Archive for novembre, 2011

Vildhjarta – Måsstaden

Attention mesdames et monsieur, OMNI (objet musical non identifié) à l’horizon ! En effet, pour son premier album, le moins qu’on puisse dire est que le combo fait preuve d’originalité et sort un album unique en son genre.

Arborant un artwork très « Tim Burton », Måsstaden est donc le premier full-length du groupe qui n’en est pourtant pas à ses débuts. Le groupe a en effet démarré son existence via internet, les membres s’échangeant des idées de compos. Après une tournée, le groupe signa avec Century pour sortir ce premier opus (masterisé par Jens Bogren – Opeth, Devin Townsend). Au niveau musical, la première constatation est que la musique du combo est très riche d’éléments divers : riffs acérés, cris écorchés, blasts, gros riffs lourds mais aussi des mélodies douces, des passages ambient mélancoliques. Et malgré l’antagoniste de certains de ces éléments, le groupe a su les intégrer pour proposer des compos efficaces, qui vous surprendront encore après plusieurs écoutes tant elles fourmillent de petits détails. Mais Vidlhjarta ne se contente pas de proposer une musique originale qui foisonne d’éléments variés, le groupe soigne aussi le concept derrière tout ce album : Måsstaden est une ville isolée et caché dont le groupe vous conte l’histoire à la manière d’une fable.

Pour une première sortie, on peut dire que ce combo fait très fort : il propose un album-concept très soigné, avec des compos recherchées et originales. Certes, l’abondance de détails et le grand nombre d’écoutes nécessaires à l’appréhension totale de cet opus pourraient en rebuter certains mais passez outre ces réticences et laissez-vous convaincre par le bien-fondé de cette galette.

Supercastor (8,5/10)

Site officiel : http://vildhjarta.com/

Facebook officiel : http://www.facebook.com/vildhjartaofficial

 

(2011, Century Media)

Tracklist (51:30): 1.Shadow 2.Dagger 3.Eternal Golden Monk 4.Benblast 5.Östpeppar 6.Traces 7.Phobon Nika 8.Måsstaden Nationalsång 9.When No One Walks With You 10.All These Feelings 11.Nojja 12.Deceit 13.The Lone Deranger
 

Taux de remplissage: très faiblard
Son: rien à redire, le son était nickel.
Lights: très bons
Ambiance: survoltée par moments mais fatiguée le deuxième jour
Moments forts: Fleshgod Apocalypse, Angantyr, Vader, Entombed, Aborted.
Photos : cliquez ici

(interventions en italique par Mister Patate, le reste par Supercastor)

Cette année encore, Metalchroniques.fr avait rendez-vous à la ferme du Bièreau à Louvain-la-Neuve avec le Mass Deathtruction qui, pour la première fois, se déroulait sur deux jours (toi, t’as oublié 2009, mécréant). Retour donc sur deux jours bien chargés.

Pour entamer les hostilités du samedi, Ithilien, groupe bruxellois issu du concours ouvrit la scène. Et là, je dois vous avouer que rarement, un groupe aura autant fait l’unanimité parmi les spectateurs croisés : toutes les personnes à qui j’ai parlé ont détesté ce set et se demandaient surtout comme le groupe était arrivé là.

Heureusement, Atroxentis, deuxième groupe du concours, monta rapidement sur scène. Envoyant un metal beaucoup plus péchu et plus inspiré, le groupe permit au fest de vraiment démarrer. Après un petit tour au merch (un peu décevant au niveau des cds et vinyles à mon humble avis) et une petite partie de guitar hero sur écran géant (car oui, le Mass Death avait prévu un « espace détente » où l’on pouvait se défier à guitar hero), retour dans la salle pour voir les vikings danois d’Angantyr. Corne de brume, corpse paint, (faux) sang sur le corps, pas de doute, Angantyr joue du black. Et même si l’apparence du groupe peut paraître clichée, le groupe n’est pas là pour rigoler et a décidé d’envoyer un poil plus de 30 minutes de black metal pure souche. Même si un groupe de black pourrait sembler spécial à un festival death, le contrat est rempli car après le show, tout était détruit.

Atroxentis n’avait pas volé sa place à l’affiche, voilà encore un groupe belge à haut potentiel qui, s’il persévère, pourrait aller bien loin. Angantyr, par contre, nous a fait le coup du show que personne n’attendait : il n’est pas encore 15h, et pourtant nous voilà devant un prétendant au show du jour. 4 titres, plus de 35 minutes de set, c’est sale et violent, pas toujours très carré, mais quelle énergie ! Et dire qu’ils avaient joué tard la veille aux Pays-Bas et ont fait exprès le détour vers la Belgique avant de rejouer le soir même à 350 bornes de là. Chapeau, voilà un groupe motivé qui colle des claques comme pas permis !

