Archive for octobre, 2012

Fullforce – Next Level

Pour faire taire leurs détracteurs, les suédois de FULLFORCE se sont remis très rapidement au travail et reviennent, dix-huit mois seulement après la sortie du premier opus, avec un nouvel album intitulé Next Level. Ils prouvent ainsi à tous qu’il ne s’agissait pas que d’un projet éphémère rassemblant la crème de la scène métal suédoise. La crème ? Jugez plutôt : Mike Andersson (CLOUDSCAPE), Tommy Larsson (ex-HEED), Stefan Elmgren (ex-HAMMERFALL) et Anders Johansson (HAMMERFALL, Ex-MALMSTEEN). Si on ajoutait à cela Magnus Rosen qui a tenu la basse quelques mois, on aurait pu parler d’HAMMERFALL version 2.0. Soulignons quand même un changement depuis One (2011), Stefan Rosqvist seconde désormais Elmgren en lieu et place de CJ Grimmark.

Amateurs de bons riffs et de mélodies bien accrocheuses vous allez être servis par FULLFORCE. On peut faire confiance à Elmgren pour pondre des chansons très catchy et diablement efficaces. Il a quand même écrit quelques tubes d’HAMMERFALL. Tout en gardant cette primauté des guitares, l’option musicale choisie demeure quand même assez différente de celle de son ancien groupe. Ici on ne parle pas que de heavy métal traditionnel, on trouve en effet un petit côté hard rock, presque FM à la musique de FULLFORCE. Les refrains simples et mélodiques et le chant de Mike Andersson jouent beaucoup. On se croirait presque, à l’écoute des premiers titres de l’album, sur la côte ouest américaine dans les années 80 ( cf « A night to Remember »). Sans tomber dans le glam, ni être BON JOVI, les suédois ont souhaité d’évidence proposé des compositions très accessibles tout en conservant la puissance et l’agressivité typiquement heavy métal. Par contre, FULLFORCE sait alterner les ambiances et les rythmes, on est loin d’un disque bourrin de la première à la dernière minute. Next Level renferme même deux ballades « Strongest Thing Of All » et « tout Smile At The World », guimauves à souhait.

Finalement je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à cela de la part de FULLFORCE. A la lecture du line-up, je pensais trouver un disque tranchant, blindé d’hymnes guerriers capable de lutter avec les ténors du genre sur leur propre terrain. Intelligemment, Elmgren & co surprennent et on les retrouve là où on ne les attendais pas. Sans être génial et enthousiasmant, Next Level reste sans prétention et offre un bon moment. Un petit bémol quand même sur la production assurée par le groupe dans son home studio. C’est peut-être dû aux fichiers transmis par le label mais on a parfois l’impression que les musiciens jouent dans un bocal. Rien de rédhibitoire mais on ne s’attend pas à ce type d’écueil de la part d’un groupe scandinave confirmé.

Oshyrya (07/10)

 

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SPV / Steamhammer – 2012

Tracklist (53:08 mn) 01. Broken dreams 02. Break it, Crack it, Destroy it 03. Back to life 04. A night to Remember 05. Karma 06. Whispers 07. Smile At The World 08. Hate…Love…Drop It! 09. Visions 10. Course of life 11. Awesomeness 12. Mysterious Ways 13. Strongest Thing Of All

Kamelot – Silverthorn

Ne nous voilons pas la face, les américains étaient attendus au tournant par toute la communauté des fans avec ce nouvel album, Silverthorn. Deux ans après la petite déception Poetry For The Poisoned (chronique ici) qui démontrait encore et toujours que KAMELOT regorge de talent mais tourne aussi en rond. Avec le départ surprise de Roy Khan, son chanteur mythique, le groupe avait beaucoup à prouver. Le recrutement de Tommy Karevik (SEVENTH WONDER) en a surpris plus d’un mais on comprend le choix de Thomas Youngblood à l’écoute du disque. Après plus de 21 ans de carrière, KAMELOT doit confirmer son statut de leader de la scène power métal épique.

Silverthorn va exiger de la patience de la part de l’auditeur. Ma première écoute a été très décevante et je commençais déjà à vouer KAMELOT aux gémonies. J’ai eu vraiment l’impression de me farcir un à nouveau Ghost Opera ou Black Halo. La patte KAMELOT est immédiatement reconnaissable et la voix de Karevik est finalement très proche de celle de Khan. Il y a bien sûr quelques différences mais le mimétisme reste flagrant. Youngblood a choisi de ne pas se compliquer la tâche en prenant en chanteur très proche vocalement (et dans la gestuelle) par rapport à son prédécesseur. Autant Fabio Lione ramait parfois sur certaines chansons, autant là on peut être sûr que le défi de se frotter au vieux répertoire va être relevé aisément. Attention, on peut dès la première écoute apprécier la qualité de la musique proposée, la richesse des arrangements et l’efficacité des compositions mais j’espérais un nouveau départ pour les américains. Mais la grande leçon de Silverthorn est que celui qui persévèrera sera finalement récompensé. Certains parleront de méthode Coué, à force de vouloir aimer ce disque, j’ai fini par atteindre mon but.

