Maiden UniteD est un groupe assez spécial : ce n'est pas vraiment du « Heavy Metal », mais c'est pourtant du Iron Maiden. Maiden UniteD est un projet formé par Joey Bruers (Up The Irons) et qui consiste à reprendre les tubes cultes d'Iron Maiden en acoustique… et ça marche !
Archive for mai, 2012
Maiden UniteD – The Try-Outs 2012 (Pays-Bas)
Author: Mister PatateMai 15
Sonata Arctica – Tony Kakko (2012)
Author: PolochonMai 15
Sonata Arctica fait partie de ces groupes qui ont beaucoup participé au « renouveau » du metal mélodique en France au début des années 2000, n'en déplaise à leurs détracteurs (généralement des vieux de la vieille qui ne supportent pas qu'on puisse faire du marrant pas bourrin décérébré… oui je suis méchante mais j'assume!). Ils connaissaient un beau succès en France… jusqu'à Unia, sorti en 2007, qui a marqué un tournant beaucoup moins metal, certains diront qu'ils ont tenté d'aller vers du prog… mouais. Toujours est-il que s'ils gagnent des nouveaux fans, ils en perdent beaucoup d'anciens. Qui ne retrouvent pas vraiment « leur » Sonata avec The Days Of Grays (2009)… mais pourraient bien se réconcilier avec les finlandais grâce à Stones Grow Her Name, qui sort dans quelques jours.
(Interview réalisée par email: pas de « rebond » possible sur ses réponses, même si parfois ça démange!)
Metalchroniques: Première question, évidente: que signifie le titre de l'album, comment des pierres peuvent-elles faire naître/pousser un nom? [la traduction littérale de « stones grow her name » étant: « les pierres font pousser son nom », grosso modo.]
Tony Kakko: Dans la chanson « Alone In Heaven » [sur l’album Stones Grow Her Name, forcément], j'écris « it hurts to be all alone on the field where the stones grow dead names » [soit: « ça fait mal d'être absolument seul sur le champ où les pierres font pousser des noms (de) défunts »], en référence à un cimetière. Les pierres tombales font « pousser » des noms de défunts, alors j'ai pris une petite liberté poétique pour l'occasion: « dead » [« défunts »] aurait faisait un trop sombre et lugubre pour un nom d'album, alors après y avoir brièvement réfléchi je l'ai changé pour « her » [« son », avec un « possédant » féminin]. Stones Grow Her Name [« les pierres font pousser son nom »]. Ca se réfère à la nature, avec toutes les pierres sur cette planète qui font pousser le nom de mère nature, pendant que nous, animal humain, la tuons.
M.: Qu'est-ce que la couverture de l'album représente et qui l'a faite? Parce qu'elle est très belle (du moins d'un point de vue féminin)… et très bizarre!
T. K.: C'est un concept d'un ami et réalisé par Toxicangel (Janne Pitkänen), la même personne qui a créé toutes nos couvertures depuis Winterheart's Guild. Ce que vous y voyez est une figure humaine à-tête-de-pomme-pourrie assise au-dessus d'une planète Terre détruite. Donc ça va bien avec le titre de l'album.
M.: Continuons sur les « qu'est-ce que… »: comment est-ce qu'un truc aussi bizarre que « Cinderblox » t'est venu en tête?
T. K.: J'ai juste commencé à faire le zouave avec mes claviers, trouvé un son de banjo et créé ce riff de bluegrass avec. Et tout à coup je me suis retrouvé face à une chanson complète. J'ai toujours adoré le bluegrass, surtout le pour le jeu rapide au banjo. C'est la chanson sur cet album qui me fait toujours sourire. 🙂
M.: Votre album précédent était assez sombre, et là vous revenez à des choses plus amusantes? (Du moins avec quelques « respirations » agréables ici et là.)
T. K.: Oui, c'est ce qu'on finit par comprendre quand on réalise à nouveau que cette chose, la musique, peut et doit être amusante. Ca n'est pas une compétition. Je n'arrive pas à comprendre les gens qui pense que c'en est une. C'est juste pathétique.
