Archive for janvier, 2012

Caliban – I Am Nemesis

Autre particularité, le lapin est un coprophage…

Il détache des petits bouts de nourriture avec ses incisives, mâche avec ses prémolaires et molaires. La nourriture passe dans l'estomac et dans les intestins, mais une partie reste stockée dans le caecum où, grâce à l'action de bactéries, des vitamines et des matières azotées sont produites. Ensuite, le contenu du caecum passe dans le gros intestin d'où il sort en forme de crottes molles par l'anus. Elles sont sucées à leur sortie par le lapin, et passent dans l'estomac sans être mâchées.
Le lapin produit donc deux sortes de crottes :
– molles, celles qu'il suce dès la sortie de son anus et qui lui apporte un complément de nutrition.
– dures en forme de petites billes, qui sont ses excréments.
 
Incroyable, me direz-vous, ouvrir une chronique par une citation relative à la coprophagie des lapins. Ca change des traditionnels « et un xe album pour la bande à Machin », convenez-en. En plus, vous irez vous pieuter en étant moins cons. Vous devriez me remercier, bande d’ingrats. Mais venons-en aux faits, avec cette nouvelle offrande de Caliban, I Am Nemesis. Pour tout vous avouer, nous avons failli passer à côté de cette sortie, trop occupés que nous étions à notre traditionnelle fête du slip marquant la sortie d’un album de Napalm Death ou d’Aborted. Coïncidence heureuse, ces deux groupes avaient décidé de sortir un album à la même époque. Je vous dis pas l’état des calebuttes. Heureusement, nos concurrents s’en sont donné à cœur joie, et un 9/10 par ci, et un 19,5/20 par là, et des superlatifs dans tous les coins. Ça cachait quelque chose. Alors, après voir tiré à la courte paille, votre serviteur a écopé de la dure tâche de traiter ce nouvel album du groupe condamné à vivoter dans l’ombre d’Heaven Shall Burn.
 
Vu le niveau de qualité de l’album précédent (ne parlons pas de l’infâme EP de reprises), j’avais des doutes quant à ces notes dithyrambiques. Pas étonnant : après avoir fait illusion sur deux morceaux, Caliban retombe dans son travers « chant clair attrape-grognasse sur fond de riffs en béton allemand ». Les gars, le béton allemand, tout le monde sait que ça tient un temps, mais ça finit toujours par s’écrouler, regardez la qualité de votre maçonnerie berlinoise…  Pis encore : plus l’album avance et moins la sauce prend. Certains peinent au démarrage avant de décoller les tapisseries, Caliban nous la joue « éjaculateur précoce », balance la purée dès le début avant de se ramollir franchement… avant de nous proposer la nausée finale, « This Oath », la « core ballad » dans toute sa splendeur, chant écorché sur fond de piano et quelques poussées de violence pour exprimer le mal-être. Putain, c’est si déprimant que ça, de vivre en Allemagne ? Le constat final, quant à lui, l’est bel et bien : I Am Nemesis me servira, en 2012, de mètre-étalon de la médiocrité du Metalcore mondial. Rien que ça. Et avant de me jeter la première bière, relisez mes chroniques d’Heaven Shall Burn, je ne suis pas hermétique au Metalcore allemand, loin de là, mais à condition qu’il apporte un plus au genre et ne soit pas une resucée de resucée de resucée…

Et maintenant, vous commencez à comprendre cette intro. Caliban est un lapin, chiant un album pour mieux le redigérer, encore et encore, et il arrive un jour où il pond une petite crotte toute ronde, toute dure, où il ne reste qu’une seule substance : de la merde. Ce jour est venu.

Mister Patate (1/10 – parce que la pochette me fait penser à King Diamond, et j’aime bien King Diamond)

 

Site officiel : www.calibanmetal.com

Myspace officiel : www.myspace.com/caliban

 

Century Media Records / 2012

Tracklist : 1. We Are The Many 2. The Bogeyman 3. Memorial 4. No Tomorrow 5. Edge Of Black 6. Davy Jones 7. Deadly Dream 8. Open Letter 9. Dein R3.ich 10. Broadcast To Damnation 11. This Oath 12. Modern Warfare

 

À l'entame de ce Come Back Romance All Is Forgiven, je me suis tout de suite projeté sur la Road 66, sur une Harley, dans le désert. Rien de tout ça, Dirt River Radio est Australien. Bon, ce n'est pas grave, on peut aussi faire des biking road trip chez les Aussies, surtout que s’ils n'ont pas de Harley (comprenons-nous, ils en ont, mais c'est Américains ces bestiaux là) les Australiens fabriquent de magnifiques Irving Vincent.

