Archive for septembre, 2012

XXVI : The Deeper – The Better débarque chez toi un peu comme Michael Douglas dans une épicerie coréenne, il vient pour faire de la monnaie et repart en ayant à peu prêt tout éclaté.

Destination nulle part, le précédent rejeton de Necroblaspheme, avait déjà pas mal marqué son territoire à grands coups de latte dans la gueule. Mais par rapport à ce nouvel opus c'était de la petite violence, du babillage presque. Enfin, plus exactement, des défauts de jeunesses. Fort de cette solide base le groupe pousse maintenant le concept encore plus loin, un jusqu’au-boutisme pertinent.
Il faut garder à l'esprit qu'il y a un truc chiant avec les « musiques extrêmes ». À toujours vouloir avoir la plus grosse queue, ça bande mou, ça se ressemble, bref ça devient une surimpression de merde. Là c'est totalement le contraire, le groupe s'approprie pleinement son univers, il le transcende. Pleins de petites trouvailles, avec des morceaux de bravoures. Prêt pour le high kick ?

On commence par en prendre pleins les yeux avec l'artwork. C'est une claque infligée aux photoshopages sans âmes qu'on peut trouver sur le marché. Un visuel esthétique, plein de sens, en parfaite harmonie avec le contenu du disque. Rien n'est gratuit. Ça devient trop rare pour ne pas être souligné…
Puis vient le viol net et sans bavure de vos petites oreilles. Seated To The Left Of The Sick, débarque avec un riff d'intro qui monte comme le fait l'adrénaline dans une bagarre entre gros bras. Mais ici, il n'y a pas de débordement, non, non, tout est contenu,. Dans les règles de l'art. Une marave à l'ancienne quoi. C'est la sincérité qui parle.
C'est vraiment quand H. vs H. : Last Exit se fait entendre que l'on comprend l'étendue du chef d'œuvre. Prêt de 6 minutes sur de la dentelle. Ouais, de la dentelle. Quelque chose de fin, de précis, dans cette déferlante de puissance. On en arrive là. Sur le fil. À saisir l'instant. Cette putain de fin… Elle est est juste magistrale, la lumière… le fonds du tunnel… la chute libre, perpétuelle. Je peux crever.
Mais pas tout de suite, la perfusion continue, I, Shemale fait l'effet d'un défibrillateur, on repart pour un tour, pour une nouvelle vie. Un nouveau sexe. « I wanna be somebody else », négation ultime, pulsion destructrice et créatrice à la fois. Le néant. Cela conduit à rythmer des trucs improbables. Un putain de groove sans pour autant que ça sonne « amateur de musique qui veut jouer trop de notes, trop vite ». On est dans la maîtrise encore, toujours. Puis vient LA surprise de l'album. The Sound Of Silence… oui, une reprise, et quelle reprise. Je me répète, mais cohérence absolue, il n'y a pas de mise au poing à faire, la place de cette chanson est évidente. Les paroles sont portées dans un autre monde, mais elles ne deviennent pas vide de sens. Loin de là.
On approche de la fin Vautour vient planer au dessus du cadavre, le blast est toujours omniprésent, entêtant comme cette rythmique super punchie. Et encore une fois je bloque sur la fin, la fin… ouais… toute les chansons de cet EP se clôturent de façon magistrale, lourd de sens.
Vient The Great Dead Moose, le véritable poing final, la perfection. Les mains sont endolories d'avoir trop cogné, on mouche rouge, mais on danse, danse, cette dernière piste est une putain d’apocalypse. Comme dirait l'autre c'est « quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes vos idées alors s’éparpillent et vont s’amuser enfin avec les étoiles. ».

Ne faites pas chier avec vos chichis trouducuteux, oui, c'est court, trop court, mais l'épicerie en gros mène la danse, achetez l'EP et fermez vos gueules.

