Archive for octobre, 2011

CDPOV0.pdfSecond volet du triptyque annoncé, et quelques mois seulement après 777- Sect(s), Blut Aus Nord nous revient avec sa suite tant attendue, j’ai nommé 777 – The Desanctification. Un album étonnant déjà visuellement, avec un artwork qui n’est, de prime abord, pas vraiment en lien avec le précédent, mais qui colle finalement bien à l’ensemble proposé musicalement. 

Et une fois n’est pas coutume, les français poursuivent sur leur lancée et étonnent l’auditeur, en nous proposant un album au contenu imprévisible et plein de paradoxes. Dès les premiers instants de l’epitome VII, BAN annonce en effet la couleur : il s’agit ici en quelque sorte de déconstruire, d’une main de maître, ce qui a été proposé avec l’opus précédent et de lui donner une couleur nouvelle. The Desanctification donne en effet l’impression, tout d’abord de former un ensemble presque dépouillé et poli, davantage basé sur le côté ambiant et industriel, plus abordable que l’œuvre précédente. Les rythmiques sont pour ainsi dire mécaniques, industrielles, les vocaux plus que jamais inhumains, parfois passés à l’envers, forment une sorte de monologue intérieur glauque et torturé, et les riffs froids et entêtants tournent en boucle, hypnotisants, alors que la section rythmique semble venir de loin, imposant à l’ensemble un tempo martial et pour ainsi dire lointain et moins pesant que d’habitude. Les lignes mélodiques forment des thèmes qui happent littéralement l’auditeur et qui le font glisser lentement mais surement dans d’un abime noir et glacial, accompagné par quelques cris clairs venus des profondeurs…et pourtant, c’est surprenant mais le groupe laisse percer quelques rayons d’une obscure lumière (Cf. « Epitome IX »), rayons qui viennent nuancer le propos. Le Black Metal est lentement transcendé.

Ce second volet de la trilogie est à mon avis plus prenant, et carrément plus surprenant, et moins hermétique que le précédent. BAN semble se réinventer tout en nous proposant un ensemble qui porte indubitablement sa griffe. Fort. La sensation de déstructuration et de distorsion est puissante, mais le groupe arrive à glisser par-dessus cela des lignes fluides qui portent en elles une ouverture évidente, comme si derrière un rideau d’obscurité poussaient quelques rayons d’une lumières de plus en plus forte. La dissonance côtoie la mélodie, jusqu’à l’assaut final, ou une sorte d’accalmie joue au chat et à la souris avec un certain malaise, laissant chacun sa place à l’autre dans un tourbillon vertigineux qui donnera le tournis à l’auditeur. Blut Aus Nord se fait stellaire et abyssal à la fois, jouant avec les contrastes, dans une sorte de longue diatribe voyant s’affronter les étoiles et l’abime. Vraiment très fort. Quelle forme pourra bien prendre BAN pour le dernier volet de cette trilogie, je ne saurai le dire… cette seconde partie m’a en tout cas rendu bien impatient de connaitre la suite –et la fin- de cette aventure en trois parties.

Sheol (08.5/10)

myspace.com/thehowlingofgod

Debemur Morti / 2011

Tracklist (42:47 mn) 01. Epitome VII 02. Epitome VIII 03. Epitome IX 04. Epitome X 05. Epitome XI 06. Epitome XII 07. Epitome XIII

 

Minushuman – Bloodthrone

Après un premier album autoproduit sorti en 2008 (j'avoue je suis passé à côté), Watch The World Die, cette fois c'est sous l'égide de Season OF Mist que le groupe de Bergerac propose son deuxième effort. Au menu, du Thrash Death mélodique, mais qui va au delà de cette étiquette un poil réductrice, le supplément d'âme est apporté par le soin à mettre en musique une atmosphère sombre sans être étouffante pour autant.

Ce qui frappe d'entrée à l'entame de l'album c'est le son percutant et clair qui claque. Et au delà du son, c'est l'ensemble qui accroche les conduits auditifs, les vocalises aggressives, les guitares et une section ryhtmique au taquet, les variations de tempos. On a beau chercher, on ne voit pas ce que l'on pourrait reprocher au groupe, avec ces compos qui défilent sans temps mort. Côté influences, on peut imaginer un mix improbable entre la Bay Area et Gothenburg, qui sonne naturellement. En cherchant bien, je ne peux que déplorer une chose concernant Minushuman, c'est bien d'avoir réalisé un album dont je ne me lasse pas et qui tourne en boucle sur la platine ! Coup de maître ? 

Hamster (09/10)

www.minushumanity.com/

www.myspace.com/minushumanity

Season Of Mist / 2011 Tracklist (50:57) 1. The Architect 2. The Size Of An Ocean 3. Evolve 4. The Day We Died 5. Forgotten Fields 6. Three Mile Island 7. Godspeed 8. Another All 9. Bloodthrone 10. Kill Me

Cloverseeds – The Opening

cloverseeds-theopeningRéfléchi et exécuté, cet album l'est aux petits oignons. Même s'il s'agit de (gentil) metal prog, rien n'est à ce point dans l'extrême que ça en devient indigeste (alors que c'est un des défauts récurrents dans le prog). L'accent est au contraire mis sur les ambiances, sombres voire glauques à l'occasion, et toujours prenantes: la complexité, due au prog, et la lourdeur, due au metal, sont utilisées pour servir ces ambiances, au-delà de simplement les créer. En plus de ça, tout est bien joué, bien chanté (oui on entend un peu que le chanteur est français… mais si les accents légèrement -tout-sauf-français passent toujours bien à nos oreilles, pourquoi se braquer juste parce que, pour une fois, les sonorités « non angaises » sont -françaises-?), bien arrangé et le son est vraiment bon. Un peu perfectible peut-être, pour plus tatillons, dans tous les cas ce son convient parfaitement à la musique présentée sur l'album.

Mais dans ce cas, pourquoi mettre « seulement » 7,5/10 ? Eh bien parce que, malgré ce concert de louanges, il y a comme une « barrière persistante » du début à la fin de l'album: la musique, l'ambiance nous invitent à nous plonger entièrement dans l'album, mais cet « écran » créé comme une dernière barrière infranchissable. Au final, on parcourt l'album en passant un très bon moment, mais on n'arrive pas vraiment à en retenir quelque chose de très précis, juste des ébauches, des souvenirs de bons moments… mais rien qui nous arrête pour penser « rah, ça, oui! » D'un autre côté, je n'exclue pas que ça soit volontaire, comme un « voile de pudeur » au moment de se montrer vraiment totalement. En fait, je pense même pouvoir dire que cet album s'adresse avant tout à un public masculin: ces messieurs s'y retrouveront certainement très bien dans toutes ces émotions à fleur de peau, très visibles mais jamais montrées totalement… c'est très masculin comme comportement après tout. Comme je suis une fille il me manque un petit quelque chose pour vraiment rentrer totalement dans le truc, mais tout est question de sensibilité!

Polochon (07.5/10)

myspace.com/cloverseeds

The Laser's Edge / 2011

Tracklist (45:12) : 01. Over Camellia 02. Familiar 03. Flowers 04. Higher 05. Brand New Day 06. Calling Me Down 07. The Opening 08. For Those… 09. Enough