Archive for juin, 2012

Après les résultats globalement moyens de son premier essai, eut égard aux attentes qu'il pouvait légitiment concevoir lors de sa sortie, Michael Bolton reconduisit aussitôt ses efforts pour enregistrer en 1985 ce Everybody's Crazy d'anthologie.

Toujours appuyé par Mark Mangold sur certains titres marquants mais ayant aussi fait appel au songwriter renommé Randy Goodrum (co-auteur de titres de Toto par exemple) et à Bruce Kulick pour les guitares lead, Michael Bolton conserva ici la plupart des ingrédients de son premier disque : chœurs aériens, claviers entêtants, compositions d'emblée orientées hard minorant les ballades. Une touche un peu plus AOR était cependant présente avec quelques titres qui auguraient l'étape ultérieure de The Hunger (le poignant « Desperate Heart » et son refrain si vibrant) mais la fougue et l'énergie restaient abondantes, comme en témoigne l'impressionnant « Save Our Love », un titre en ouverture de disque doté de qualités musicales égalant presque le fameux « Fools Game » sur le premier opus. Puis arrive le titre éponyme qui se détache un peu du reste du disque par une inclinaison heavy rock que n'aurait pas renié un Kiss de la période Lick It Up, au détriment des nuances vraiment FM. N'importe : Bolton excellait aussi dans ce contexte et il semble rétrospectivement inconcevable que ce titre promu en vidéo n'ait pu devenir l'hymne des stades auquel tout le destinait.

L'enchaînement des titres successifs maintient ce niveau d'excellence, malgré la variété des registres : de la ballade « Call My Name » aux vocalises vibrantes et au solo de saxophone si intelligemment développé sur une plage temporelle généreuse, au plus pop « Desperate Heart » en passant par les titres FM classiques « Everytime » ou « Don't Tell Me it's Over ». Ainsi la linéarité un peu présente sur le premier disque se révèle nécessairement absente, dégageant les contours d'un Hard mélodique quasiment archétypal tant ici le classicisme du propos se sublime par une inspiration, une finesse de composition, un investissement humain et musical total. Malgré la présence de quelques titres légèrement plus faibles que d'autres (« Can't Turn It Off » ou « You Don't Want Me Bad Enough »), cet album reste un des grands classiques du genre.

Michael Bolton avait mis beaucoup d'espoirs dans ce disque presque parfait et le flop aussi incompréhensible que retentissant subi alors le pousse encore à ce jour à occulter ce petit chef-d'œuvre. Plus prosaïquement, il exécuta un premier tournant en préparant un disque plus clairement rock FM que hard rock : le malgré tout aussi excellent The Hunger qui, lui, instaura vraiment un tournant.

Baptiste [8,5/10]

PS : l'excellent label Rock Candy propose une version remasterisée de l'album qui modernise sérieusement le son et lui fait donc un bien fou. Elle est à recommander et ce d'autant plus que le livret intérieur – qui malheureusement ne contient plus les paroles – propose une rétrospective intelligente du contexte d'écriture et des espoirs placés dans ce disque. Son échec et ses ventes désastreuses sont bien présentés sans qu'on ait une explication du pourquoi du comment de ce flop. 

 

Columbia / 1985

Tracklist (37:19) : 1. Save Our Love 2. Everybody's Crazy 3. Can't Turn It Off 4. Call My Name 5. Everytime 6. Desperate Heart 7. Start Breaking My Heart 8. You Don't Want Me Bad Enough 9. Don't Tell Me It's Over

Michael Bolton – S/t

Sujet sensible que d'évoquer Michael Bolton dans des pages consacrées au heavy metal ou au hard rock. On veillera ici à écarter toute rancœur, regret ou sarcasme et à envisager le premier disque de Michael Bolotin enregistré sous le nom d'emprunt de Michael Bolton en tentant de faire abstraction du parcours du chanteur depuis Soul Provider (1989). Car la pochette ci-contre en témoigne : Bolton n'a pas toujours été un chanteur de variété américaine pour ménagères désœuvrées et délaissées. En 1983, avec cet album éponyme, Michael Bolton, au sortir de son expérience dans le groupe hard rock Blackjack aux côtés de Bruce Kullick, entamait un tournant musical qui se concrétisa par une réalisation essentielle du Hard FM. Appuyé par Mark Mangold à la composition et faisant appel à quelques pointures du genre (Aldo Nova ou le vieux comparse Bruce Kullick), Bolton avait jeté dans la balance tous les ingrédients pour réaliser un opus marquant.