Ymishima (08 /10)

thedeeper-thebetter.com

www.myspace.com/necroblasphemeband

Season of Mist – Deeper & Sons / 2012

Tracklist (28:02)
1.Seated at the Left of the Sick 2.Human vs Humans : Last Exit 3.I, Shemale 4.The Sound of Silence 5.Vautour 6.XXVI : The Great Dead Moose

Le Kommando Peste Noire arrête de dire « merde ! » et se met à casser des bouches. C'est un peu comme ça que je vois l'Ordure à l'état pur.
Ballade Cuntre Lo Anemi Francor commençait déjà à botter des culs… Mais ça ne sonnait pas vraiment babtous pur souche. Avec ce nouvel album, une étape est franchie. En commandant le CD, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre… Et en voyant le résultat, je crois que je ne pouvais de toute façon pas imaginer l'ampleur de la révolution qui a eu lieu.
Car oui, Peste Noire signe là une bande son à la hauteur de la « fin du royaume de France » et comme je vous le dis, ça tape fort. Un mélange explosif de différents styles musicaux, furieusement rock n'roll, terriblement punk… On range sa batte de base-ball et on écoute.

Première surprise avec « Casse, Pêches, Fractures et Traditions » (tout un programme), le son n'est pas cradingue ! Pour la première fois, le KPN a une production digne de ses prétentions : les instrument sont audibles, et foutrement diversifiés – accordéon, trombone, violoncelle… Ouais, on parle bien de Peste Noire là. Mais je calme directement les craintes des crétins bas du front, ça reste très incisif et on reconnaît sans problème la touche de DJ Famine. Heureusement, on ne tombe pas dans la cacophonie : ça joue la surenchère, mais propre, avec un incroyable sens du rythme et des gimmicks supers entraînants.
On le vérifie sur « Cochon Carotte et les soeurs Crottes. » Avec une deuxième surprise… Des putains de beats électros. Ouais, le dernier Peste Noire passerait bien en boîte : « au galop ma prolo », ça va choper sur le dancefloor : il y a de quoi shaker son booty… Et on peut en outre hurler les paroles en riant très fort. Je reviendrai sur le chef d'oeuvre qui nous est livré au niveau du vocable plus tard… Car arrive « J'avais rêvé du Nord ». La fête est troublée… alors on sort le pompe et en avant les vauriens !
Malgré le changement radical d'ambiance, on reste dans le délire incroyable d'un monde en totale déliquescence. Monument en flamme d'une vingtaine de minutes, le cœur même de l'album. Les passages chantés par Audrey sont lumineux, véritables odes au métal noir. Cette longue féérie s'achève avec l'arrivée de « La Sale Famine Von Valfoutre ». Un morceau qui relève du coup de pied au cul, de la trique… Une agression en règle. Plus proche des anciens albums du groupe, elle n'est pas pour autant en retrait, grâce à un tempo effréné et un sens du style inégalable. Sans oublié les samples qui sont assez renversants… Vient le moment d'en finir : l'album se termine sur La Condi Hu, et cette fois la fête est bel et bien achevée. On remballe, retour à la triste humanité qui nous entoure. Cette chanson est une énumération de maladie que le docteur Destouche aurait trouvée bien répugnante… Plein de panache, l'album s'endort, presque doucement…

On est à une paille du chef d'œuvre absolu. Epargnez moi les gouts et les couleurs, rien à voir.
L'album est d'une cohérence sans faille du début à la fin. Les paroles sont d'une truculence inégalable, tout en gardant un certain second degré et une part d'humour noir. Céline disait que « Les mots ne sont rien si ils ne sont pas notes », Famine l'a bien compris et fait danser le Français comme personne. Pour ce qui est du graphisme c'est Valnoir qui est aux commandes : celui qui voulait de longue date collaborer avec Peste Noire a eu l’occasion une fois encore de faire parler son talent. C'est un sans faute, et le groupe a enfin un écrin digne de son nom. Je regrette juste l'absence de digipack ; enfin, titilleries d'anus que cela… Alors fermez vos gueules et dansez!

Ymishima (09/10)

Tracklist (1:00:23)
La Mesnie Herlequin / 2011
1. Casse, Pêches, Fractures et Traditions 2. Cochon Carotte et les Sœurs Crotte 3. J’Avais Rêvé du Nord 4. Sale Famine Von Valfoutre 5. La Condi Hu

Le duo composé de Heinrich et de Hreidmarr a définitivement tourné le dos au black metal primaire pour lancer une hellektronikal dancefloor warmachine sur le marché… Je crois que vous avez compris ce qui vous attend : la TERREUR. Ce changement d'orientation a valu au groupe un nombre incalculable de lettres d'insultes… KEEP TALKING. WE KEEP LAUGHING. Voilà en gros ce que vous disent les droogies du Count. Avec ses premières demos le groupe a acquis une petite réputation dans le milieu underground. Passant d'un black metal teenage vraiment mauvais à un premier album très dark dancefloor, le groupe a suscité quelques vives réactions. Comme disait un naze à la sortie de l'album, « C'est nul, on dirait de la techno ».

