Archive for septembre, 2012

Interview par mail de THE STRANDED (Ettore Rigotti – chant & multi-instruments), septembre 2012

 

01. Après des mois de travail, l'album est sorti il y a quelques semaines de cela. Quel est ton sentiment le concernant ?

Nous sommes curieux de découvrir le retour des fans bien sûr, ce chapitre musical est assez nouveau et assez différent de mon projet principal DISARMONIA MUNDI. On y retrouve quand même ici et là certaines sensations et une énergie communes avec DM. Bref nous sommes très excités pour cette nouvelle aventure. 

 

02. Comment composes-tu ? et comment décrirais-tu ta relation professionnelle et artistique avec Claudio Ravinale ?

Pour les chansons proposées sur ce premier album, nous avons pioché dans la masse de titres composées ses dernières années en privilégiant les chansons les plus classiques et accessibles pour une entrée en matière en douceur. Les idées les plus novatrices, progressives et modernes seront mises en avant pour le prochain chapitre. Nous avons conservé de nombreuses idées et structures composées à l’origine par Elliot (NDLR : Sloan – guitares). Je les ai réarrangées à ma sauce, en ajoutant ici et là de nouveaux solos… Avec Claudio nous avons enrichi cela d’un chant hurlé millimétré puis ce fut le tour de mes parties en chant clair et enfin des nappes de claviers de Neroargento. Ce processus fut assez rapide et simple pour ce premier album !

 

03. Comment trouves-tu un équilibre entre tes nombreux projets ?

Je n’y arrive pas !

04. De ton point de vue, quelles sont les principales différences entre THE STRANDED et DISARMONIA MUNDI ?

La différence se fait d’abord sur l’atmosphère des chansons et THE STRANDED sonne plus moderne. On trouve ici une ambiance plus positive, plus relaxé que les thèmes et structures un peu torturés d’un DISARMONIA MUNDI.

 

05. La musique du groupe est assez complexe mais reste toujours puissante et attractive. Quel est ton secret ?

Oui tu as raison, c’est le résultat d’un long et difficile travail au quotidien. Toutes ces couches, ces ombres, effets peuvent apporter une troisième dimension à la musique . Chaque auditeur peut découvrir de nouveaux petits détails ici et là selon le système qu’il utilise pour écouter l’album : une chaine hifi, un casque, dans une voiture… Selon moi, cela donne plus de personnalité aux groupes et une vitalité supplémentaire à l’album.

 

06. Tu produis de plus en plus de groupes en dehors des tiens. Cette activité est-elle importante pour toi afin de parfaire ta maitrise technique de l’enregistrement et rester en contact avec les dernières tendances métal ?

J’adore produire d’autres groupes mais je n’aime pas suivre les tendances du moment. JE préfère produire et mixer différemment à chaque fois, chaque album a son propre son et nécessite un travail adapté. Beaucoup de producteurs ont pris l’habitude d’utiliser toujours les mêmes techniques de la même façon et donc tous les groupes finissent par sonner identiques qu’ils appartiennent aux genres punk mélodique ou grind brutal. Personnellement, même si j’admets que beaucoup de ces albums sonnent bien, je préfère passer plus de temps à déterminer et peaufiner un son spécifique à chaque disque que je produis avec tous les avantages et inconvénients que cette méthode de travail impliquent.

 

07. Vas-tu bientôt t’attaquer à la composition d’un nouvel album de DISARMONIA MUNDI ?

Bien sûr… je travaille déjà dessus… des nouvelles bientôt !

 

08. Que peux-tu nous dire sur la scène métal italienne ?

On trouve en Italie de nombreux groupes de qualité mais comme dans la majorité des pays du sud de l’Europe, il est difficile de gagner de l’argent avec le métal donc peu d’opportunités de prendre part à des événements importants. Tous sont forcés de tout faire eux-mêmes, c’est le royaume de la débrouille. Cela fonctionne grâce à la passion de tous ces musiciens mais dans la majorité des cas, cela ne permet pas aux bons groupes italiens de franchir le niveau supérieur et atteindre le plus grand nombre.

 

09. Quelles sont tes principales attentes et espoirs pour THE STRANDED ?

En réalité, nous n’avons pas beaucoup d’attentes. Nous faisons de la musique pour la passion, pour nous amuser et si les réactions sont très positives, cela sera une bonne dose de motivation pour rapidement travailler sur le second chapitre.

10. M.: Merci, les derniers mots t'appartiennent…

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Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview:

01. Quelle est ta chanson favorite ?

« The Trooper » – IRON MAIDEN

 

02. Premier album acheté ?

The Number of The Beast – IRON MAIDEN

 

03. Dernier album acheté ?

Sincèrement je ne m’en souviens pas mais cela date forcément…

 

04. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Les vagues de l’océan

 

05. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Le bruit du vent

 

 

Chronique de l'album ici

The Faceless – Autotheism

The Faceless ou le cas d’un groupe qui dès son premier album (Alkedama, 2006) créé l’évènement et l’enthousiasme. Un death metal brutal, technique avec de grosses influences progressives. Ce qui étonne le plus sur cette première galette, c’est la maturité des compositions. A la sortie de l’album le leader, Michael Keene « Machine », n’a que 20 ans et semble mettre tout le monde d’accord. Les photos d’époque nous révèlent des bouilles de gamins à peine sortis de l’adolescence mais qui une fois munis de leurs instruments dépotent sévèrement ! Deux ans plus tard, Planet Duality sort et confirme tout le bien que l’on pense du groupe. Plus progressif, encore plus fouillé, un synthé plus présent et les mecs multiplient les dates avec Meshuggah, Decapitated, Nile pour ne citer qu’eux. On a vu pire….

