Archive for septembre, 2012

Interview par mail de THE GRAVIATORS (Johan Holm – basse & Henrik Bergman – batterie), septembre 2012

 

01. Pourrais-tu nous en dire plus sur le groupe, sa création et ses membres ?

Henrik : Nous sommes tous originaires de la même petite ville dans le sud de la Suède. Martin et Johan jouaient autrefois dans un groupe appelé STONED IN AGES. Après la séparation du groupe, ils décident de lancer THE GRAVIATORS avec Niklas comme chanteur. Après le départ du batteur d’origine, ils m’ont contacté et j’ai sauté sur l’occasion. J’ai toujours voulu être dans un groupe avec ces mecs et Niklas est un chanteur étonnant. Donc j’ai rejoint le groupe en janvier 2009.

 

02. Quel est votre état d’esprit quelques semaines après la sortie de votre deuxième album Evil Deeds ?

Henrik: Eh bien nous sommes désormais sur un label important donc il va être très intéressant et excitant de voir quelle réception va recevoir le nouvel album. Nous allons sans aucun doute toucher plus de gens avec Napalm Records comme partenaire.

03. De ton point de vue, quelles sont les principales différences entre Graviators et Evil Deeds ?

Henrik :La différence principale vient de Berno Paulsson qui a enregistré et produit Evil Deeds. Il a fait de même pour l’opus des SPIRITUAL BEGGARS Another Way to Shine. Cet album développe un son vintage légendaire. Nous pensons que notre premier album affiche un son trop moderne, trop stoner. Et puis Evil Deeds est le résultat d’un effort plus collectif. Quand j’ai rejoint le groupe, tous les titres étaient déjà composés. Certaines compositions plus anciennes ont également atterri sur le nouvel album mais pour la majorité d’entre elles, nous avons travaillé tous ensemble, avec chaque membre proposant des idées. Enfin, avec une tournée en Europe dernière nous, nous étions vraiment un groupe plus uni et concentré en rentrant en studio.

 

04. Quelles sont vos principales influences ?

Johan: Nous tirons nos influences des bois et du monde complètement barré dans lequel nous vivons, tout semble plier devant l’argent. Nous avons grandi dans les années 80 au son des cassettes de JUDAS PRIEST, MOTLEY CRÜE et de tous les autres groupes métal qui connaissaient à un large succès à l’époque. En grandissant (adolescents) nous avons découvert l’alcool et BLACK SABBATH ! Tout c’est alors enchainé avec LED ZEPPELIN, PURPLE, KISS, HAWKWIND et tous les groupes hippies de Woodstock et de l’île de Wight. Et bien sûr, le film Hair ! Ah ah je l’aime celui-là. Quelques temps plus tard nous sommes tombés sur ELECTRIC WIZARD et SLEEP et cela a été un feu d’artifice. Donc nos influences se sont nourries de tout cela et de bien plus encore. Encore et Encore ah ah

 

05. Quand vous composez, comment recapturez-vous le son et l’esprit du rock des années 70 sans tomber dans le piège de la nostalgie stérile ?

Johan: Nous n’essayons pas de retrouver l’esprit des années 70. Nous jouons la musique que nous aimons, c’est aussi simple de ça. Notre son est inspiré des groupes ayant bercé notre enfance. Naturellement cette musique vient à nous, c’est notre façon de travailler.

 

06. Comment avez-vous rencontré Van Kelly l’artiste à l’origine de vos superbes visuels ?

Johan: Je crois que nous avons contacté Vance par mail quand nous avons eu la confirmation que notre premier album allait être édité en vinyl. Nous sommes tous des collectionneurs de vinyls et donc cela avait une grande importance pour nous. Il fallait que nous puissions avoir une pochette géniale. Nous avons échangé des mails et il a alors commencé à peindre. Nous avons tous été subjugués par son travail artistique donc la décision de retravailler avec lui pour Evil Deeds et le single Häxagram n’a pas été difficile à prendre. Le résultat parle pour lui-même.

 

07. Vous allez bientôt entamer une tournée européenne. Que pouvons-nous attendre de ces shows ?

Johan: Les gens qui viendront à nos concerts peuvent s’attendre à assister à une performance intense. Les chansons sont géniales et ils retourneront chez eux avec un grand sourire. Nos titres sont taillés pour la scène. Il sera difficile de ne pas secouer la tête et de taper du pied en rythme avec nous.