Le temps de voir que Hate Embraced n’arrivait pas à m’emballer et direction la party tente dehors pour manger un bout et boire des coups. Retour dans la salle pour voir Temple of Baal qui livrera un set correct mais sans arriver à soulever la fosse comme il se doit. Je ratai Resistance (qui, de toute façon, n’arrive plus à me surprendre) pour cause d’interview avec le père Peter de Vader. Le temps de remettre le matos à la voiture et de boire une (grosse) lampée de Jäger, direction Sublime Cadaveric Decomposition. Inconnu au bataillon, le groupe fait très jeune sur scène. Pourtant, il maitrise son sujet et livra un set correct mais faisait décidément trop soif pour rester dans la salle. Pareil pour le set de Valkyrja, le Jäger criait après nous et en plus, Entombed nous attendait à leur signing session pour une petite interview. Après cette interview, retour aux hostilités avec Vader.

VAMD

Depuis quelques années, j’avais énormément de mal avec ce groupe qui avait pourtant des arguments certains pour lui mais avec ce set, Peter et sa bande a réussi à me réconcilier avec le groupe. Visiblement content d’être là (que ce soit sur scène ou à la séance dédicace ou au merch), le groupe laissera un public ravagé mais conquis.

SCD a beau faire très jeune sur scène, ils traînent leurs basques sur la scène depuis des lustres, et ça faisait plaisir de les voir enfin ! Après une petite pause « réhydratation », Vader a fait l’effet d’un coup de massue bien vicieux. Je le répète une fois de plus : ce nouveau line-up a redonné vie au groupe, et ça fait plaisir de revoir Vader à un niveau plus acceptable que 2007-2008-2009.

Venait ensuite le second groupe de black de la journée, les norvégiens de Gorgoroth. Et là, malheureusement, je ne sais pas ce qu’ils ont branlé mais le show offert était indigne du groupe. En livrant un set lassant (voire carrément chiant), Gorgortoh a clairement déçu de nombreux fans ayant fait le déplacement. Mais heureusement, la bande à LG Petrov allait rapidement monter sur scène et balayer le mauvais souvenir laissé par Gorgoroth. Même si Petrov eut quelques problèmes digestifs pendant le set, comme à l’accoutumée, Entombed livrera un show dantesque, alignant les titres old school qui finiront de surchauffer la salle. Mais l’envie de s’asseoir et de boire un coup après une telle journée nous feront rater la fin du set pour se poser dans la party tent où l’alcool coulera jusqu’aux petites heures de la nuit.

Vous voulez plus de cuir, plus de clous, plus de blasphème ? Passez votre chemin, Gorgoroth était chiant comme la pluie… et c’est un fan du groupe qui vous le dit ! Entombed, par contre, aura fait la (presque) unanimité (oui, presque, parce que certains se sont plaints de la durée du show, paraît-il). C’est marrant, Entombed ne fait jamais dans la surprise, mais on ne s’en lasse pas. La journée 1 se termine dans l’alcool et la luxure… enfin, non, dans l’alcool tout court, à tel point que votre serviteur a dormi dans la housse de son sac de couchage et non dans le sac de couchage à proprement parler.

Après une nuit plus que courte et dans des conditions pas géniales (la Seat de Patate a beau être plutôt confortable, ça remplace quand même pas un bon matelas), retour au fest pour voir le groupe Humatronic, issu du concours. Proposant un metal plutôt mélodique malgré un look assez hardcore, le groupe me laissera complètement froid. Direction pour le stand nourriture pour me réchauffer. C’est donc bien chaud que je me retrouve au premier rang pour assister à la prestation du dernier groupe du concours présent au fest, Orion’s night. Une des premières constatations est que le groupe, semble un peu statique sur scène (hormis le chanteur) mais pourtant, il est quasi impossible de se retenir d’headbanguer (doucement ou comme un beau diable selon les passages) pendant le set du groupe. On leur souhaite de connaître la réussite d’un des grands noms du style qu’ils proposent, Nile. Après un set d’Archspire qui me laissera une impression un peu brouillonne et un poil trop bourrine, je passerai le set de Cyanide Serenity à discuter le bout de gras dehors. J’ai bien tenté d’aller voir Natron mais comme en 2009 au Neurotic Deathfest, le groupe ne me fera ni chaud ni froid. Pas de Solace of Requiem, j’ai préféré me reposer un poil avant d’attaquer Prostitute Disfigurement.

Orion’s Night était l’Atroxentis du dimanche : une place méritée sur l’affiche et un gros potentiel. Mention spéciale à TH, leur frontman qui ne se contente pas de chanter, mais aussi d’occuper la scène et d’impliquer le public (assez mou, au vu de la nuit courte). Archspire, ensuite, a fait forte impression avec un set brutalo-technique de haute volée. Migraineux s’abstenir, c’était très très bon. Prostitute Disfigurment (rebaptisé Prostipute pour l’occasion) a fait extrêmement fort : pas un temps mort, que du bourrin, que de la meule, de la claque, de l’avoine et j’en passe. Et dire que Jaap, de Nuclear Blast, m’avait dit en plaisantant « bah, tu rateras rien si tu vois pas Prostitute ».

