Author:
supercastor
Août
16
Débutant comme un bon Aborted avec un sample semblant tout droit tiré d’un film d’horreur, Dirt Awareness glisse très vite sur une pente dangereuse glissante. Fini toute ressemblance (si tant est qu’il y ait pu avoir ressemblance) avec Aborted, la musique des Italiens de Corroosion semble être affectée du même mal qui sévit dans la scène death actuelle : le deathcore.
À l’instar d’une maladie offrant quelques moments de rémission, le death core relâche son emprise sur Corroosion lors de rares moments (le début de The Looser Slave). Ces moments sont alors empreints d’une énergie et une vitalité rare. Les riffs en viendraient même à être très bon. Dommage que cela soit plus que limité tout au long de l’album Très/trop vite, Corroosion rechute, avec toujours cette impression de rechuter encore plus loin dans la maladie. Hé les gars, ils nous restent encore des clichés deathcore qu’on n’a pas utilisés ? On semble assister à une course effrenée pour pouvoir glisser tous les clichés du genre dans la petite heure que dure la galette. Et le pire dans tout ca ? Plus on avance dans l’album, plus la situation empire. Le groupe, non content de nous noyer de deathcore basique, n’arrive même pas à proposer des compos intéressantes, qui ne seraient pas un alignement de riffs et de breaks insipides. Au final, Corroosion nous sert une soupe infame, qui ne pourra intéresser que les morts de faim… et encore, on peut être mort de faim et avoir du goût.
Un disque qui ne m’aura donné qu’une seule envie au final : que cela se termine vite. Deliberately Annoying est le titre d’une de leurs compos. On aurait pu carrément baptiser l’album du même nom…
Site officiel : http://www.corroosion.com/
Myspace officiel : http://www.myspace.com/corroosion
[1/10] Supercastor
Rising Records – 2012
Tracklist (54:42) 01. Awareness 02. The Loser Slave 03. …And The Rise of Nothing 04. Crimes of the Father’s Times 05. Polarity 06. Collective Humiliation 07. Kaos In Me (Part I) 08. Kaos In Me (Part II) 09. Falena 10. Oppressed by Haters 11. Deliberately Annoying 12. Repulsion
Pour ne rien vous cacher, je vois arriver ce nouvel album solo de LIV KRISTINE avec un mélange de d’excitation et d’angoisse. Il faut bien dire, et cela me déchire el cœur de l’avouer, que notre chanteuse norvégienne préférée n’a pas fait que des étincelles en solo, les compositions alternant entre le très moyen et le franchement naze. Mais bon, il faut faire avec et garder un esprit très ouvert. N’oublions surtout pas que ce disque s’adresse plus particulièrement au marché allemand. Il va falloir plaire à la ménagère teutonne qui aime le rock mais pas trop. En tout cas c’est l’objectif que l’on peut lire entre les lignes quand le label met joyeusement en avant que notre amie a chanté les chansons titres des séries Tatort et Schimanski. Oui je sais, certains ont vu leur carrière s’effondrer en France pour moins que cela. Mais oublions ces pensées impures pour nous concentrer sur le quatrième album solo de la norvégienne, Libertine.
Ah je vous rassure toute de suite, cet album est garanti sans Mylène Farmer dedans. Nous avons échappé au pire et la majorité des chansons prennent plutôt une orientation rock assez bienvenue. Il va falloir être courageux car la première écoute ne laisse pas un sentiment très positif, il faut savoir persévérer pour profiter des charmes de cet album. Autant Skintight offrait des mélodies douces et légères autant Libertine a durci le ton et le tempo. Les comparaisons sont hasardeuses mais les mélodies à la guitare, l’omniprésence de la basse, bref le feeling très rock des compositions comme « Libertine » pourrait évoquer (NDLR: avec 3g d'alcool dans le sang) SKUNK ANANSIE par exemple. Parfois, nous ne sommes pas loin non plus d’un LEAVES EYES et certaines parties évoquent également le passé gothique de la belle. Son attrait pour la France se confirme à nouveau à travers le titre « Paris Paris » et ces quelques mots prononcés dans la langue de Molière. Sur « Vanilla Skin Delight », LIV KRISTINE partage le micro avec Tobias Regner. Moi non plus je ne sais pas qui c’est mais il s’avère que cet « artiste » a remporté la version allemande de A la Recherche de la Nouvelle Star (NDLR: c’est sûr cela change de Nick Holmes…) . Voilà voilà. Sinon l’album a, comme d’habitude, été enregistré au Mastersound Studio avec Alexander Krull derrière les manettes.
