Au sein de la rédaction, on apprécie les débats idiots et sans fin (quoiqu'on trouve toujours quelqu'un dans l'équipe pour brandir un point Godwin, pour les faire cesser prématurément). Tiens par exemple, une soirée à s'étriper pour savoir quel fut le dernier album de My Dying Bride qui ne suscitait pas une volée de bois vert ?
On ne va pas tourner autour du pot, cela fait un bail que l'inspiration n'est plus de mise, le groupe est l'ombre de lui même depuis bientôt 10 ans (on peut dater plus précisément, avec l'album Songs of Darkness, Words of Light), et s'est bien éloigné du Doom Death. Du coup on écoute cet album avec détachement, un poil persuadé qu'il n'y a plus rien à espérer de ce groupe.
« Knell Till Doomsday » sonne agréablement aux oreilles paradoxalement, My Dying Bride possède suffisamment de savoir faire pour titiller la corde sensible (les variations de tempo, le violon comme au bon vieux temps), et rappelle qu'il fut le maître du genre. Tout n'est pas parfait, comme en témoignent les vocalises claires et nonchalantes d'Aaron Stainthorpe, mais voilà que ce dernier revisite le chant Death. Là on croit au miracle, au père noël, c'est la Saint Glin Glin dans les enceintes. Les anglais renouent avec les fondamentaux du genre, on s'enthousiasme on se pince et on se rappelle aussi dans un moment de lucidité que la ficelle est un peu grosse, qu'au fond le groupe se contente de recycler des riffs d'antan. C'est pas faux. Cela dit, c'est bien plus convaincant qu'une espèce de metal gothique qui se dandinne et dont la torpeur agace. Malheureusement, My Dying Bride joue avec les nerfs des nostalgiques, le groupe n'a pas rompu avec sa tentation d'aller voir ailleurs, au delà du Doom Death. Et le voilà qui oscille, alternant titres ou figurent des envolées à l'ancienne, et plus souvent d'autres ou le groupe patauge dans une mélasse qui ne laisse guère d'empreinte entre les oreilles.
La majorité des titres n'emballe pas, il manque toujours quelque chose (au delà du chant) pour convaincre. « The Poorest Waltz », le titre éponymine, « Abandoned As Christ » ont l'ambiance mais il manque un souffle épique, et on décroche invariablement.
En revanche trois titres réveillent les morts : « Kneel Till Doomsday », « A Tapestry, Scorned », « Hail Odysseus ». On se retrouve au final dans un océan de mollesse avec quelques éclairs de rage. Si vous cherchez du Doom Death ultime et écrasant, ici abandonnez tout espoir. Vous devriez allez  écouter le dernier opus d'Evoken.

Hamster (05/10)

 

www.mydyingbride.net

Peaceville / 2012

Tracklist (63 minutes) : 1. Kneel Till Doomsday 2. The Poorest Waltz 3. A Tapestry Scorned 4. Like a Perpetual Funeral 5. A Map of All Our Failures 6. Hail Odysseus 7. Within the Presence of Absence 8. Abandoned as Christ