Les hollandais livreront un set mené à toute vapeur, alignant des compos devastatrices pour la fosse. Mais il fallut bien vite quitter la salle pour aller interviewer Fleshgod Apocalypse. Le temps de plier l’interview, direction la salle pour voir le début du set de Debauchery. Même si de nombreuses personnes s’étaient déplacées pour ce groupe, la musique du combo allemand ne m’attire plus depuis longtemps. Leur mix death-heavy ne passe toujours pas. Mais heureusement, Sven d’Aborted allait nous aider à faire passer le temps en nous accordant une petite interview.

FAMD

Retour dans la salle après une bière pour voir les italiens de Fleshgod Apocalypse. Tout était parfaitement en place : compos massacrantes, jeu de scène, samples. Malheureusement, après 25 trop courtes minutes de show, le groupe dut quitter la scène car le batteur était blessé et ne pouvait plus continuer (on le remerciera au passage d’avoir quand même joué, même en utilisant une boite qui doublait ses coups. Cela valait toujours mieux que d’annuler le set).

Trop de blasts tue le blast, mes enfants. J’ai beau adorer ce groupe, j’ai eu l’impression, cette fois, d’être écrasé sous la charge de leur brutal death symphonique… Niveau chant clair, c’était pas toujours très glorieux non plus… A revoir dans de meilleures conditions !

Pour les avoir déjà vus de nombreuses fois, je n’attendais rien de particulier du set d’Aborted. Mais les indiscrétions de Sven sur la setlist après l’interview (commencer directement par Dead Wrecknoning et aligner plusieurs compos du nouvel album ou d’anciens albums comme Engineering the Dead laissaient présager d’une liste brutale à souhait) m’avaient laissé entrevoir la destruction prévue par le groupe. Et au vu du set, je vous avoue que j’étais encore loin de la vérité. Aborted livra un show dantesque, provoquant une folie furieuse dans le pit allant jusqu’à un wall of death dans la salle. Malgré la fatigue, le public répondit avec ferveur aux encouragements de Sven à faire la fête. Malheureusement, le groupe dut bientôt quitter la scène pour laisser la place à Vomitory. Et je ne pensais pas dire ça un jour (ou alors, c’est la fatigue qui me fit parler) mais il arrive parfois à un moment où trop de death et trop de bourrinage, c’est trop. En voulant trop bourriner, Vomitory a rebuté pas mal de spectateurs qui ont préféré aller vers lebar. Malheureusement pour Decapitated, lorsque le groupe arriva sur scène, bon nombre de spectateurs avaient déjà décidé de plier bagages pour rentrer et c’est donc devant un public plus que clairsemés que le groupe joua. Vos serviteurs ne tardèrent d’ailleurs pas à eux aussi reprendre la route, crevés mais heureux d’avoir fait la fête pendant deux jours grâce à tous les groupes présents. Un énorme merci à Pedro et son organisation pour avoir eu la volonté de mettre un tel festival sur pied tout en faisant découvrir de jeunes groupes belges talentueux (ou pas) et d’avoir réussi à proposer un tel festival.

Aborted, groupe du w-e. Et pis c’est tout ! Puissant, carré, efficace, une setlist d’enfer, Sven et ses potes ont retourné le Biéreau, faisant même un pied de nez aux groupes suivants qui ne parviendront pas à garder autant de public devant la scène. Vomitory a assuré, Decapitated m’a donné le coup de grâce. Ite, Missa Est !

 

svenMD
Petite pause entre deux hurlements
Et ce live-report aurait pu s’arrêter là sans le communiqué officiel de Pedro annonçant qu’au vu des pertes subies (principalement car peu de personnes avaient fait le déplacement et que le fait que beaucoup avaient amené leurs propres bibines (alors que la pinte n’était qu’à 1,40€) n’avait pas aidé le bar à « soutenir » le fest), l’édition 2012 était plus que compromise. Et on ne peut que le comprendre : voilà un type qui se bat pour faire vivre, découvrir et faire connaître les petits groupes belges via le concours Mass Death, qui organise un festival avec une affiche digne des plus grands fests établis en Europe et qui ne trouve pas de soutien parmi le public belge (plus de 80% des combis et préventes vendus venaient de France ou de Flandres). Le Wallon aurait beau toujours gueuler que rien n’est fait pour lui en Wallonie niveau metal, cela ne servira à rien s’il ne se déplace pas quand une organisation met en place un festival pareil (quelles que soient les bonnes (ou pas) raisons invoquées pour se justifier). Espérons donc que la déception de la déconvenue ne soit pas trop grande pour Pedro et son organisation et qu’il trouvera la force (et les fonds) pour continuer à nous proposer chaque année un fest, certes pas parfait (qui peut dire aujourd’hui que tel ou tel fest est parfait ?) mais qui doit exister pour le Metal en Wallonie.