LIV KRISTINE tente le pari audacieux de faire cohabiter deux carrières en parallèle. Pour les métalleux elle s’épanouit avec son groupe LEAVES’EYES et pour le grand public allemand elle propose régulièrement des albums solos beaucoup plus accessibles, à même de passer dans les radios généralistes et de plaire au grand public. Pas sûr que les deux publics soient compatibles tant les univers semblent différents. Cet album ne manque pas de qualités mais ne devrait pas remporter beaucoup de suffrages ici.
Oshyrya [6,5/10]
Site Officiel
Napalm Records / 2012
Tracklist (40:56 mn): 01. Interlude 02. Solve Me 03. Silence 04. Vanilla Skin Delight 05. Panic 06. Paris Paris 07. Wait for Rain 08. Love Crime 09. Libertine 10. Meet Me in the Red Sky 11. The Man with the Child in His Eyes
Alors que l’avenir des parrains du genre, BLACK SABBATH, semble compromis par la maladie des uns et les conflits d’intérêts des autres, la flamme d’un hard rock aux accents doom et stoner typique des années 70 reste vaillante grâce à de nombreux groupes à travers le monde. La Scandinavie en particulier semble être un terreau fertile pour le développement de ce mouvement. Un des derniers rejetons de la scène suédoise s’appelle THE GRAVIATORS. La légende veut que le groupe soit né en 2009 au fin fond d’une forêt dans le sud de la Suède. En décembre 2009, un premier album, éponyme, sort chez Transubstans suivi deux ans plus tard d’un split vinyle avec le groupe BRUTUS. Ils tapent alors dans l’œil des autrichiens de Napalm Records qui les signe pour un deuxième album que voici, Evil Deeds.
Rien qu’à voir la belle pochette proposée et à l’écoute des premières mesures de « Soulstealer », l’auditeur sait que THE GRAVIATORS va lui proposer un voyage dans le passé, pour revivre les plus belles heures de SABBATH et autres PENTAGRAM. Tout ici sent bon la nostalgie et le mimétisme avec les groupes pré-cités est assez impressionnant. On retrouve les mêmes rythmiques syncopées, une basse lancinante et une batterie omniprésente. La recette initiée par les grands anciens a été respectée à la lettre dans ses moindres détails. Un gros travail a été également réalisé au niveau du son pour lui donner la patine des disques de l’époque, l’analogique a été préféré au numérique lors des sessions d’enregistrement… Quelques titres ressortent du lot pour le feeling dégagé et l’efficacité des riffs. On citera par exemple « Soulsteal » ou encore « Häxagram ».
On peut prendre du plaisir à l’écoute d'Evil Deeds mais, une fois passé le côté nostalgique, on se retrouve avec un album pas original pour un sou et qui n’a pas le charme de ses modèles. Le hard rock des années 70 est à la base de notre musique favorite mais reproduire jusqu’à l’écœurement des recettes vieilles de plus de 40 ans me semble être assez stérile. Je vous laisse méditer cette phrase de Pierre Desproges « La nostalgie, c’est comme les coups de soleil: ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir ».
Oshyrya [6,5/10]
MySpace Officiel
Napalm Records / 2012
Tracklist (44:07 mn): 01. Soulstealer 02. Evil Deeds 03. Morning Star 04. The Great Deception 05. Feelin´Low 06. Häxagram 07. Presence 08. A Different Moon 09. Forlorn 10. The Infidel