Sans doute le plus heavy des trois albums AOR de Bolton, ce premier disque est aussi logiquement le plus fougueux, les guitares se faisant agressives et heavy, soutenues par des refrains punchy (« Fight for my Live »), sublimés par la voix déjà remarquable de Bolton. Chantant dans un registre moins soul que de coutume, Bolton s'avère parfait dans un cadre rock hard, soignant tout particulièrement des refrains aux chœurs somptueux, virils, puissants et mélodiques à la fois (le superbe « Hometown Hero » ou « Can't Hold On, Can't Let Go »). L'homme n'a pas rechigné même à empoigner la guitare pour quelques soli fins et travaillés (sur « Fools Game »). 

Il en ressort un disque de très haute volée, ouvert par un des tous meilleurs titres d'AOR jamais composés, le célébrissime « Fools Game » aux notes de clavier irrésistibles et à la perfection difficilement contestable, et clos par une ballade puissamment émotionnelle, « I Almost Believed You ». Un disque aussi traversé de gemmes scintillantes, aux éclats uniques : « She Did The Same Thing », « Hometown Hero », « Carrie ».

Imprégné d'émotion, de la personnalité et des espoirs de Bolton lors de son enregistrement, ce premier album devint très vite un incontournable, récompensé par un disque d'or tardif, mais qui laissa cependant Bolton insatisfait. Son disque suivant Everybody's Crazy se donnait pour objectif de porter la barre musicale à un niveau encore plus élevé. L'objectif pouvait sembler difficilement réalisable, et pourtant Bolton ne fut pas loin de réussir ce tour de force. 

Baptiste (9/10)

 

CBS / 1983

Tracklist : 1. Fools Game 2. She Did The Same Thing 3. Hometown Hero 4. Can't Hold On, Can't Let Go 5. Fighting for My Life 6. Paradise 7. Back In My Arms Again 8. Carrie 9. I Almost Believed In You

Après un premier Ep réalisé en 2010 les parisiens de The Same Old Club accouchent d'un premier effort appelé We Are.. Ce disque avec, je dois le dire une jaquette très sympa propose un hardcore teinté d'éléments éléctroniques et mélodiques. L'ensemble s'articule autour de treize titres et d'un goût prononcé pour les rythmiques saccadées et précises. 

Les guitares forment un bon bînome avec la batterie, ainsi que la basse et le clavier qui laissent se dérouler des notes froides et opressantes. Les éléments métal entrainent l'auditeur dans un tourbillon assez riche, où mélodies, hurlements, syncopes se cotoient sans crier gare. Le côté vindicatif et écorché des parisiens apparait comme un vecteur prometteur, pour ceux qui aiment se deboiter le cou.

En revanche, le son d'ensemble pourrait être moins médium pour ce type de musique. À souligner également, que les claviers qui occupent une place de choix dans le mix permettent à l'auditeur une accroche et un accès plus aisé à ce type de musique. 

Les titres « Charles Mansion » et « We are… » sont à mon sens les plus réussis de l'album: au niveau des grattes, des lignes de chant et surtout du côté entrainant qu'ils élaborent. TSOC s'inscrit dans cette vague de groupes qui proposent une musique qui fonctionne très bien en concert peut être un peu moins sur disque. Quoiqu'il en soit, ce premier opus est convainquant et, à n'en pas douter, gagnera à trouver une assiette au niveau des productions futures.

Aske [07/10]

Site : http://www.thesameoldclub.com/

Myspace:http://www.myspace.com/thesameoldclub

Deadrock Industry – 2012

Tracklist: 1. Rewind, Reset Play 2.Werewolf Vs. Ants 3. Charles Mansion 3. Diskull Break Dead 5. Foetus In The Beehive 6. N°6 7. We Are… 8. What Does Kill Me Makes Me Deader 9. Horse From The Mountain 10. Melancholia & Convergence 12. Death Is Future 12. ……  13. Foetus In The Beehive (1977 Edit)