Du journalisme musical et de l'objectivité en particulier
 
"Bon dis nous la vérité, tu l'as viré Mister Patate ?". 
Bordel, cette question m'a fait avaler mon café de travers. Hé bien non je tiens à démentir toute implication, il a claqué la porte tout seul comme une brute. Sans l'approuver je le comprends un poil, cantonné qu'il était dans un rôle de brute un peu gore et francophobe. Et parfois une bonne gueulante est salutaire quand on se retrouve confronté à ces tartes à la crème indigestes sur l'objectivité de nos chroniques.
Mettons fin une fois de plus à une légende urbaine, ça n'existe pas, le principe est simple nous avons un chroniqueur, qui va décrire plus ou moins longuement (tordons le cou au passage une fois encore à une idée reçue, les plus longues ne sont pas forcément les plus alléchantes loin de la, on frôle l'onanisme assez souvent), si l'album qu'il écoute vaut plus que le silence.
Il donne son avis, ni plus ni moins, nous ne sommes pas en train de vous donner la becquée du haut de notre piédestal, misérables lecteurs (et connaissant Patate, ce sont des bons coups de pied au cul qu'il distribuerait sans compter). Et c'est ce qui compte à mes yeux, que le chroniqueur donne son avis franchement, d'ailleurs je tiens à rappeler qu'aucun d'entre eux n'a été censuré, ni éjecté pour ses propos, et je n'ai pas l'intention de changer de fusil d'épaule. 
Au delà de ça, il n'y a pas mort d'homme, quelques égos froissés, qui parfois prennent la peine de répondre à la hauteur de leurs capacités intellectuelles. Rien que pour cela, il faut les en remercier, toute réaction est bonne à prendre, ce sera toujours mieux que l'indifférence. Il va de soi d'ailleurs que le droit de réponse chez nous est de rigueur, même quand il est maladroit.
 
Toutefois épargnez nous les clichés, la "grande famille du metal qui doit se serrer les coudes" (j'aime aussi la variante conspirationniste qui va avec…), en soutenant la scène locale quoi qu'il en coûte, non merci sans façon. Avec ce genre d'argument on peut se retrouver à soutenir des groupes dont le principal talent réside chez leur chargé de promo, mais dont le propos musical laisse de marbre. 
Nous, on tranche dans le vif, que cela plaise ou non, et le chauvinisme n'a pas sa place chez nous, depuis quand la nationalité d'un groupe serait un argument majeur pour juger de la qualité d'une compo ? 
Si on aime on le dit aussi, si cela flatte l'égo d'un artiste, tant mieux pour lui, mais qu'il ne le prenne pas pour un abonnement à vie, on peut changer d'avis si l'album suivant est une bouse tiède. C'est la règle. On se fiche tout autant de savoir si le groupe est poussé par une grosse structure ou par un indépendant. A partir de là, les labels, les groupes qui nous font confiance le font en connaissance de cause pour le meilleur et pour le pire. Et c'est très bien ainsi.