 

08. Quels sont tes principales attentes et espoirs pour THE GRAVIATORS ?

Johan : Nous espérons que cet album connaitra plus de succès que le précédent et que nous parcourrons le monde avec lui. Mon rêve est de pouvoir quitter mon boulot pour me consacrer à la musique (nous aimerions tous pouvoir y arriver). Nous avons également commencé à composer de nouvelles chansons donc soyez attentifs, vous ne savez pas ce qui peut croiser votre chemin ah ah !

Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview:  (réponses de Niklas)

01. Quelle est ta chanson favorite ?

PENTAGRAM « Forever my Queen »

 

02. Premier album acheté ?

DEEP PURPLE – Stormbringer (en cassette)

 

03. Dernier album acheté ?

CANDLEMASS – Psalms for the Dead

 

04. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Le bruit de la forêt

 

05. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Mes bourdonnements d'oreilles

 

Chronique de l'album ici

Fortarock 2013

Après une édition 2012 riche en émotions, le Fortarock revient pour sa 5e édition qui se tiendra le 1er juin 2013. Au niveau des changements, notons un nouvel endroit, le Goffertpark de Nijmegen (vous vous souvenez, le Dynamo Open Air ? C'était là).

Et l'affiche ?

Rammstein

Volbeat

Motörhead

Opeth

Mastodon

Amon Amarth

Hatebreed

Kreator

Airbourne

Finntroll

Heaven Shall Burn

Five Finger Death Punch

Entombed

Enslaved

Delain

Amenra

Audrey Horne

Hacktivist

 

Les tickets sont en vente… Pour toutes les infos, une seule adresse : http://www.fortarock.nl/

 

Si Keeper Of The Seven Keys Part I est assurément le chef d'œuvre de Helloween, sa suite, Keeper Of The Seven Keys Part II, correspond à son pic de popularité et à son plus grand succès commercial. Grâce notamment à deux singies imparables, « Dr Stein » et « I Want Out », le  disque se vendit à plus d'1 700 000 exemplaires et donna lieu à une tournée triomphale dont le point d'orgue fut une apparition aux Monsters of Rock de Donington. Beaucoup prédisaient alors à Helloween la stature d'un Iron Maiden ou d'un Judas Priest. Bien mal leur en a pris car l'on sait que la Roche tarpéienne est toujours proche du Capitole : à la fin de cette tournée Kai Hansen quitta le groupe et Helloween fut fauché en pleine gloire, le groupe connaissant un déclin brutal dont il ne s'est jamais vraiment totalement remis. Quoiqu'il en soit Keeper Of The Seven Keys Part II reste l'album préféré des fans et la plupart de ses chansons des classiques des concerts. 

Le chef d'œuvre de Michael Weikath

Outre être l'album le plus vendu et le plus vendeur de Helloween, Keeper Of The Seven Keys Part II est aussi l'album de l'effacement de Kai Hansen qui ne signe que deux titres ici (trois si on inclut le bonus track présent systématiquement sur tous les pressages CD, « Save Us »). C'est son comparse et semi-rival, Michael Weikath qui se taille la part du lion, intrégrant cinq titres de son cru. Et en tenant compte de la durée des compositions, on réalise encore mieux l'apport de Weikath puisque ce dernier a écrit les treize minutes de la monumentale « Keeper Of The Seven Keys », suite du fameux morceau « Halloween » et dernier épisode de la sage du Gardien des sept clés. En intégrant deux de ses compositions (« You Always Walk Alone » et le beau mi-tempo « We Got The Right »), Kiske commençait à occuper une place de plus en plus importante dans le processus créatif du groupe. Mais heureusement pour cette album, il n'est pas aux commandes. 

Si Keeper of The Seven Keys devait être un double album à l'origine, le refus du label et les défauts des compositions proposées par Weikath l'ont définitivement scindé en deux parties, voire en fait en deux disques. La première partie, plus courte et homogène, est avant tout l'œuvre de Kai Hansen, alors que ce Keeper Of The Seven Keys Part II comprend de manière dominante les chansons de Weikath qui n'étaient restées qu'à l'état de démo. De facto, les deux parties diffèrent sur de nombreux points. La partie II est nettement plus longue : avec 54 minutes de musique contre les 37 de la première partie, Helloween propose beaucoup plus de choses aux fans cette fois. La contre-partie en est que la qualité est moins systématique.

