Archive for mars, 2012

Words of Farewell – Immersion

La musique proposée par WORDS OF FAREWELL est assez trompeuse quant à la nationalité de ses géniteurs. On pourrait jurer que nos amis doivent être suédois, élevés au bon air de Göteborg, grassement nourris à la mamelle du death métal mélodique scandinave. Et bien non, le groupe allemand est né en 2007 sous l’impulsion de ses guitaristes Erik Gaßmus et Phillipp Olivier. Ils construisent petit à petit un line-up autour d’eux et se créent un répertoire à travers la sortie, assez confidentielle il faut bien le dire, de deux EP : Ashes of the Coming Dawn et From Now On… Finalement WORDS OF FAREWELL fait le grand saut fin 2010 et entrent aux Metallurgy Studios de Mönchengladbach pour enregistrer son premier véritable album, Immersion. Il faudra alors plus d’un an pour décrocher un contrat avec un label, AFM Records.

Comme précisé en introduction, WORDS OF FAREWELL s’inscrit complétement dans la mouvance death mélodique made in Sweden. La comparaison avec les IN FLAMES, DARK TRANQUILITY et SOILWORK est facile tant les allemands mêlent également, avec talent, mélodie et agressivité. Musicalement, ils ont religieusement appris leur leçon et su intégrer et digérer tous les gimmicks, les ficelles utilisées par leurs modèles. Pas manchots techniquement, les teutons tissent une tapisserie particulièrement efficace avec riffs tranchants, soli lumineux et passages atmosphériques. Les claviers sont assez présents et utilisent souvent un son rond, old school, assez surprenant. Cela reste très accessible et agréable à écouter. Le chant brutal et grave d’Alexander Otto apporte la touche finale à la recette WORDS OF FAREWELL.

Le groupe est jeune et talentueux mais il pose l’éternel débat de l’originalité. Immersion est un album de qualité, très bien exécuté et ficelé mais pour avoir de l’inattendu il faudra repasser. On trouve ici et là quelques surprises mais cela reste dans l’ensemble léger. Je pourrais citer dix groupes proposant une approche similaire. On va rester compréhensif pour un premier album mais il va falloir rapidement trouver plus d’arguments pour réellement convaincre. Faites-vous plaisir avec ce premier opus qui vous assurera de bons moments. Allez, WORDS OF FAREWELL, encore un effort !

[07/10] Oshyrya

 

Site Officiel: ***

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/wordsoffarewell

Facebook Officiel : http://www.facebook.com/wofofficial

 

2012, AFM Records

Tracklist (48:18 mn) 01. Project Daybreak 02. Ever After 03. End Of Transmission 04. On Second Thought 05. Auriga 06. The Great Escape 07. Urban Panorama 08. Sorae 09. Vagrant Story 10. Sundown Serenade

Ektomorf – The Acoustic

Ektomorf n'est pas vraiment un groupe qui jouit d'une excellente réputation en France alors qu'il connait un certain succès en Allemagne, à l'image de Tokyo Hotel -juste pour signaler que l'Allemagne, si elle fait souvent preuve de bon gout en Metal, est aussi la terre natale d'autres réalisations moins…pertinentes, dirons nous.

Ektomorf semble coincé, comme un chewing gum à la semelle de ta godasse, à Soulfly. Pourtant, à chaque sortie, c'est pareil, c'est le même refrain :  pas un chroniqueur, pas un journaliste, pas un commentateur ne loupe les Hongrois, chacun rappellant à sa manière l'extraordinaire ressemblance entre les deux groupes. Personnellement, j'ai presque totalement décroché d'Ektomorf en 2004 avec Destroy, j'ai juste eu un petit soubresaut en rachetant à Mr Patate une série d'album d'occasions, ou j'avais laissé se glisser Outcast il y a quelques années de ça. Et rien de folichon là-dedans.

Voilà que 6 années plus tard, en guise de 8ième album (et sans doute 6 de trop), Ektomorf reviens à nous, encore dirons certains, avec un petit défi supplémentaire. La raison pour laquelle je me suis laissé prendre au jeu est le pari du groupe : un album acoustique.

L'acoustique, en Metal, c'est quitte ou double, ça passe ou ça casse. Les riffs un peu basique du Metal (penta, simples accords 3 notes voire simples notes) et joués de manière un peu aggressive, ça passe très bien avec un gros ampli bourré de distortion, mais ça ne ressemble plus à rien en version acoustique. L'acoustique demande un style de jeu différent. Je ne dirais pas "plus calme" ou "plus posé", parce que nombreux sont les bluesmans, ou jazzman -souvent en manouche-, à attaquer leurs guitares avec pas mal d'aggressivité. C'est donc vraiment une question de style : à mon sens, le Metal, c'est pas fait pour l'acoustique.

Ektomorf contourne une partie du problème en ne jouant pas à 100% en acoustique. La basse semble être une vraie basse et les guitares (electro-)acoustiques sont bien branchées et même souvent, on perçoit un peu de gain dans le son. Tricheurs ! De plus, ce nouvel album n'en est pas vraiment un, pas complètement. Sur 12 titres, 2 sont des reprises, 5 sont de vieux morceaux réenregistrés en acoustique et seuls 5 autres sont de véritables nouveautés.

