Wretched, c'est sur, ça poutre. C'est d'ailleurs là pour ça. Au petit jeu des étiquettes, on est quelque part entre le Death-Core-Brutal aux accents Technico-Melodico-core(-brutal).
Bon…On connaît la propension des Metalheads, et assimilés Coreux, à aimer la musique violente, tout ce qui fait mal, toussa toussa.

Loin de moi l'idée de philosopher, mais, j'ai envie de vous demander : est-ce que cela suffit à notre bonheur et notre pain quotidien ? Oui, me répond une brute, tout en laissant mourir dans sa gorge houblonisée un "Fuckiiiiiiin' Slayer", le bras levé, deux doigts pointés vers le ciel. Non, me répondrons bien d'autres. Je vous évite la description d'une sorte de Patrick Rondat sauce James LaBrie.

Mais entre ces deux extrêmes ? (Ah, Corpse-Metal-Grinder-666 me souffle à l'oreillette que je ne suis vraiment qu'une tapette et que Slayer ne represente plus le sommet de la brutalité en Metal. Crève donc sale gosse.)

Bref…Entre ces deux extrêmes, y a un juste milieu. Pour le dire clairement, et pour revenir à Wretched -oui, je m'égare, je m'égare-, point trop n'en faut. Oui, Wretched sait jouer vite et fort. Oui, Wretched est technique. Mais putain, on se fait chier, on se fait grave chier.

Bon, l'intro. Déjà, les mecs. C'est quoi ce binz ? Pourquoi, bon Dieu (tiens, je sais pas pourquoi je lui met un majuscule à lui) 30% des groupes s'évertuent à nous coller une intro symphonique de 15 plombes en début d'album ? What the fuck ? A quoi ça sert ? A rien ! J'écoute la première fois pour être sur et certain que ça ne dure pas juste 10 secondes avant que la pâtée ne débarque, et si ce n'est pas le cas, dès l'écoute suivante, je passe à la piste deux. Dans le genre intro inutile, «Oblivion» se perche très haut. Quand le reste de l'album est bon, on s'en tape de l'intro. Quand il est moyen, on se dit que c'est du temps, et de l'argent, gaché.

Ensuite, c'est le Bliztkrieg : «Imminent Growth» est sans doute le titre le plus violent de l'album. Quelques petites mélodies histoire de dire que chez Wretched aussi, on sait faire des arpèges ou développer une gamme, mais pas trop hein. Le pire, c'est la voix. Ni growl puissant ou pechu, grave et qui fouttrais les miquettes (genre George Fisher ou Glen Benton). Nan, une sorte de chant à la Nergal, sur lequel on ne sait pas trop combien de filtres sont ajoutés. Alors, pour Nergal, c'est sympa, c'est cool, c'est la Polish Death Metal Touch. C'est pas parce que ça à bien fonctionné pour Behemoth qu'il faut en foutre partout (message d'interêt général). Juste derrière la voix, plaçons quand même la batterie : ça frappe, ça cogne, mais quasiment uniquement sur le temps fort et sur la caisse claire, avec un peu de double et de la ride. Finesse ? Wablief ?

Je vous passe la suite, ça y ressemble beaucoup. Notez une chose : c'est pas mauvais, mais ce n'est pas non plus interessant.

Et puis, surprise. Piste 7.  Ca commence doucement et au bout de deux minutes, on se dit "tiens, un instrumental… et pas mal en plus". C'est «Environment» qui démarre. Et puis ça continue sur un deuxième titre, puis un troisième. Carrément ! D'où ça sort, quel est le lien avec le truc avant ? Pff…on sait pas. Le gratteux à du composer un truc et ça a été tapé au milieu de l'album. Pourtant, la sauce prend, la musique gagne en énergie, en complexité, on sourit. Ah, c'est bon ça ! C'est même en fait très bon. Mais ouais ! Les mecs, j'ai pigé, arrêtez tout de suite le Brutal-Core Mélodique aux amphet', vous êtes fait pour des machins instru à la sauce Post-rock/core bien lourd.

Avec «Karma Accomplished» le groupe reprend une posture Core plus "classique", avec cependant quelques éléments un peu Djent (oui, il faut un peu chercher dans le riff de guitare principal) et un chant à deux voix. Pour finir, «Decimation», sort les mouchoirs et les violoncelles avant d'exploser gratuitement dans un grand cri. Ni bon Ni mauvais, mais je préfère ça aux 3 ou 4 premiers morceaux. Heureusement que j'ai tenu jusqu'au bout (bon, en même temps, ça ne dure que 34 minutes). Un album vraiment décousu. Dommage, il y a des bons trucs, mais des mauvais aussi. Qu'en retenir au final, je ne sais pas trop. A moins d'être un fan absolu de ce genre musical, sans doute pas grand chose (ah si, les instrumentaux).

Poney [6/10]

Mypace : http://www.myspace.com/wretchednc

Victory Records – 2012

1. Oblivion 2. Imminent Growth 3. At The First Sign Of Rust 4. Dilated Disappointment 5. Repeat… The End Is Near 6. Dreams Of Chaos 7. The Stellar Sunset Of Environment Pt. 1 (The Silence) 8. The Stellar Sunset Of Environment Pt. (The Rise) 9. The Stellar Sunset Of Environment Pt. 3 (The Son Of Perdition) 10. Karma Accomplished 11. Decimation