M.: Sur l'album précédent à nouveau, les chansons étaient souvent construite autour d'une mélodie, ou un rythme: tout évoluait à partir de cette base. Ici, les chansons ont différentes parties bien reconnaissables, les instruments ne se contentent pas de soutenir votre voix… à vrai dire, assez souvent, tout le monde (/chaque musicien) « vit sa vie », et, Magie!, ça devient un son, créant une chanson… tout à fait ce que vous faisiez par le passé, en fait?
T. K.: Oui. Tu as raison, d'une certaine façon. J'ai beaucoup appris sur l'arrangement des chansons avec les deux albums précédents. Si bien qu'on a pu laisser de côté beaucoup de choses inutiles. Les chansons tiennent vraiment très bien la route sans avoir à ajouter des couches massives d'instruments. C'est un album de rock. Et de beaucoup de manières, cet album referme un cercle. SGHN [Stones Grow Her Name] est plus proche du style que nous avions à l'origine, quand nous avons commencé en 1996, que du style de notre premier album Ecliptica (1999) [tout à fait tout à fait, et un peu Reckoning Night ou Winterheart's Guild aussi.]
M.: Il y a aussi beaucoup plus de solos, bien qu'il s'agisse plus de notes rapides que de parties instrumentales extrêmement réfléchies: en aviez-vous marre de vous entendre demander « où sont passés les solos »?
T. K.: Non, pas du tout. Je n'aime pas du tout les solos, mais j'apprécie les respirations occasionelles ici et là sur scène. C'est exactement ça que me donnent les solos. Et puis malgré tout, les solos collent bien avec ce genre de musique, grosso modo.
M.: Au bout du compte, cet album a un côté très « easy listening » [« facile à écouter »], je veux dire qu'il est très facile de « rentrer dedans ». Malgré tout, en étant attentif à la musique, je ne dirais pas forcément qu'il est moins complexe que The Days Of Grays ou Unia, peut-être même le contraire?
T. K.: Oui, « facile à écouter » est une manière de le décrire. Peut-être que certaines diraient « poppy », de manière positive. Du point de vue d'un compositeur, cet album est en fait le reflet exact de cette impression qu'il donne: beaucoup plus facile. Je me sentais même comme un « underachiever » en écrivant certaines de ces chansons. [« underachiever » est impossible à traduire mot à mot, signifie en gros qu'il avait parfois l'impression de ne pas aller au bout de l'aboutissement de ces chansons: « under » = sous / en-dessous + « to achieve » (« achiever » étant le substantif) = mener à bout, à terme]. Est-ce que ça peut être facile à ce point???! Je suppose que oui.
M.: Je pense que tout le monde sait maintenant que tu n'es pas en fait un grand fan de heavy-metal, en dehors des trucs plus doux ou mid-tempo. Pourtant, même si c'est surtout pour des trucs gentils et mid-tempo, tu continues à faire de la musique metal: quelle est la partie « amour » dans cette relation d'amour-haine que tu entretiens avec la musique (heavy-)metal?
T. K.: J'aime tous les genres de musique, dont la plupart des genres de metal. Même le metal très rapide et très heavy [/ou « lourd » en vf]. Il y a des tonnes de bons trucs là-dedans et dix tonnes de trucs horribles pour chaque bonne tonne. Je ne suis pas vraiment dans le « générique » dans aucun des genres que j'apprécie, je recherche plutôt les artistes plus créatifs. La partie « amour » dans cette zone metal est devenue Devin Townsend récemment, dans ses deux projets. Un chanteur et compositeur incroyable.
[Vrai, je me souvenais mal, c’est en fait qu’il aime avant tout -jouer- les trucs plus calmes et mid-tempo… mais comme c’est un type bien il m’a quand même fait une bonne réponse à une question mal posée!]
M.: Serais-tu d'accord si je disais qu'il est en fait à peu près normal que tu composes des trucs bizarroïdes, puisque c'est au fond un assez bon reflet du grand bazar qui se déroule dans ton esprit?