Et puis 2012 un troisième album nommé Autotheism débarque avec un line up complètement refondé. Mis à part le guitar hero de leader et le batteur, tout le line-up de l’album précédent à été remercié. Alors si je m’attarde autant sur l’histoire de The Faceless et sur son line up, c’est surtout pour savoir si ce changement de personnel est la cause ou la conséquence du contenu d’Autotheism… car si on est toujours bien dans le death bien technique avec de gros passages bien méchants, l’aspect progressif à pris une forme et une ampleur un peu inattendue: des voix claires dans beaucoup de morceaux, du clavier par paquet de 12, beaucoup plus de passages plus lents et on a même droit à des sonorités de saxophone sur « Autotheism Mouvement III : Deconsecrate »… 

Sans être un mauvais album, ce troisième effort n’en est pas moins déconcertant. Rien que le morceau d’entrée fait plus penser à Opeth qu’à Cannibal Corpses auxquels ils étaient comparés à leur début. Si un groupe comme BetweenThe Buried And Me a toujours cultivé cette marque de fabrique, les mecs ont surtout défini une identité propre à leur musique qu’ils ont cultivé sur l’ensemble de leurs albums. 

En résumé, quelle que soit la raison qui a amené Michael Keene et sa bande vers ses contrées expérimentales, elle risque de perturber les fans des deux premières galettes. Disons qu’on ne se plonge pas dans cet album pour les mêmes raisons qu’on se plongeait dans Alkedama ou Planet Duality. Comme les deux précédents, cet album semble être le résultat d’une inspiration qui pousse Michael Keene à dépeindre un univers conceptuel. Bon bah pour résumer pour celui-ci les guitares sèches, le saxo, et les voix claires semblaient nécessaires….

Je ne peux décemment pas foutre une note de correction à Autotheism car c’est quand même un putain d’album au niveau technique et à l’inspiration toujours bien présents dans le chef de « The Machine » et de ses camarades. Je ne me débinerai pas en invoquant « la question de goût » mais même s’il ne s’agit pas du meilleur album de The Faceless, à mon sens, je suis certain qu’il trouvera des oreilles plus qu’amatrices.
 
Kadaf (06,5/10)
 
 
 
Sumerian Records / 2012
 
Tracklist (40:56) : 01.  Autotheist Movement I: Create 02.  Autotheist Movement II: Emancipate 03. Autotheist Movement III: Deconsecrate 04. Accelerated Evolution 05. The Eidolon Reality 06. Ten Billion Years 07. Hail Science 08.  Hymn of Sanity 09. In Solitude

 

No absolutes in human suffering est le troisième gros bébé colérique de Gaza, gentille petite équipe venue de Salt Lake City. Si le titre de l’album ne respire pas le bonheur, autant le dire tout de suite, le contenu n’est pas en reste en matière de sentiments belliqueux, rageurs et oppressants. 

Pour ma part, le nom de ce groupe m’était totalement inconnu. Donc la première étape était de me renseigner. Pour ce faire, les labels mettent à disposition des bios rédigées par leurs soins qui, en général, ne sont jamais en reste en termes dithyrambiques et de superlatifs plus fous les uns que les autres. Dans une version « tunning » ces bios transformeraient sans effort une fillette de 8 ans en une pute en fin de carrière. En résumé, faut vraiment lire entre les lignes, et dans le cas présent les termes « grind », « sludge » et « posthardcore » accolés les uns aux autres avaient particulièrement attirés mon attention. 
 
Autant dire ce qui est, pour le coup, les mots qui avaient retenus mon attention étaient les bons. Et là où le mélange des genres s’avère parfois un exercice plutôt casse-gueule, Gaza s’en sort à merveille. Si l’écoute général de l’album fait principalement ressortir le côté grind des 4 lascards, la composition de l’album n’en reste pas moins habile et fine. Ils ont su ménager une place intelligente aux autres styles sus-nommés. Aussi des morceaux comme This we celebrate, No absolutes in human suffering, Not with all the hope in the world, The Crown ou encore When they Beg et Routine and then death sont construits avec des passages Sludge ou posthardcore qui, loin de trahir le style général de la plaque, lui apporte ces nuances nécessaires pour en faire une vraie bonne plaque riche et nuancée sans jamais tomber dans l’incohérence. 
 
Pour les amoureux du bourinage, je vous conseille vraiment l’écoute The truth weights nothing, Winter in her Blood ou le morceau d’ouverture Mostly hair and bones now qui vous donneront un vague aperçu de la vélocité potentiel de Gaza. 
 
Ce qu’il faut aussi souligner sur cette plaque c’est la petite ingéniosité qui existe dans le choix de succession des morceaux les uns par rapport aux autres. Si un morceau se termine de manière plus posée ou plus lente, c’est surtout pour mieux filer un coup de pied dans les boules avec le début du morceau suivant. Imparable, claquant et efficace. 
 
Au niveau production, elle est cohérente avec l’intention de base : crasseusement fine. 
Réellement pour les amateurs de méchanceté intelligente et d’écoute en profondeur «No absolutes in human suffering est vraiment un album à se procurer !
 
Kadaf (08/10)
 
 
 
Black Market Activities Records / 2012
 
Tracklist (..:..)
1. Mostly Hair and Bones Now 2. This We Celebrate 3. The Truth Weighs Nothing 4. Not With All the Hope in the World 5. The Vipers 6. No Absolutes in Human Suffering 7. The Crown 8. When They Beg 9. Winter in Her Blood 10. Skull Trophy 11. Routine and Then Death