Archive for septembre, 2012

Premier album pour un nouveau groupe. Premier bon album même.

Soyons direct : je ne m'attendais pas à entendre ce genre de musique quand j'ai accepté de chroniquer le nouveau (et premier donc) Dead Cowboy's Sluts. Le groupe revendique sa filiation avec le Metal Américain dans son nom (Cowboy comme Cowboys From Hell de vous-savez-qui) et sa musique (Pantera déjà sous entendu, mais aussi Lamb Of God et même quelques accents Nola à la Down.).

Un sacré fourre tout musical qui arrive à faire tenir debout un monstre pompant ses idées tant dans les riffs couillus du Thrash moderne, tendance Hardcore que du Sludge/Doom. On sent derrière la musique un point essentiel à mes yeux et qui m'a directement marqué : un vrai jeu de guitaristes, un vrai son de guitares. Il y a assez peu de soli, mais ce n'est pas là le point crucial. Loin des sons parfois trop synthéthiques de beaucoup de groupes aujourd'hui, Dead Cowboy's Sluts joue avec des musiciens qui savent faire sonner des instrus. On entend parfaitement les lampes des amplis, la distorsion est belle, le jeu est rempli d'harmoniques slifflées, …

Si le son est bon, il faut désormais s'arrêter un instant sur les compos. Et de ce côté là, je trouve que Dead Cowboy's Sluts s'en tire avec les honneurs. Le groupe place énormément de changements de rythme. L'auditeur n'est pas lassé, le groupe ne se répète pas. Il tabasse, il envoie du lourd. La batterie cogne à grande vitesse, les riffs de guitares sont agressifs, tranchants, chirurgicaux même. La voix montre quelques qualités qui devraient être exploitées à l'avenir, avec du travail. Je la trouve un peu monotone mais sans être pour autant rédhibitoire.

Le son de l'album est plutôt énorme, une belle basse qui claque, j'ai déjà parlé du son des guitares. Je ne suis pas un fin analyste du son de batterie mais il convient tout à fait ce qu'on en attend. Chaque instru prend une belle place sans pour autant déborder sur les autres, les variations de sons et d'effets sont claires. Le son est flatteur, un peu gonflé, à l'américaine.

Un premier album plutôt bien foutu donc. Je regrette surtout la pochette ni particulièrement géniale ni particulièrement jolie. Bon, je la trouve même plutôt moche. Quelques titres sont une belle claque («I Will Hunt You Down», «Skull Crusher»et «Backdraft» m'ont particulièrement séduits). Je pense que Dead Cowboy's Sluts vient de rentrer d'un grand coup de pied dans la porte dans le petit monde du Metal made in France (mais avec accent US) et avec une assez jolie manière. J'attends la suite avec une certaine impatience.

Poney [7.5/10]

Myspace officiel : http://www.myspace.com/deadcowboysslutsmusic

Facebook : http://www.facebook.com/deadcowboyssluts

2012 – M&O Music

1. B.T.K 2. Asylum Breakout 3. I Will Hunt You Down 4. Lusk 5. Must Be Broken 6. Criminal 7. Purify By Fire 8. This Hate 9. Gates To Perdition 10. Skull Crusher 11. Life, Death, And Its Painful Intervening Period 12. The Hand Of Death (Part I) 13. The Hand Of Death (Part II) 14. Backdraft

Saturnian – Dimensions

Saturnian est un quintet originaire du Royaume Uni fondé en 2010, qui commence à faire parler de lui Outre Manche, notamment depuis qu'il a remporté un concours au Bloodstock festival. Le groupe dispense une mixture connue et sans prise de risque, du Black Metal Symphonique, pompeux, agrémenté de nappes de claviers un brin dégoulinantes, et des choeurs féminins éthérés. 
Sans oublier un chant black (qui a dit Shagrath  ?), un mur de guitares et une section rythmique qui mouline. Le groupe explore un sillon bien creusé par d'illustres prédécesseurs. Cela rappelle furieusement Dimmu Borgir, le groupe déroule son interprétation au taquet pendant près d'une heure, pendant laquelle on peut déplorer une production inégale et surtout une absence quasi totale de personnalité de la part du combo.  Le groupe fait bien une brève incursion Heavy Metal sur le titre "Shadow Of Prophecy", mais cela demeure bien trop timide. Alors c'est évident, le groupe n'a rien d'une bande de manchots, les envolées agressives sur "Into Etheria" font mouche, mais Saturnian ne délivre aucun titre majeur qui puisse susciter réellement de l'intérêt. Maîtriser son sujet est une chose, mais apporter sa pierre à l'édifice semble encore hors de portée pour cette jeune pousse.
 
