Dans notre rédac on a tous nos chouchous et en ce qui me concerne, je dois dire que MOADM en fait partie. Alors bien sur l'hypothèse selon laquelle le chauvinisme donne à supporter la scène française a fortiori, des locaux, est peut-être vraie! Après deux Ep entre 2008 et 2011 et un excellent LP, le groupe déboule avec l'album.
Le postrock metal des franciliens est dominé de A à Z, voici ce qui en ressort. Et que les choses soient claires, les guitares hurlantes conjuguées à la rythmique basse/batterie envoi du pain sec, sur nos têtes burinées! L'album ouvre sur un « Tomorrow at Dawn » rageur et hurleur qui laisse place à des sonorités dissonantes et écrasantes à souhait. Le chant de Pierre versatile se marie à merveille avec la voix d'Audrey. Pour ce qui est de la suite, et bien les choses sont du même tonneau, et mon coup de coeur va au très étrange « Good Mourning Child » morceau qui laisse apparaitre le côté southern de la chose, avec un morceau qui évolue vers un très beau duo grawls/chant.
Le disque est sauvage et le son puissant tout en conservant le côté organique. Les appuis batterie sont solides et les grattes existent sans pour autant écraser les tympans de l'auditeur à gros renfort de compressions outrancières.
Le disque offre également un titre aérien, angoissant « Trimegistus King » et un autre instru (bon pas tout à fait en réalité, mais disons que ça ne cause pas beaucoup) qui n'est pas sans résonner comme le Nostromo acoustique dans la voix, notamment. Je dois également souligner que les parisiens, donne là un disque sans concessions. Pas de chichis mélo, ni d'agressivité excacerbée. Moi j'adore! En espérant écouter le résultat en concert, on se régale avec cet excellent opus. Continuez comme ça!
Aske [9/10]
Site :http://www.memoriesofadeadman.com/
Myspace: http://www.myspace.com/memoriesofadeadman
Klonosphere/ 2012
Tracklist: 1. Tomorrow, at Dawn 2. On the Heights of Despair 3. Under the Cross 4. Meshiha 5. Good Mourning Child 6. Insomniac Animal 7. An Ode to Myself 8. Trismegistus King 9. Leave Scars 10. Diving Bell and Butterfly 11. I.N.R.I
Après un long silence de près de 5 ans, les norvégiens de CIRCUS MAXIMUS reviennent avec un nouvel album, le troisième, intitulé Nine. Notre excitation était à son comble tant nos espoirs étaient grands après un Isolate (2007) magistral (chronique ici). Formé en 2000, CIRCUS MAXIMUS a toujours su proposer un métal progressif technique et racé au niveau des meilleures formations du genre. Mené de main de maître par Mats Haugen (guitares) nous pouvons espérer que ce Nine comble à nouveau nos soif.
Et cela commence franchement très bien via un « Architect of Fortune » très inspiré. Malgré ses 10 minutes au compteur, cette chanson passe comme une lettre à la poste grâce à l’intelligence de ce savant équilibre entre mélodie et technique. L’ombre des américains de DREAM THEATER plane plus que jamais au-dessus de CIRCUS MAXIMUS. Les interventions de Mats Haugen évoquent forcément John Petrucci et ce n’est pas un petit exploit. Loin de faire de la figuration les norvégiens se portent quasiment au niveau de leurs illustres modèles.