Quelques signes d'inconstance

Alors que de bout en bout, Keeper Of The Seven Keys Part I, ne connaissait aucun fléchissement, ici l'inspiration varie quelque peu. Voyez : après un brulôt de speed mélodique aussi majestueux que « Eagle Fly Free » au refrain légendaire, l'auditeur découvre une bonne composition de Michael Kiske, « You Always Walk Alone », mais déjà en deçà du titre précédent. Il tombera de haut sur le fort pénible « Rise And Fall » et son refrain tartignole, dans un style « happy metal » puéril. Et l'on pourrait continuer… « Dr Stein » dans un genre assez similaire mais mieux composé raccroche l'auditeur qui lui trouvera toutefois une certaine incohérence dans la structure, puisque à un refrain guilleret succède une embardée speed, certes de qualité, mais un peu incongrue. « We Got The Right » fait quelque peu retomber l'attention malgré les qualités du chant de Kiske qui éclate à l'oreille ici. La fin du disque est bien meilleure et l'on peut se poser la question du choix de placer le sublime « March Of Time » et le single catchy « I Want Out » en septième et en huitième place. L'album se clot en majesté sur le somptueux « Keeper Of The Seven Keys », qui démontre tout le savoir de composition de Weikath, dans une alternance de moments doux, de montées en puissance et de climax majestueux à l'image du refrain inoubliable. Il est difficile de comparer la qualité de cette pièce épique au « Halloween » du disque précédent car elle se montre au final assez différente. À mon avis le niveau d'excellence est quasiment le même. Le bon titre « Save Us » n'est lui qu'un bonus track d'ailleurs mal placé, tellement sa vigueur agressive digne du premier Keeper contraste avec ce qu'on a pu entendre plus tôt sur cette deuxième partie. 

Car on remarquera aussi qu'il y a moins de cohérence stylistique ici que sur les deux disques précédents d'Helloween : comment faire voisiner les bruits d'animaux qui clôturent « Rise And Fall » avec le message plus grave de « March Of Time » ou la tonalité épique de « Keeper Of The Seven Keys » ? Je m'interroge. On remarque toutefois que globalement cette deuxième partie de la saga du Gardien des sept clés est plus apaisée que la première, le speed énervé étant de plus en plus remplacé par une orientation plus strictement heavy « classique ». La production de la paire Hansen / Newton fait beaucoup pour cela : plus claire et maîtrisée que celle du disque précédent dont Newton et Hansen étaient déjà les auteurs, elle est aussi plus « clinique ». Par ailleurs, elle met beaucoup en valeur le chant de Kiske au détriment des guitares, un peu plus en retrait et manquant légèrement de tranchant. Si la voix fabuleuse d'un Kiske toujours aussi impérial en profite, cela nuit quand même à la puissance du tout. On sait par ailleurs que Weikath préfère de beaucoup la production de la première partie et qu'il a en conséquence remixé certains des titres de Keeper… part II pour la compilation Treasure Chest. L'écoute de ces remixes, certes brouillons mais plus puissants, donne une idée de la manière dont le disque aurait pu sonner si le groupe avait totalement contrôlé la production. 

Ces réserves ne doivent pas obérer l'essentiel toutefois : Keeper Of The Seven Keys Part II est certes légèrement imparfait mais de très haute tenue. Et si on tient compte de sa durée assez longue pour l'époque, on ne peut que qualifier ce disque de « majeur », largement du niveau d'un Seventh Son of A Seventh Son ou d'un Screaming For Vengeance de qui vous savez. C'est dire !

Baptiste (9/10)

 

Noise / 1988

Tracklist (54:50) : 1. Invitation (intro) 2. Eagle Fly Free 3. You Always Walk Alone 4. Rise And Fall 5. Dr Stein 6. We Got The Night 7. March Of Time 8. I Want Out 9. Keeper Of The Seven Keys 10. Save Us