Hamster (05/10)
 
 
Indie recordings / 2012
 
Tracklist (57:13)
1.Construct: Illusion 2.Into Etherea 3.Aphotic 4.Eternal Eclipse 5.Shadow of Prophecy 6.Traces From the Past 7.Dimensions 8.Origins of the Future 9.The Immaculate Deception 10.Wreathed In Flame (Bonus Track)
 

My Dying Bride – A Map of All Our Failures

Au sein de la rédaction, on apprécie les débats idiots et sans fin (quoiqu'on trouve toujours quelqu'un dans l'équipe pour brandir un point Godwin, pour les faire cesser prématurément). Tiens par exemple, une soirée à s'étriper pour savoir quel fut le dernier album de My Dying Bride qui ne suscitait pas une volée de bois vert ?
On ne va pas tourner autour du pot, cela fait un bail que l'inspiration n'est plus de mise, le groupe est l'ombre de lui même depuis bientôt 10 ans (on peut dater plus précisément, avec l'album Songs of Darkness, Words of Light), et s'est bien éloigné du Doom Death. Du coup on écoute cet album avec détachement, un poil persuadé qu'il n'y a plus rien à espérer de ce groupe.
« Knell Till Doomsday » sonne agréablement aux oreilles paradoxalement, My Dying Bride possède suffisamment de savoir faire pour titiller la corde sensible (les variations de tempo, le violon comme au bon vieux temps), et rappelle qu'il fut le maître du genre. Tout n'est pas parfait, comme en témoignent les vocalises claires et nonchalantes d'Aaron Stainthorpe, mais voilà que ce dernier revisite le chant Death. Là on croit au miracle, au père noël, c'est la Saint Glin Glin dans les enceintes. Les anglais renouent avec les fondamentaux du genre, on s'enthousiasme on se pince et on se rappelle aussi dans un moment de lucidité que la ficelle est un peu grosse, qu'au fond le groupe se contente de recycler des riffs d'antan. C'est pas faux. Cela dit, c'est bien plus convaincant qu'une espèce de metal gothique qui se dandinne et dont la torpeur agace. Malheureusement, My Dying Bride joue avec les nerfs des nostalgiques, le groupe n'a pas rompu avec sa tentation d'aller voir ailleurs, au delà du Doom Death. Et le voilà qui oscille, alternant titres ou figurent des envolées à l'ancienne, et plus souvent d'autres ou le groupe patauge dans une mélasse qui ne laisse guère d'empreinte entre les oreilles.
La majorité des titres n'emballe pas, il manque toujours quelque chose (au delà du chant) pour convaincre. « The Poorest Waltz », le titre éponymine, « Abandoned As Christ » ont l'ambiance mais il manque un souffle épique, et on décroche invariablement.
En revanche trois titres réveillent les morts : « Kneel Till Doomsday », « A Tapestry, Scorned », « Hail Odysseus ». On se retrouve au final dans un océan de mollesse avec quelques éclairs de rage. Si vous cherchez du Doom Death ultime et écrasant, ici abandonnez tout espoir. Vous devriez allez  écouter le dernier opus d'Evoken.

Hamster (05/10)

 

www.mydyingbride.net

Peaceville / 2012

Tracklist (63 minutes) : 1. Kneel Till Doomsday 2. The Poorest Waltz 3. A Tapestry Scorned 4. Like a Perpetual Funeral 5. A Map of All Our Failures 6. Hail Odysseus 7. Within the Presence of Absence 8. Abandoned as Christ