Archive for juin, 2012

Ahab – The Giant

AHAB où enfin un groupe proposant une démarche qui sort un peu des sentiers battus et qui déploie un univers bien particulier. Fondé fin 2004 par les guitaristes Daniel Droste et Christian Hector, la formation baigne dans une atmosphère lourde et désespérante qualifié poétiquement par le label "doom nautique". Comme on peut le voir sur les différents visuels, AHAB a la particularité de construire sa musique, ses textes et son univers entièrement autour de la mer. Après l’évocation du célèbre roman de d'Herman Melville, Moby Dick, sur les deux premiers opus (The Call of the Wretched Sea en 2006 et The Divinity of Oceans en 2009), les allemands s’attaquent cette fois-ci Edgar Allan Poe et son Les Aventures d'Arthur Gordon Pym.

AHAB nous propose un menu copieux avec seulement 6 titres pour plus d’une heure de musique. Trois compositions dépassent allégrement les dix minutes et permettent au groupe de déployer lentement, très lentement son univers triste et mélancolique. En effet, nous sommes ici loin d’une croisière riante, le funeral-doom des allemands donnerait des envies de suicide à un adapte de la tecktonik sous LSD. AHAB tente d’exprimer les angoisses et les peurs ressenties par le protagoniste principal, AG. Pym, lors de son voyage de découverte aux confins inexplorés de l'océan Antarctique. Rien ne se passe comme prévu et… vous lirez le roman pour connaître la fin.

Les tempi et à des riffs pèsent des tonnes et écrasent l’auditeur sous une masse de sentiments négatifs. AHAB a un vrai talent pour progressivement distiller des ambiances torturées et inquiétantes à souhait. Tout est assez simple, le groupe a fait à l’économie en ne proposant que la quintessence de leur cauchemar. Le chant tantôt hurlé tantôt susurré de Daniel Droste fini d’enfoncer l’auditeur six pieds sous terre. Tendances suicidaires s’abstenir sous peine de sauter par la fenêtre. Les canons des grands anciens sont bien respectés avec des touches BLACK SABBATH (« Antarctica The Polymorphess ») ou encore EARTH (« Time's Like Molten Lead », « Further South ») qui parsème The Giant.

Difficile de s’enthousiasmer devant cet album d’AHAB car les allemands ont tellement bien travaillé que l’humeur est passablement assombrie après une heure de ce régime. On en ressort le crâne en charpie, écrasé par la masse du mastodonte. Du beau boulot ! (mais vite une aspirine…).

[7,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.ahab-doom.de

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/ahabdoom

 

Napalm Records / 2012

Tracklist (61:03 mn) 01. Further South 02. Aeons Elapse 03. Deliverance 04. Antarctica The Polymorphess 05. Fathoms Deep Blue 06. The Giant

Nachtblut – Dogma

J’ai vu arriver ce troisième album des allemands de NACHTBLUT avec un frisson dans le dos. Et cela n’a rien à voir avec le look gothique des teutons ou encore le clip sanglant du premier single « Ich Trinke Blut » (assez ridicule par ailleurs). Le précédent opus, réédité l’année dernière par Napalm Records n’avait franchement pas été une sinécure (chronique ici) et je ne m’attends pas vraiment à passer un bon moment. Le Dark Metal proposé n’a pas bougé d’un iota et nos amis ont l’art de casser les oreilles pendant 50 longues minutes.

NACHTBLUT a de toute façon un gros problème d’identité. Les visuels, le logo et le chant évoquent du bon gros black qui tâche mais pas du tout. La musique est très sage, très abordable, à même de plaire au plus grand nombre. Autant sur Antik, les allemands avaient su proposer des mélodies catchy qui sauvaient l’ensemble du naufrage autant là c’est le vide. Je cherche, je cherche encore et je n’entrevois aucun lumière au loin. Sans être complétement ridicules, les compositions de Dogma s’enchainent sans charme, sans âme et, cerise sur le gâteau, le chant d’Askertoh fini vraiment par irriter. Le même schéma est reconduit jusqu’à l’écœurement : des nappes de claviers, de grosses rythmiques à la guitares et un chanteur qui s’égosille pour rien. Ici et là du clavecin et des orchestrations pour faire gothique/chic et voilà.

Je me répète par rapport à ma chronique précédente, mais NACHTBLUT m’évoque un CREMATORY du pauvre ou un sous-DEATHSTARS. L’album est extrêmement lisse, très calibré pour le marché germanique mais je suis malheureusement sûr qu'ils connaitront un beau succès parmi leurs compatriotes. Tout est millimétré pour évoquer tel ou tel groupe à succès et profiter de la vague. Commercialement brillant mais artistiquement indigent.

[04/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.nachtblut.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/nachtblutgefluester

 

Napalm Records / 2012

Tracklist (50:37 mn) 01. Dogma 02. Der Weg Ist Das Ziel 03. Ich Trinke Blut 04. Eiskönigin 05. Rache 06. Mein Herz In Ihren Händen 07. Mordlust 08. Macht 09. Busssakrament 10. Vulva 11. Schritte

Lykaion – Nothin’ But Death

LYKAION est né en 2003 à Rome. Après avoir connu de nombreux changement de line-up, le groupe se stabilise en 2009 et propose enfin du matériel original via la sortie d’un EP intitulé Swallowed By The Sea. Les réactions sont positives et encouragent les transalpins à franchir le Rubicon pour enregistrer un premier véritable album. Forts de l’expérience de centaines de concerts en Italie, LYKAION entre aux 16th Cellar Studios sous la ferule de Stefano “Saul” Morabito (FLESHGOD APOCALYPSE, HOUR OF PENANCE). Pour mettre toutes les chances de leurs côtés, le mastering est assuré par Jens Borgren aux Fascination Street Studios.

Dès les premières mesures de ce premier album, Nothin’ But Death, leurs influences sont assez évidentes. Ils adorent le métal mélancolique des dernières productions des regrettés SENTENCED et autres KATATONIA. Le mimétisme est assez impressionnant. La recette est appliquée avec soin: gros riffs, mélodies millimétrée et chant assez brut, dans des tonalités assez graves. Et franchement c’est plutôt pas mal. Sans atteindre les sommets des groupes pré-cités, les italiens s’en sortent avec les honneurs proposant des compositions abouties, sympathiques. Les chansons sont, dans l’ensemble, agréables à écouter même si elles manquent de coffre. Le côté ravageur des mélodies qui vous rentrent dans le crâne en 20 secondes pour ne plus vous lâcher manque à l’appel. Pour être honnête les ressemblances sont très marquées et c’est un peu dommage que LYKAION n’ait pas su faire preuve d’une identité plus personnelle.

Saluons le travail sérieux et appliqué proposé par LYKAION avec Nothin’ But Death. A défaut de faire preuve d’originalité, les italiens ont su proposer des chansons soignées et nous offrir un bon moment. On se contentera de ça pour un (trop court) premier album.

[07/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.lykaion.it/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/lykaion

 

Bakerteam Records / 2012

Tracklist (37:15 mn) 01. Nothing But Death 02. A cold summer day 03. Free from all your fears 04. Empty 05. The Dance 06. Fuck you (I love myself) 07. Passion kills 08. Sick love 09. Together 10. Dimenticherai