T. K.: Non. Mon cerveau n'est pas en bazar. Je ne pense pas en tout cas [c’est plutôt ça, je confirme…]. Je suis en fait un type plutôt calme et « normal ». Je n'aime pas beaucoup les gens, donc je préfère rester dans mon coin la plupart du temps. Peut-être que ça donne l'impresion que mon esprit est un grand bazar, je ne sais pas. [Je lui répondrais bien que je l’ai déjà vu dans des situations forts inhabituelles pour « un type normal », mais le principe de l’interview par email m’en empêche!]
J'aime juste écrire de la musique qui ait quelque chose de frais, d'une certaine manière, avec des tours et des détours qui me font sourire. Ou ressentir quelque chose, quoi que ce soit!
M.: J'ai lu une interview bizarre où tu disais ne pas écouter tellement de musique, peut-être de temps en temps quand tu conduis mais guère plus. Pourtant, deux questions plus tard, tu dis: « je [n’ai pas de chanson préférée]. Il y a tellement de belles musiques dans le monde que si j'en citais une maintenant, j'en aurais une autre en tête une minute après »… on dirait bien les mots de quelqu'un qui écoute de la musique, pour de bon, pas juste « de temps en temps, toutes les deux semaines peut-être »? [<- de moi, pas une citation].
T. K.: Bien vu! Oui, j'en écoute. Haha! C'est juste que je ne veux pas expliquer mes perversions musicales à qui que ce soit, alors mon échapatoire a toujours été de dire que je n'écoute pas de musique. Jamais. En fait j'entends de la musique partout. Même dans des endroits où il n'y en a aucune. Le silence reste quand même la plus belle des musiques.
M.: Henrik [Klingenberg, claviériste de Sonata] a sorti un album solo un peu plus tôt cette année… et ça fait des années (nombreuses) que tu parles d'en sortir un toi-même: quand vas-tu le faire pour de bon?!
+ Est-ce que le style serait très différent de ce que tu fais déjà avec Sonata Arctica?
T. K.: Dans un avenir proche, j'espère. J'ai maintenant une sacrée pile de chansons bien en forme qui n'iraient pas pour Sonata Arctica. Le style sera assez différent de Sonata Arctica. Du moins c'est ce que je pense en ce moment précis. L'idée en tout cas est de vraiment séparer ces deux « projets », de manière claire.
M.: Un dernier mot pour les lecteurs, ou quelque chose que tu veux dire mais que j'ai oublié de demander?
T. K.: Jetez une oreille au nouvel album! Si vous l'aimez, envoyez-moi un email. Si vous ne l'aimez pas, envoyez un email à Henkka [surnom de Henrik]. Haha! Soyez sympas! [ou « des gens bien »… « be good » quoi, 30 traductions possibles au bas mot!] A bientôt sur la tournée quelque part!
– Questions et traduction par Polochon.
Photos lâchement piquées sur le site officiel.
Chronique de Stones Grow Her Name (Sonata Arctica). –
Sonata Arctica – Stones Grow Her Name
Author: PolochonMai 15
Fan de la première heure de Sonata je suis. Pensez donc, c'est même le tout premier groupe que j'ai jamais vu sur scène, sur la tournée où ils ouvraient pour Rhapsody et Stratovarius, il y a 12 ans maintenant! Au clan des déçus (fortement) par Unia et The Days Of Grays j'appartiens… rien pour vraiment retenir l'attention sur le premier, trop simple – rien de marrant dans le deuxième. Alors qu'à la base, chez Sonata, j'aime pouvoir danser sur ma chaise d'un bout à l'autre de l'album, tant à cause de la musique que des paroles souvent comiques (mais ça ils l'ont toujours gargé). Et réconciliée avec Sonata je vais devenir, grâce à ce Stones Grow Her Name.