Les deux reprises sont à mon avis plutôt réussies, et c'était pas gagné d'avance car «Simple Man» est tout simplement ma chanson fétiche, y toucher, c'était risquer de s'attirer mes foudres, mais je dois avouer qu'Ektomorf s'en tire très bien, c'est pas Lynyrd Skynyrd, mais c'est pas mal du tout. La reprise de Johnny Cash tire, elle aussi, ses marrons du feu. Nous serons sans doute d'accord pour dire que les reprises, c'est toujours mieux en original. Mais il faut reconnaitre que, bien fait, ça fait toujours plaisir au détour d'un album.

Jusque là, même si ce n'est pas dans l'ordre de la tracklist, la bande à Zoltàn s'en tire bien, mais après, ça se gâte. Les anciens titres ne passent pas, il n'y a rien à faire. «I Know Them» ne ressemble plus à rien, «I'm in Hate», pareil. La sauce à du mal à prendre, la voix est trop aggressive par rapport aux riffs qui font claquer les cordes des grattes acoustiques et on est pris de l'envie de gueuler "mais vas-y, merde, sors toi les doigts du cul, prend une vrai guitare !". Comme préssenti, les riffs Metal sauce acoustique, c'est NAN, ça marche pas du tout ! Si tu veux faire de l'acoustique, c'est une très bonne idée, mais tu fais autre chose, pas du Metal, capich' ? Merde quoi…

Pire, et c'était à craindre, certains titres sont des ôdes à Nickelback ou Staind, de vraies mievreries comme t'en vois rarement passer, je pense tout spécialement à «To Smoulder», qui fera pleurer dans les chaumières les gros méchants Metalleux. Certains morceaux tirent leur épingle du jeu, mais c'est limite («Again» ou «Fate»).

Sans surprise, on retrouve notre viel ami Tue Madsen, décidément dans tous les mauvais bons coups, derrière les manettes. Rien de ouf-dingue dans la production qui ne mérite d'être relevé. C'est classique de chez classique.

Retenons de cet album qu'Ektomorf semble vouloir changer, au bout de 7 cd, d'image de marque, bien que je ne sois pas sur que passer de "Soufly-like" à "Nickelback-like" soit une grande réussite, il faut marquer un point pour l'effort. Les reprises sont sympas, le défi est là, bien relevé sans doute pas, mais bon, on s'y attendait, pas de surprises ici.

Pour les soirées de Metalleux au coin du feu, sans plus.

[04/10] Poney

Site : http://www.ektomorf.com/

Myspace : http://www.myspace.com/ektomorf

AFM Records 2012

01.I Know Them, 02.I´m In Hate, 03.Be Free, 04.Redemption, 05.Simple Man (Lynyrd Skynyrd cover), 06.To Smoulder, 07. Folsom Prison Blues (Johnny Cash cover), 08.Again, 09.Through Your Eyes, 10. Fate, 11.Stigmatized, 12. Who Can I Trust.

Unsu – The Filthy

Troisième sortie en autant d’années pour les Nordistes d’Unsu. Comme quoi, dans le Ch’Nord, y’en a qui bossent ! Blague à part, pour ce nouvel opus, Unsu nous sort l’artillerie lourde avec 4 nouveaux titres, une reprise de Nasum et un concert entier (enregistré lors du Lille Winterfest), le tout dans un EP de 25 minutes. Au moins, on n’est pas lésés sur la marchandise, le groupe nous livre une sortie bourrée jusqu’à ras la gueule d’une bonne avalanche de décibels.

Au niveau des titres enregistrés en studio, la qualité est au rendez-vous : compos pied au plancher, son bien rugueux qui fleure bon le DIY, Unsu ne perd pas de temps en politesses et botte immédiatement les fesses par paquets de 24. Cerise sur le gâteau, une reprise des regrettés Nasum qui vient clôturer en beauté la partie « propre » de l’EP.

Le live, par contre, est moins facile à digérer, plus particulièrement à cause de la qualité de l’enregistrement. Certes, on ne peut décemment pas attendre la qualité d’un enregistrement officiel de Rotten Sound ou d’un Napalm Death, mais il n’en reste pas moins que le rendu est brouillon et peut donc facilement rebuter. Il faut donc faire preuve de ténacité pour se l’enquiller !

Alors, cet EP, à prendre ou à laisser ? Les fans du groupe ne feront certainement pas l’impasse sur cette sortie : les nouveaux morceaux valent le détour, et l’enregistrement live reflète certainement le côté brut de décoffrage des shows d’Unsu… et puis, à 8 EUR l’EP sur l’e-shop de Kaotoxin, ça fait pas cher la dose de grind qui ramone !

[7/10] Mister Patate

Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/unsu59

Kaotoxin Records – 2012
Tracklist 1. Napalm in the morning 2. Magic quartet of starfuckers 3. Kill kyst 4. The filthy 5. Time to act (Nasum cover) 6. (intro) (live) 7. Cut throat with my ass (live) 8. Shaved (live) 9. Self-destruction (live) 10. Aphra (live) 11. Fat attack (live) 12. Hate (swamping hemp version) (live) 13. Writer's block (live) 14. Gay's juice (live) 15. Ebola (live) 16. My misery (live) 17. Time to act (Nasum cover) (live) 18. Jack error (live)