Alors que l’avenir des parrains du genre, BLACK SABBATH, semble compromis par la maladie des uns et les conflits d’intérêts des autres, la flamme d’un hard rock aux accents doom et stoner typique des années 70 reste vaillante grâce à de nombreux groupes à travers le monde. La Scandinavie en particulier semble être un terreau fertile pour le développement de ce mouvement. Un des derniers rejetons de la scène suédoise s’appelle THE GRAVIATORS. La légende veut que le groupe soit né en 2009 au fin fond d’une forêt dans le sud de la Suède. En décembre 2009, un premier album, éponyme, sort chez Transubstans suivi deux ans plus tard d’un split vinyle avec le groupe BRUTUS. Ils tapent alors dans l’œil des autrichiens de Napalm Records qui les signe pour un deuxième album que voici, Evil Deeds.

Rien qu’à voir la belle pochette proposée et à l’écoute des premières mesures de « Soulstealer », l’auditeur sait que THE GRAVIATORS va lui proposer un voyage dans le passé, pour revivre les plus belles heures de SABBATH et autres PENTAGRAM. Tout ici sent bon la nostalgie et le mimétisme avec les groupes pré-cités est assez impressionnant. On retrouve les mêmes rythmiques syncopées, une basse lancinante et une batterie omniprésente. La recette initiée par les grands anciens a été respectée à la lettre dans ses moindres détails. Un gros travail a été également réalisé au niveau du son pour lui donner la patine des disques de l’époque, l’analogique a été préféré au numérique lors des sessions d’enregistrement… Quelques titres ressortent du lot pour le feeling dégagé et l’efficacité des riffs. On citera par exemple « Soulsteal » ou encore « Häxagram ».

On peut prendre du plaisir à l’écoute d'Evil Deeds mais, une fois passé le côté nostalgique, on se retrouve avec un album pas original pour un sou et qui n’a pas le charme de ses modèles. Le hard rock des années 70 est à la base de notre musique favorite mais reproduire jusqu’à l’écœurement des recettes vieilles de plus de 40 ans me semble être assez stérile. Je vous laisse méditer cette phrase de Pierre Desproges « La nostalgie, c’est comme les coups de soleil: ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir ».

Oshyrya [6,5/10]

 

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Napalm Records / 2012

Tracklist (44:07 mn): 01. Soulstealer 02. Evil Deeds 03. Morning Star 04. The Great Deception 05. Feelin´Low 06. Häxagram 07. Presence 08. A Different Moon 09. Forlorn 10. The Infidel