Ca commence gentiment avec « Only The Broken Hearts », un mid-tempo relativement énergétique, rien d'exceptionnel en vue mais pas rien de vraiment répulsif pour autant… et puis il y a quelques arrangements ici et là qui donnent une bonne évolution au morceau: restons voir la suite. Vient alors « Shitload O' Money », complètement 80's dans l'esprit, mais justement il est quasiment impossible de ne pas taper du pied (et plus si affinités) sur le refrain! Un petit pont simple mais bien senti pour relancer la machine, et c'est parti vous pouvez commencer à entrer pour de bon dans Stones Grow Her Name. Vous y retrouverez le Sonata qui fait évoluer ses chansons (contrairement à The Days Of Grays), sans partir pour autant dans des prises de tête somme toute assez artificielles (contrairement à Unia). Et un côté « chaque instrument vit sa vie pour former une seule entité au final » sur presque toutes les chansons, simple mais toujours efficace pour capter et garder l'attention de l'auditeur. Le clavier est très présent mais les finlandais ne boudent plus la guitare saturée: elle n'est certes plus particulièrement rapide mais elle sait apporter de la puissance aux morceaux.
Cependant, on ne retrouve pas ces deux aspects sur deux chansons, « Alone In Heaven » et « Don't Be Mean »… les deux seules à me lasser autant voire plus qu'à la première écoute. Le nom de l'album est pourtant tiré des paroles de la première, je suppose donc que Tony/le groupe lui accorde une certaine importance… tant pis! La ballade qui suit, « The Day », est aussi assez simple dans son genre, mais justement on y retrouve un effet de « couches » qui fait tout l'intérêt de la chose: au début je ne lui trouvais pas grand intérêt, après quelques écoutes pour la décortiquer (même inconsciemment), elle est finalement très bien. Je précise au passage que j'aime énormément « I Have A Right », je ne sais pas dans quelle mesure elle appartient au metal… et dans le fond je n'en ai rien à faire: je sais juste que c'est typiquement le genre de chanson qui me met de bonne humeur et me donne envie de manger du lion le matin, et si elle est commerciale tant mieux ça leur fera des sous en plus! Les deux morceaux les plus « rageurs » de l'album sont sans doute « Losing My insanity », beaucoup plus efficace/rentre-dedans que la version du gagnant de la Nouvelle Star (ou assimilé) finlandaise (puisqu'il a sorti une première version de ce morceau, composé par Tony, en 2009), et « Somewhere Close To You », qui a ses mini-moments de longueur mais je les soupçonne d'avoir fait exprès, pour ajouter au côté « colérique » du morceau. On n'est pas du tout dans le heavy-speed dans les deux cas de toute manière, m'enfin on s'en fiche l'important est que ce qu'ils font, ils le font bien. Si ça peut passer par des étrangetés comme « Cinderblox » c'est encore mieux, parce que cette chanson est l'exemple-même de ce que j'aime chez Sonata Arctica: un truc complètement barré (« banjo-metal »?), sans doute simple mais « il fallait y penser », et l'air de rien c'est plus difficile de faire du simple bien trouvé que du tarabiscoté qui vous fait prendre du Doliprane à la fin de l'album! « Wildfire » II et III (« suites » en fait relativement improvisées de la chanson du même nom sur Reckoning Night) ont petit côté « Sonata old school » (pour leurs chansons « épiques »), surtout la III, mais encore une fois si on est dans le « heavy très sonore » ça n'est pas pour autant « rapide »… et pourtant c'est très bien. Comme quoi, il n'y a pas que la vitesse dans la vie!
Un album qui peut vous réconcilier avec Sonata Arctica donc, pour ma part il me donnerait presque envie de retenter des premiers rangs à leurs concerts. Je sais que je n'y retrouverai plus ce que j'y adorais, ils ont trop changé pour ça, « pour le meilleur et pour le pire »… d'un autre côté, si ça commence à revenir sur album, pourquoi pas sur scène? Il ne s'agit pas non plus de dire que tout est parfait, mais il est certain que ça faisait des années que, globalement, je ne m'étais plus autant amusée sur un album de Sonata Arctica.
[8,5/10] Polochon
Site officiel: http://www.sonataarctica.info/
MySpace officiel: www.myspace.com/sonataarctica
Nuclear Blast / 2012
Tracklist (53:14): 01. Only The Broken Hearts (Make You Beautiful) 02. Shitload Of Money 03. Losing My Insanity 04. Somewhere Close To You 05. I Have A Right 06. Alone In Heaven 07. The Day 08. Cinderblox 09. Don't Be Mean 10. Wildfire II 11. Wildfire III
Entretien avec Tony Kakko.