Ultraviolence Über Alles est un album totalement hystérique. On prend une véritable décharge d'adrénaline en l'écoutant. Il donne envie de sauter, courir, hurler, frapper. L'ambiance est un instantané de notre jungle urbaine ultra-tolérante, ultra-clinique, prétendument civilisée et pourtant ultra-violente.
Un charme assez intemporel se dégage de l'ensemble, renforcé par une certaine naïveté et un côté très pulsionnel. Ces deux aspects sont particulièrement visibles par certaines structures alambiquées. On constate que le groupe a réutilisé des chansons composées à ses débuts, c'est le cas notamment de "L.K Nosferat" ou de "Love Game Over" (anciennement Sieghilde). De fait, on ne rencontre pas de structures pop classiques, il y a un coté rentre-dedans totalement incontrôlé. Ce qui est d'ailleurs en total contraste avec la précision et la vitesse des machines utilisées. Les beats sont hyper rapides, le flot de parole également.
Le chant est rempli de haine et de hargne, Hreidmarr assure des parties qui sont parfois proches de l'intorchable.
Huit titres composent l'album, et « Political Police » et « Get a gun – shoot at random » sont des tubes incontournables. Au niveau du concept, on est dans le même registre que la musique – cohérence oblige. La décadence est partout, avec de nombreuses références au chef d'œuvre qu'est Orange mécanique. Heinrich et sa Kubrick stare, les samples utilisés, les costumes… On note aussi quelques samples provenant de Full Metal Jacket.
En son temps l'album était sortit chez Kodiac. Il avait été distribué de manière relativement confidentielle mais avait laissé une rune indélébile sur le front de la scène musicale. Suite à la fermeture du label, l'album est longtemps resté en attente de réimpression.

Une brillante réédition a été faite chez Season Of Myst. Et je n'emploie pas le mot brillante par hasard… le label n'ayant pas été foutu de mettre une couverture mate au digipack comme le groupe l'avait demandé. Détail? Non! Crasse incompétence. Car quand on voit le travail fourni sur cette réédition, on se dit que franchement, l'album méritait un écrin exemplaire. Valnoir s'est  magistralement chargé du graphisme ; c'était LE point en retrait sur l'édition d'origine. La couverture a fait parler d'elle, je vous laisse le soin de la découvrir.
Le groupe a fait quelques changements au niveau du mixage. Le son est un peu plus moderne. Quelques ajouts qui viennent rajeunir l'ensemble ; aucun véritable bouleversement et c'est tant mieux.  La principale nouveauté réside dans l'adjonction d'une seconde partie au disque, contenant des reprises des titres de l'album par différents groupes. Plutôt que de fournir de pâles remix sans âme, tous ont joué le jeu de s'approprier les morceaux. Ainsi par exemple, Blackrain signe une reprise vraiment époustouflante de "Get a Gun", probablement la plus proche du morceau d'origine, mais également la plus efficace. Varsovie et Lower 48 offrent des prestations tout aussi convaincantes. Les autres groupes ne déméritent pas… préparez-vous à être conquis. Il y en a pour tout les goûts.  En somme, la réédition apporte un lot de références supplémentaires (ça va du mur de Berlin au sang de porc), avec un contenu vraiment massif : l'Übercharged donne un coté plus mature à Ultraviolence Über Alles.
 

Ymishima (07/10)

www.thecnk.org

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Kodiac / 2002 – Season Of Mist / 2009

1.Political Police 2.Jim Beamed Ahnenerbe TV 3.L.K. Nosferat 4.Kommando '96 5.Apology 6.Get a Gun – Shoot at Random 7.Love Game Over 8.Bunkermoon Khaos 3

Bonus Übercharged
1.Political Police (Lower 48 Remix) 2.Jim Beamed Dum-Dum Khaos (Tamtrum Remix) 3.L.K. Nosferat (Enjoy Crash Mix by Momie) 4.(We Don't Care About) Kommando '96 (Herrschaft Remix) 5.Apology (Helel Remix) 6.Get a Gun, Shoot at Random (Blackrain Remix) 7.Love Game Over (Varsovie Remix) 8.Bunkermoon (Total War Mix by HIV+)