L’album est fondamentalement plus orchestral, moins rentre-dedans que son prédécesseur. Alors que le départ de Kahn aurait pu signifier la fin d’une époque pour le groupe, Youngblood et ses compagnons ont assuré une continuité par rapport au passé musical récent du groupe. L’univers est toujours plus sombre et inquiétant. En plus d’un « Sacrimony » très traditionnel, « Ashes to Ashes » est beaucoup plus tranchant et attaque l’auditeur bille en tête. Il me semble que Kahn prenait de plus en plus de place dans KAMELOT et qu’avec le recrutement de Karevik, Youngblood reprend fermement les rênes du groupe. Les guitares sont plus agressives que jamais et mènent sans opposition les débats malgré les orchestrations et les couches de claviers. Mais comme c’est un guitariste intelligent et talentueux il sait laisser de la place à ses camarades et ne pas sortir le rouleau-compresseur du début à la fin. Les morceaux de bravoures alternent les plages plus calmes comme « Song For Jolee » pour permettre à chacun de reprendre sa respiration. Ces compositions plus intimistes laissent aussi éclater la maîtrise et le talent du nouveau chanteur.

Encore une fois les américains ont su s’entourer d’une fine équipe pour mener à bien cette nouvelle aventure : Elize Ryd (AMARANTHE), Alissa White-Gluz (THE AGONIST) et le groupe EKLIPSE auxquelles vous ajoutez les habituels Sascha Paeth, Miro, Amanda Somerville…. Et il faut admettre que c’est du beau travail. Tout sonne bien et juste malgré la complexité de certaines parties avec chœurs, instruments à cordes et nappes de claviers. Le groupe lui-même est au sommet de son art, chaque musicien offrant une très belle prestation. Mention spéciale pour Casey Grillo, un des batteurs métal les plus sous-évalués, qui m’épate album après album pour sa maîtrise technique.

Finalement, Silverthorn laisse une impression très positive tout en ayant provoqué une large palette d’émotions à son auditeur. Ceux qui espérait un renouveau et un changement de cap seront déçus, KAMELOT n’a pas dévié d’un pouce de son chemin mais avouons qu’ils font cela très bien. On laisse passer pour cette fois car le groupe devait rassurer avec un nouveau chanteur. Nous serons par contre moins compréhensifs avec le prochain si la recette continue à ne pas évoluer.

Oshyrya (8,5/10)

 

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SPV / Steamhammer – 2012

Tracklist (56:29 mn) 01. Manus Dei 02. Sacrimony (Angel Of Afterlife) 03. Ashes To Ashes 04. Torn 05. Song For Jolee 06. Veritas 07. My Confession 08. Silverthorn 09. Falling Like The Fahrenheit 10. Solitaire 11. Prodigal Son Part I: Funerale Part II: Burden Of Guilt (The Branding) Part III: The Journey 12. Continuum

Hooded Menace – Effigies of Evil

Troisième album du groupe de Doom Finlandais formé en 2007, Effigies of Evil en impose. Il faut dire que le groupe n'a pas perdu de temps participant à 5 splits (dont un avec Asphyx), réalisant un démo et deux albums. Un activisme forcené à l'image de son frontman Lasse Pyykkö, impliqué dans tout un tas de groupes (pour les curieux, les combos en activité : Claws, Plegethon, Ruinebell, Swarming, The Skeletal, Vacant Coffin… ajoutez en une demie douzaine pour avoir le CV complet du bonhomme).

Cette fois c'est l'occasion de sortir de l'ombre, en se retrouveant sur un label plus costaud tel Relapse Records. On y retrouve un subtil mélange de Black Sabbath, Candlemass, une pincée de cathedral et du Death metal, sans négliger quelques figures de styles proches du metal mélodique. Entendons  nous bien, le groupe ne cherche pas à inventer l'eau tiède, en revanche il nous livre des compos très accrocheuses, à coups de riffs abrasifs, d'une batterie qui tabasse, d'une basse ronflante et de vocalises d'outre tombe à glacer le sang. Une formule somme toute classique me direz vous, mais ici elle possède l'avantage non négligeable d'être très efficace.

Difficile de résister au travail de sape des conduits auditifs entrepris le plus souvent à la vitesse d'un pachyderme par Hooded Menace, agrémenté d'extraits de films d'horreur, histoire de poser une ambiance lugubre. Le groupe ne se contente pas de son savoir faire, il démontre tout au long de l'album son aisance dans le mélange des genres Death et Doom. On retient aussi sa parfaite maîtrise des variations de tempo, et les passages mélodiques, élegants, sans pour autant se vautrer dans l'onanisme. Avec cet album plus abouti et plus accessible que ses efforts précédents, Hooded Menace se donne les moyens de se hisser parmi les pointures du genre. Amateurs de Doom Death, vous ne serez pas étonnés de vous voir recommander une fois de plus un groupe en provenance de Finlande, l'autre pays du Doom.

Hamster (08/10)

 

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www.myspace.com/hoodedmenace

http://hoodedmenace.bandcamp.com/ (album en écoute en streaming)

Relapse Records / Modulor / 2012

Tracklist (58:02)1. Vortex Macabre2. Effigies Of Evil 3. In The Dead We Dwell 4. Curses Scribed In Gore 5. Crumbling Insanity 6. Summoned Into Euphoric Madness 7. Evoken Vulgarity 8. Retribution In Eternity 9. Psychopath (Eternal Darkness cover) (bonus track) 10. Burning A Sinner (Witchfinder General cover) (bonus track)