L’aventure LOST OPERA débute en 2007. Nos compatriotes travaillent d’arrache pied pour se constituer un répertoire et affiner leur style. Dès mai 2008, ils enregistrent une première démo nommée Xenocide, puis une seconde, Luzibel, en novembre de la même année. Ils décident finalement de franchir le Rubicon en 2010 pour mettre en boite un premier album, Alchemy of Quintessence, qui sort chez Brennus Music en octobre dernier.

Le premier contact avec la musique de LOST OPERA m’a laissé un peu perplexe. On dirait que nos amis ont eu du mal à faire des choix et ont donc décidé d’utiliser tous les ingrédients à leur disposition. Alchemy of Quintessence propose ainsi du chant en français et en anglais, clair et guttural, des passages tantôt symphoniques, tantôt quasi-prog. Cet effet gloubi-boulga est assez désarçonnant et m’a beaucoup gêné. L’ensemble manque d’homogénéité.

Comprenons nous bien, une fois ce constat posé, LOST OPERA fait également preuve de belles qualités. On sent bien qu’ils ont cherché à composer des chansons soignées et efficaces. Les structures sont assez simples, beaucoup de nappes de claviers soutenues par de solides rythmiques à la guitare. La ligne mélodique est toujours aisément identifiable et apporte un fil conducteur appréciable. On aurait aimé un peu plus de variété également, il faut attendre les 2 derniers titres pour sortir du train-train dans lequel l’auditeur était plongé depuis le début de l’album. On sent bien aussi la jeunesse du groupe et son manque d’expérience. Certains sons de claviers font franchement datés (« Psykose »), le chant clair en anglais laisse souvent à désirer au niveau de l’accent (« Alone »). Certains instruments comme la batterie et les soli de guitares sonnent un peu cheap, comme enregistrés depuis un bocal. Il faut  évidemment mettre cela sur le peu de moyens à la disposition de LOST OPERA. Saluons quand même le travail réalisé, on a déjà entendu bien pire de groupes  bien installés.

LOST OPERA a fait preuve de courage en se jetant ainsi à l’eau. Il est difficile de mettre tout son cœur dans un album et de devoir ensuite affronter la critique, toujours facile, des impitoyables chroniqueurs du net. Les bases posées par LOST OPERA sont solides et prometteuses. Alchemy of Quintessence apparait être un patchwork des idées et des démos du groupe d’où le manque de cohésion de l’ensemble. Gageons que le deuxième opus des français sera plus mature. A suivre de près.

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.lostopera.com

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/lostopera

 

2011, Brennus Music

Tracklist (45:03 mn) 01 Sombres Peines 02. Lost Opera 03. Alone 04. Chimère 05. Psykose 06. Razielle (Banshee Part I) 07. Luzibel (Banshee part II) 08. Appearances 09. Is Happiness Just a Word ? 10. Xenocide