Archive for mars, 2012

Calvaiire – Rigorisme

Vous allez finir par croire que j’ai des actions dans le « petit » label Throatruiner Records et que chaque chronique positive à l’égard d’une de ses sorties me donne droit à un seau de coke et à une rivière de putes. Vous vous foutez le doigt dans l’œil jusqu’au fion : le hasard fait simplement que mon iPod, en mode « lecture aléatoire », choisit un premier morceau parmi tous ceux qui sont stockés dans sa mémoire le matin, et je me penche alors sur l’album d’où est tiré le morceau pour rédiger ma chronique. True story, je n’invente rien. Et depuis 3 jours, mon iPod veut m’en mettre plein la gueule. Aujourd’hui, adieu les risettes, bonjour la baston.

Calvaiire est le fruit de musiciens issus d’une scène locale d’où viennent aussi notamment As We Draw, Birds In Row ou feu Pigeon. Apparemment, la vie doit être merdique dans leur patelin, sinon, comment expliquer cette débauche d’énergie consacrée à de multiples projets et, surtout, cette agression. Matthias (qui gère aussi Throatruiner Records) dégueule ainsi sa haine avec conviction, et son timbre n’est pas sans me rappeler celui de Stephen de Kickback. Bon, je sais pas si c’est forcément un compliment, il le prendra comme il le sent… Au niveau de la musique, ne vous attendez pas à un EP propret. Non, Rigorisme joue la carte de la déstructuration, de la crasse, de la violence brute, le tout enregistré en une seule prise, et cette spontanéité fait la force de Calvaiire. Calvaiire est une purge, une catharsis hardcore dont on ressort l’esprit vide, les jambes tremblantes et les oreilles sifflantes. Vivement la suite, ces 10 minutes passent bien trop vite.

[8/10] Mister Patate

Bandcamp : http://throatruinerrecords.bandcamp.com/album/rigorisme

Throatruiner Records – 2012
Tracklist 1. Gratitude 2. Alzheimer 3. Castration 4. Blut

Son : Excellent.

Lumières : Catastrophiques pour Necroblaspheme, bonnes pour Napalm.

Affluence : Salle remplie.

Ambiance : Survoltée.

Moments forts : « Breed to breathe », « Nazi punks Fuck Off » et l'énooorme « Suffer the Children ».

Une fois de plus, la troupe de Shane Embury et Mark Greenway s'est rendue dans notre capitale. Cette fois-ci, pour y défendre son dernier effort : « Utilitarian » (encensé à juste titre dans nos pages).Un concert de Napalm Death, c'est toujours une formule consacrée. On sait ce qu'on va y trouver et on en redemande plus que de raison. On en sortira épuisé, mais un sourire béat éclairera notre visage.

Napalm Death, pur groupe parmi les plus purs, nous a encore mis une mémorable déculottée. Ces vieux routards n'ont plus de leçon à recevoir, surtout quand il s'agit d’emmener son auditoire jusqu'au point de non-retour. Le bouillant public de la Maroquinerie a tout donné pendant ce court mais très intense concert (1h15). Musicalement au top, les quatre musiciens de Birmingham n'ont fait aucune faute de parcours. Avec un Barney très en voix, un Mitch Harris plus présent que d'habitude (hurlements stridents à l'appui), un Danny Herrera martelant sa batterie comme si sa vie en dépendait et un énorme Shane Embury groovant à tout va… La machine de guerre qu'est Napalm Death a encore de beaux jours devant elle.

Piochant allègrement dans un répertoire fourni, le quartet met en valeur son dernier album. Pas moins de six titres tirés de « Utilitarian » ont été joués : « Errors in the Signals », « Everyday Pox », « Nom de Guerre », « The Wolf I Feed », « Quarantined ». Morceaux récents qui peuvent se mesurer sans problème à la multitude de classiques que le groupe a offert dimanche soir : « Suffer the Children », « Breed to Breathe », « Scum », « You Suffer », « Nazi Punks Fuck Off », etc.

N'oublions pas que Napalm Death est une institution qui nous fait comprendre pourquoi nous aimons le grindcore et ses dérivés. Et pourquoi il faut continuer à aimer et soutenir cette musique. Napalm Death est un mode de vie. A se demander s'il ne serait pas la parfaite définition du metal extrême ?

 

Site Officiel :http://www.napalmdeath.org/

Moetar – From These Small Seeds

Moetar est une bonne surprise pour le monde du rock progressif et gagne à être découvert. Il présente une belle démonstration de maîtrise de technique et de mélange de genre, rock moderne, rock fusion, et jazz. L'équilibre est forcément fragile, mais comme il est bien maîtrisé dans le cas présent, il honore le groupe plutôt qu'il ne le dessert. Les mélanges, ils aiment ça dans ce groupe californien, à l'image même du nom Moetar, contraction des deux piliers, la chanteuse Moorea Dickason, et le bassiste/compositeur Tarik Ragab. Sont également de la partie Matthew Heulitt, guitariste, David Flores, batteur, et Matt Lebofsky, au clavier.

La fluidité et la vivacité des instruments font presque oublier la complexité des compositions. L'ensemble sera rafraîchissant, avec un petit côté oldies, qui vont rappeler la comédie musicale Cats ou The Butterfly Ball And The Grasshopper's Feast de Robert Glover. La voix de Dickason marquera l'ensemble de manière acérée, et vous laissera un sentiment tranché. Il vous crispera ou il vous plaira, un peu comme une tranche de citron. Sa technique, et ses prouesses vocales seront en tout cas évidentes, en particulier dans le titre "Infinitesimal Sky".

Reste à apprécier ou non les compositions. La touche jazzy et pop est omniprésente. Les mélodies sont imprégnées d'optimisme et de légèreté. Le tout est dynamique à souhait du début à la fin. "Butchers of Baghdad" est une réussite avec un côté rétro réussi et un beau duo guitare/chant, et un solo plaisant. Un titre à retenir. "Random Tandem", mélange de jazz/rock fusion et rock progressif est une course entre la chanteuse et le guitariste aux mélodies versatiles. "New World Chaos" est un kaléidoscope, un peu comme un rêve hypnotique avec des références aux Beatles, puis au piano accompagné de voix éthérées. Chaque morceau se veut ainsi un mélange subtil. 

Au niveau des paroles, Tarik Ragab s'offre le loisir de proposer des thèmes beaucoup plus sombres, en complète opposition avec la légèreté des mélodies: bref une ambivalence voulue comme un jeu.

Maintenant, à force d'être en équilibre entre les genres, le mélange n'est pas toujours réussi. Certains morceaux seront plus rapidement oubliés, tels que "Morning Person", "Screed", ou "Friction". Tout ça pour justifier que la note d'arrivera pas à 08. Mais tant d'audace doit être honorée, même si le genre en rebutera plus d'un. Le groupe mérite en tout cas d'être découvert, et l'album réécouté, car certains morceaux ne vibreront en vous que dans un deuxième temps. Laissez vous tenter..

 

[7,5/10] Meliadus

 

Site officiel : http://www.moetar.com/

Myspace officiel : http://www.myspace.com/moetarmusic

 

2012, Magna Carta Records

Tracklist (48:52 min) 1. Dichotomy 2. Infinitesimal Sky 3. Butchers Of Baghdad 4. Random Tandem 5.Ist Or An Ism 6. Morning Person 7.New World Chaos 8. Screed 9. Never Home 10. From These Small Seeds 11. Friction