Donc, je suis sur une Irving Vincent, quelque part dans le Bush. Je becte du sable et de la poussière rouge comme si j'avais que ça à bouffer et le décor aride me rapelle sensiblement le Texas ou l'Oklahoma. Dans mon casque Blutooth (comme le disait Leonard de Bing Bang Theory, tout est mieux avec Blutooth), les écouteurs me font parvenir la musique stockée dans mon Iphone Blackberry téléphone Android, lui même stocké dans mon sac à dos. Mes oreilles se délectent alors du second album des Australiens de Dirt River Radio, le premier à sortir en Europe si je ne m'abuse, la maison de disque étant avare en information, et la Poste FraOnçaise ayant décidé de ne pas me livrer mon cd, je fais avec les suppositions que je peux. Le premier titre «Ballad Of A Broken Man»bien dans son style me permet de cruiser sur ma bécane au soleil bien tranquillement. J'enchaîne les virages, je les enroule, tout ça a vitesse bien pépère tout en me régalant du solo de guitare (aaah, ce son Marshall !), de la voix rauque, des accords Country. Son successeur, dans une veine plus bluesy, est à l'image de son titre et sujet : «American Beer» est posé, sans brutalité, sans vague, sans peps. Si «Belgian Beer» aurait mérité, sans conteste, un son surpuissant, des solos de fou, de l'énergie à revendre, il aurait aussi nécessité une route sinueuse, une supersportive de 180cv, une combi cuir complète, des sliders, un genou posé à terre dans chaque virage et, n'en doutons pas, un arbre dans la gueule en bas de la route. Heureusement pour « American Beer», le désert est plat et chiant, on voit à des kilomètres et je me contente de me laisser aller sur ma moto à 60 km/h. Ne prenons pas de risque.

Le soleil se couche dans le Bush australien. Toujours peinard, je roule vers cette grosse boule rouge qui illumine la plaine. Un Lucky Luke en moto. Bien dans le ton «South Street» continue à me bercer tranquillement. Je m'arrête pour la nuit. Autour du feu, j'entame à l'harmonica «Chase The Sun». Un renard passe peu loin de moi. Je cours après, je m'excite un peu. Houlà, tout ça devient palpitant. La nuit, je rêve. Un rêve un peu triste. Je pense à mes amis, «All My Friend» résonne dans ma tête. Un bête piano et une voix. 

Quand je me réveille, je remonte sur ma bécane, mais je sens bien que quelque chose cloche. Déjà que le paysage ne déroulait pas à la vitesse de la lumière hier, c'est pire aujourd'hui. Je regarde attentivement mon réservoir, entre mes jambes. Ce n'est pas ma moto. Horreur, malheur, ce n'est qu'une mopette, une vulgaire mobylette de 50 cm3;. Moi, encore roi de la route hier, je me retrouve comme un ado devant son lycée, tout heureux d'avoir une gamine de 14 ans, le sourire barré d'un portail en acier, qui me regarde d'un air envieux. Ce désert est interminable. Pourtant j'aime le désert, j'y suis habitué, j'aime son ambiance, son odeur. J'aime le son des guitares acoustiques grattées au coin du feu, j'ai sa folie, j'aime le rock des bars enfumés et rempli de loubards comme on peut trouver sur le bord des routes. Mais rien ne va plus, voilà que subitement, dans ce désert ci, les mecs du bar,«The Boys In The Pubic Bar», sont plutôt du genre à reprendre de tristes et mornes chansons qui me semblent tout droit sorties d'un pub Irlandais en deuil. Je me sauve, plus loin, je croise le Diable sur la route, «Devil On The Road», mais même lui semble déprimé. Y a plus de respect, même pour le Diable en personne. Je vois toujours cette gamine qui me regarde, amoureuse. Ma mopette n'avance plus et cette foutue gratte acoustique me colle à la peau. Ce n'est pas la suite du voyage qui améliorera les choses. Si je m'arrête à une rivière afin de boire un coup («The River», vous commencez à comprendre le jeu…), c'est pour mieux y pleurer sur mon triste sort, ainsi, je suis seul, cette constatation me redonne un peu la patate, mais je finira par me rendre compte que ça m'attriste et j'en écris une chanson pour toi, oui toi, chere petite adolescente, car visiblement, tu dois kiffer grave sa race.