Bande de fiotasses pleurnichardes, vous serez certainement les premiers à chougner si Pedro n’organise vraiment plus rien. Et ça se plaint, et ça avance des idées saugrenues, et ça critique l’orga (trop ambitieuse, affiche pas assez variée, affiche trop variée, café trop cher le dimanche matin alors qu’il n’était qu’à 1 EUR)… Sans les Français venus en masse (et ils ont pourtant une réputation de public de merde qui se bouge pas), le fest se serait limité à une garden party pour une poignée de Wallons, canette de Carapils en main ça aurait été beau…

Sur ce, un grand merci à Pedro pour tout, un ENORME merci au public français (plus jamais je vous critiquerai, même quand vous gueulerez RESPECTEZ LES GENS QUI DORMENT à 4h du mat’ près de ma tente au Hellfest), un tout grand merci à Century Media et Nuclear Blast pour nous avoir arrangé des interviews et aux groupes qui ont accepté de se plier au jeu du question-réponse. See you next year ? On l’espère, bordel !

GorMD
Black Metal ist Cuir
AngaMD

Angantyr et son bassiste mangeur d'enfants

Slayer – Reign In Blood

slarib1986 : Metallica a sorti Master Of Puppets en début d’année, suivi quelques mois plus tard par Megadeth et son Peace Sells… But Who’s Buying ?, Sodom et Kreator garnissent les rayons thrash des disquaires européens avec respectivement Pleasure To Kill et Obsessed By Cruelty, les Belges de Cyclone y vont aussi de leur petit album (Brutal Destruction, pour les curieux)… Aucun doute, le Thrash a le vent en poupe et, pour parvenir à se distinguer parmi toutes ces sorties de qualité, il fallait proposer quelque chose de remarquable, et c’est justement ce que Slayer a fait.

Reign In Blood n’est pas un simple album de Thrash, mais bien, à l’instar de Master Of Puppets, un pilier du genre, une pierre angulaire (comme le disait mon confrère Poney dans sa chronique de Master Of Puppets). Toutefois, les similitudes s’arrêtent là. En effet, là où Metallica nous propose un album travaillé de plus de 50 minutes, où chaque compo dégouline de maîtrise, Slayer nous offre l’antithèse parfaite de Metallica, une petite demi-heure de brutalité sans nom, sans répit, si ce n’est l’intro de « Criminally Insane ». Slayer sent la poudre, le soufre, choque avec ses textes (« Angel Of Death » et ses références aux expériences nazies pendant la Seconde Guerre Mondiale) et toute cette violence. Metallica nous proposait du « Thrash de salon », Slayer nous claque dans les dents un « Thrash des rues » foutrement plus ravageur.

Aujourd’hui, 25 ans après sa sortie, Reign In Blood fait toujours figure de monument à la gloire de la haine (contrairement à un Panzer Division Marduk qui avait suivi la même démarche mais a quant à lui bien mal vieilli), alors imaginez l’impact à l’époque ! Du premier riff d’« Angel Of Death » au coup de tonnerre clôturant « Raining Blood », Tom éructe sa haine à la face du monde, épaulé par les guitares de Jeff et Kerry (dont les soli constituent peut-être un des points noirs de cet album, voire même de la plupart des albums de Slayer) et un Tornado Dave au meilleur de sa forme. 10 morceaux, autant de défouloirs, autant de classiques (et ce n’est d’ailleurs pas une surprise si le groupe a décidé de le jouer intégralement en live à plusieurs reprises)… et encore, peut-on vraiment parler de morceaux ? Selon moi, Reign In Blood est un bloc, il suffit d’entendre la transition « Postmortem » / « Raining Blood » pour s’en convaincre…

Avec cet opus, Slayer nous propose son album le plus radical. Cette démarche était risquée, car on ne pouvait pas faire plus vite, plus fort ou plus haineux que cet album… mais l’album suivant, qui allait sortir deux ans plus tard, prouvera que Slayer avait plus d’un as dans sa manche…

Mister Patate (09/10)

 

Site officiel : www.slayer.net

Myspace officiel : www.myspace.com/slayer

Def Jam Recordings / 1986

Tracklist (28:25) 1. Angel Of Death 2. Piece By Piece 3. Necrophobic 4. Altar Of Sacrifice 5. Jesus Saves 6. Criminally Insane 7. Reborn 8. Epidemic 9. Postmortem 10. Raining Blood