mais ce nouvel album vient tout de même de créer une faille dans mon raisonnement.
Loin de moi l’idée de critiquer le groupe, mais quand on s’appelle Brutal Truth et qu’on a bâti sa réputation sur un grind compact, direct et accrocheur depuis des années, pourquoi tenter l’expérimentation ? Oui, vous lisez bien, je reproche au groupe d’avoir voulu sortir de ses sentiers battus… Inattendu, non, moi qui ai plus souvent tendance de me plaindre du manque d’initiatives de certains combos, voilà que j’adresse le reproche inverse à Brutal Truth. Toutefois, le problème ne vient pas du fait que le groupe ait décidé d’expérimenter, mais plutôt du résultat final. Contrairement à un Pig Destroyer qui m’avait pris à revers avec son excellent ep Natasha, la sauce ne prend pas vraiment ici, d’autant plus que les morceaux plus traditionnels viennent cruellement rappeler à quel point Brutal Truth peut nous régaler avec son grind sans prise de tête.
Je pensais donc que rien ne pouvait détrôner Brutal Truth. J’avais tort : Brutal Truth est lui-même descendu de son trône en nous proposant un album bien moins inspiré que son prédécesseur. Heureusement qu’il contient son lot de petites claques salvatrices, sinon nous aurions assisté à un beau naufrage.
Mister Patate (04.5/10)
http://brutaltruth.bandcamp.com
Relapse Records / 2011
Tracklist (54:36 mn) 01. Malice 02. Simple Math 03. End Time 04. Fuck Cancer 05. Celebratory Gunfire 06. Small Talk 07. .58 Caliber 08. Swift And Violent (Swift Version) 09. Crawling Man Blues 10. Lottery 11. Warm Embrace Of Poverty 12. Old World Order 13. Butcher 14. Killing Planet Earth 15. Gut-Check 16. All Work And No Play 17. Addicted 18. Sweet Dreams 19. Echo Friendly Discharge 20. Twenty Bag 21. Trash 22. Drink Up 23. Control Room