Acculé par les clichés, le desert est fatal à qui s'y prend mal.

[4/10] Poney

Myspace : http://www.myspace.com/dirtriverradio

Bad Reputation 2012

01. Ballad Of A Broken Man 02. American Beer 03. South Street 04. Chase The Sun 05. All My Friend 06. The Boys In The Public Bar 07. Devil On The Road 08. The River 09. I'll Be The One 10. A Song For You

 

RAM – Death

En guise de quatrième album, les Suédois de RAM ont eut l'ingénieuse idée de nommer leur album Death. Alors, bien sur, avec un nom qui respire l'inspiration, on peut craindre le pire pour le reste. Et bien, les craintes sont justifiées.

Après un premier titre instrumental d'une chianterie rarement croisée (un mix de batterie basique et de clavier Bontempi dans des gimmick très 80's) que je me suis forcé à écouter jusqu'au bout, l'appel du devoir de chroniqueur, j'ai poussé un "ouf" de soulagement quand s'est pointé «…Comes From The Mouth Beyond», non pas que ça soit d'un inventivité à faire pâlir, c'est carrément rétro, mais au moins, c'est bien fait. Bon, ce qui est dommage, c'est que ça ressemble furieusement à un mélange de Death (le groupe, hein) et de Metallica ou même d'Exodus. Ensuite, «I Am The End» pompe carrément son intro batterie à Judas Priest, et la voix d'Osacar aussi, ainsi qu' à Axel Rose. 

Après vous avoir bercé avec un peu de souvenirs du début du Metal extrême, le groupe plonge dans une sorte de revival NWOBHM/Power/HairMetal qui, si vous êtes comme moi, vous fera vous souvenir que ça fait longtemps que vous n'avez pas écouté Twisted Sister. Et merde, ça vous manque, vous aussi ? C'est pas que les riffs de RAM soient mauvais, au contraire, le travail des guitares est plutôt très bon, mais RAM -et le groupe est coutumier du fait- vient s'ajouter sur la pile des "groupes revival", et avec ce genre de mecs, c'est toujours le même problème : où placer le curseur entre rétro, ou nostalgie, ou oldschool et pathétique ? RAM n'est pas pathétique, mais peu s'en faut. Là où certains groupes revival se cantonent à un seul style (on a vu avec plaisir bon nombre de groupes Thrash ou NWOBHM ces dernières années), RAM joue la carte du touche-à-tout, tel une sorte de patchwork de ce qu'on a pu faire ces 20 30 (putain, je viellis) dernières années. Parce qu'il ne faut pas croire que c'est tout. Le titre «Frozen» se présente comme la balade inévitable qui fera pleurer dans les chaumières et «1771» celui sensé effrayer les p'tits n'enfants avec son intro-qui-fait-peur aux relents de musique d'église gothique gonflée à bloc par un solo de gratte bien mièvre.

Ni bon, ni mauvais, RAM sent un peu le copier/coller (et le sapin). A réserver aux fans du(des) genre(s), mais pas aux nostalgiques (qui eux, retourneront aux fondamentaux).

[5/10] poney

Site : http://www.ram-metal.com

Myspace : http://www.myspace.com/rammetal

Metal Blade Record 2012

01. Death… 02. …Comes from the Mouth Beyond 03. I Am the End 04. Release Me 05. Defiant 06. Frozen 07. Under the Scythe 08. Hypnos 09. Flame of the Tyrants 10. 1771

Line-up : Oscar Carlquist – Vocals / Morgan Pettersson – Drums / Harry Granroth – Guitar Daniel / Johansson – Guitar / Tobias Petterson – Bass