Par rapport à Isolate, les scandinaves ont durci sensiblement le ton tout en cherchant à être plus accessibles, immédiatement efficaces. Un titre court et bien rentre-dedans comme « Namaste » en est la parfaite illustration. Un gros travail a aussi été réalisé du côté du chanteur Michael Eriksen. Sa performance est remarquable de maîtrise et d’intelligence. Il varie admirablement son chant pour coller au plus près des atmosphères. A nouveau, sans faire une fixation, difficile de ne pas penser à James Labrie. Le rythme ne faiblit pas le long de ces 10 chansons qui dévoile chacune une facette différente du talent des norvégiens. On s’enthousiasme à l’écoute d’un « Game of Life » très catchy ou encore d’un « I Am » enjoué et virevoltant. L’album se termine par deux pièces de choix qui dépassent toutes les deux allégrement les 9-10 minutes. On passe à chaque fois un vrai bon moment à suivre les trames mélodiques complexes, les changements de rythmes multiples et ces sonorités inhabituelles. Sur « Last Goodbye », on se rapproche d’un rock progressif plus traditionnel à la GAZPACHO ou FLOWER KINGS.
Grâce à Nine, CIRCUS MAXIMUS se repositionne immédiatement dans le groupe de tête de la mouvance métal progressif. Ils font jeu égal avec un REDEMPTION par exemple. Une vraie belle confirmation.
[8,5/10] Oshyrya
Site Officiel: http://www.circusmaximussite.com/
MySpace Officiel: http://www.myspace.com/officialcm
Frontiers Records / 2012
Tracklist (59:11 mn) 01. Forging 02. Architect Of Fortune 03. Namaste 04. Game Of Life 05. Reach Within 06. I Am 07. Used 08. The One 09. Burn After Reading 10. Last Goodbye
Continuant sur un rythme effréné Jorn Lande revient avec un nouvel album. Désormais il ne s'éparpille (presque) plus sur de multiples projets (sauf le MASTERPLAN et le ALLEN/LANDE en 2010) et reste concentré sur son groupe. Donc en trois ans, le chanteur norvégien et ses camarades nous ont livré 2 albums et un live. Excusez du peu. Sans trop savoir si c’est un avantage ou un inconvénient, pas de surprise en découvrant un opus de JORN. On sait que nous aurons droit à un bon heavy/hard rock des famille, bien pensé, soigné et franchement efficace.
Bring Heavy Rock to the Land n’échappe pas à la règle et nous apporte son lot de brûlots calibrés pour la voix chaude de Lande. Le talent du norvégien n’est pas à démontrer et il prouve sortie après sortie qu’il est vraiment l’un des tous meilleurs chanteurs de sa génération. On ne change pas une formule gagnante et le groupe a une nouvelle fois travaillé ici avec le producteur Tommy Hansen qui a mixé le disque aux Jailhouse Studios au Danemark. Au niveau du line-up, Jimmy Iversen (guitars) revient au bercail après avoir déjà officié sur Spirit Black. Sa collaboration avec Tore Moren, l’autre guitariste, fonctionne très bien et ils assurent avec talent rythmiques et soli.
Le premier single, la chanson éponyme « Bring Heavy Rock to the Land » est assez effrayante d’efficacité avec son rythme lent et son refrain imparable. La mélodie principale est ultra catchy et vous rentre dans la tête en quelques secondes. On ne regrettera que les paroles un peu ridicules. Même chose pour un « A Thousand Cuts » bougrement bien foutu malgré quelques longueurs. Le groupe a essayé d’apporter de la fraicheur et de la variété en changeant régulièrement de tempo ou d’ambiance. Cela fonctionne bien et l’album passe tout seul presque sans temps mort. JORN livre la marchandise attendue, au bonheur de ses fans et à l’indifférence des autres. Sans révolutionner le genre, ils ont toujours su proposer des albums de qualité. Voilà bien l’essentiel. A voir lors de nombreux festivals cet été.
[7,5/10] Oshyrya
Site Officiel: http://www.jornlande.com/
MySpace Officiel: http://www.myspace.com/realjorn
Frontiers Records / 2012
Tracklist (54:47 mn) 01. My Road 02. Bring Heavy Rock To The Land 03.A Thousand Cuts 04. Ride Like The Wind 05. Chains Around You 06. The World I See 07. Time To Be King 08. Ride To The Guns 09. Black Morning 10. I Came To Rock