Difficile de croire que les allemands de GRAVE DIGGER squattent très régulièrement nos platines depuis 32 ans ! Tous les deux ans (parfois moins) avec la précision d’un métronome, ils livrent la marchandise via un nouvel album. Parfois viennent s’intercaler des lives ou des EPs sans que cela ne vienne dérégler la belle mécanique teutonne. Pendant longtemps, je suis resté totalement insensible aux charmes du groupe, rebuté par le chant très râpeux de Chris Boltdendahl et l’orientation power métal, école allemande bien bourrine, adopté par nos amis. Et puis tout le monde ayant évolué, nous nous retrouvons finalement sur un terrain commun depuis Ballads of a Hangman (2009). Le groupe semble avoir mis de l’eau dans son vin et n’hésite plus à utiliser claviers et orchestrations.
Avec Clash of the Gods, nous sommes servis pour le côté épique et grandiloquent de la musique. On croirait parfois qu’il s’agit là de la bande son d’un des (mauvais) films du dyptique Clash/Wrath of the Titans. GRAVE DIGGER a abandonné la terre des Highlands ou les grandes épopées historiques pour nous plonger en pleine mythologie grecque. On commence par Charon, le nocher des Enfers, avec une intro surprenante, chantée en allemand, où on croirait presque entendre IN EXTREMO. On retrouve des rivages plus familiers dès la deuxième composition avec son riff power-métal et l’entrée en scène puissante de la section rythmique de Jens Becker (basse) et Stefan Arnold (batterie). A force de subir les outrages des groupes de Patate, je finis même par trouver un petit côté sympathique au chant de Boltdendahl. On en peut plus compter sur rien ma bonne dame !
Chanson après chanson, les personnages mythiques s’enchainent : Hadès, Méduse, Ulysse ou Cerbère. GRAVE DIGGER continue de tabasser dur mais avec quelques pointes de douceur ici et là. Pour vous dire, j’ai failli tomber de ma chaise en écoutant ces sons de claviers et les mélodies jouées à la guitare et doublés par les claviers sur « God of Terror ». Incroyable ! Et surtout cela fonctionne très bien. GRAVE DIGGER n’a plus de leçon à recevoir et sait comment composer des titres forts avec mélodies et refrains qui vous impriment irrémédiablement le crâne. Je salue le travail réalisé et l’efficacité du groupe aussi bien sur les titres rapides que sur les ballades. Cerise sur le gâteau, mais c’est habituel avec les allemands, la production s’avère très bonne et la pochette magnifique.
Autant MANOWAR a gonflé tout le monde en négociant assez mal le virage vers une musique plus épique et grandiose sur Gods of War, autant GRAVE DIGGER a su évoluer avec classe et maîtrise et met un tannée aux américains dans ce domaine. Le groupe ne se ramollit pas et pourtant il touche un plus large public avide de belles mélodies et d’hymnes guerriers. J’applaudis des deux mains ce Clash of the Gods tout à fait remarquable.
Oshyrya [8,5/10]
Site Officiel
Napalm Records / 2012
Tracklist (46:26 mn): 01. Charon 02. God of Terror 03. Hell Dog 04. Medusa 05. Clash of the Gods 06. Death Angel and the Grave Digger 07. Walls of Sorrow 08. Call of the Sirens 09. Warriors Revenge 10. With the Wind 11. Home at Last
Je vais d’emblée rassurer les uns et décevoir les autres, nous ne parlerons pas du hit de Blizzard Entertainment dans cette chronique et de son controversé hôtel des ventes. Avec opportunisme (ou pas) le groupe HOTEL DIABLO est né début 2011 de l’initiative du chanteur Rick Stitch et du guitariste Alex Grossi. A peine sortis d’une tournée en compagnie de Steven Adler (ex- GUNS N’ROSES), ils avaient besoin d’un nouveau projet pour donner corps à leur créativité. Après deux EPs, voici un premier album dénommé The Return of Psycho California à sortir chez Scarlet Records.
Vu le pédigrée des musiciens impliqués, il n’est pas extrêmement difficile de deviner que le résultat tient le route et sonne très professionnel. Les californiens proposent un métal/rock alternatif classique qui s’inscrit dans la grande tradition américaine. Les mélodies à la guitare sont assez simples, accessibles et laissent un maximum d’espace au chant. Rick Stitch offre une performance honorable et assure le spectacle en insufflant beaucoup d’émotions dans sa voix. Quelques nappes de claviers ici et là viennent compléter le tableau. La musique d’HOTEL DIABLO est très calibrée pour plaire au plus grand nombre et surtout pour passer sur les nombreuses radios rock outre-Atlantique. Pour l’originalité, on repassera. HOTEL DIABLO m’évoque un mélange entre NICKELBACK et MISTER BIG. Et malheureusement, les chansons des américains glissent sur l’auditeur sans faire de vagues et disparaissent immédiatement de sa mémoire. Pour rester dans la galaxie GUNS N’ROSES, la production de The Return of Psycho California a été en partie assurée par Gilby Clarke. Le boulot a été bien fait, rien à redire sur le son de l’album. Signalons la reprise de « Wonderwall » d’OASIS qui ne présente pas grand intérêt. L’interprétation sonne juste mais n’apporte rien.
La météo annonce la canicule pour les jours à venir, pour un peu que vous soyez au bord de la mer, vous pourrez créer l’illusion d’être en Californie via HOTEL DIABLO. Mais n’en demandez pas plus.
Oshyrya [6,5/10]
Site Officiel
Scarlet Records / 2012
Tracklist (44:07 mn): 01. Taken 02. All These Years 03. What You Do To Me 04. Psycho California 05. Bury You 06. Set It Off 07. Wicked Lines 08. Wonderwall 09. Trigger 10. What You Do To Me (ALTERNATE VERSION) 11. Bury You (ALTERNATE VERSION)
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Mister Patate
Août
16
Bonjour la publicité mensongère… Sur le papier (Blood Of The Black Owl étant décrit comme une mixture de Black et de Funeral Doom), et au vu de l’artwork, je m’attendais à un album torturé, désespéré, nihiliste. Las, loin de la noirceur annoncée, Light The Fires ! sonne comme une soirée autour d’un feu de camp avec un chaman camé jusqu’aux sourcils…
« Caller Of Spirits », en guise d’intro, est censée (j’imagine) nous mettre dans l’ambiance, nous plonger tout doucement dans un état d’esprit apte à appréhender ce qui suit. Résultat : 13 minutes de mélopées monotones, qui ferait passer le dernier album d’Esoteric pour une garden party débridée au gaz hilarant. C’est chiant. Désespérément chiant, et le reste est à l’avenant. Mis à part quelques fulgurances bien rares (et encore, fulgurances est un terme bien fort pour décrire les quelques passages où l’écoute se fait moins pénible), Light The Fires ! se traîne… Comble de malheur : l’album affiche 73 minutes au compteur. Bourrée jusqu’à la gueule, la galette. Jusqu’à la nausée. Je viendrais presque à me demander quel est le public-cible de cet album, si ce n’est les cultivateurs de psilocybes.
Mister Patate [zzzz/10]
Myspace officiel
Bindrune Recordings / Clawhammer PR – 2012
Tracklist 1. Caller of Spirits 2. Wind Eye 3. Rise & Shine 4. Sundrojan 5. Two Ravens at the Tree Line 6. Soil Magicians 7. Disgust & the Horrible Realization of Apathy