On ne peut dire que l'activité de Dare soit très dense ces derniers temps. Pour écouter ce réenregistrement de Calm Before The Storm, il aura fallu attendre trois ans depuis le plutôt réussi Arc of The Dawn. Il est vrai que Darren Wharton s'est impliqué récemment dans une nouvelle reformation de Thin Lizzy, ce qui a pu l'accaparer et l'écarter de ce qui reste avant tout son projet personnel. 

A priori, le réenregistrement de Calm Before The Storm quatorze ans après l'original ne pouvait témoigner d'un gros regain de créativité. J'attendais la chose sans grand enthousiasme même si je pouvais comprendre que Wharton, qui vient de récupérer les droits sur un disque victime de la faillite du label MTM, ait voulu le présenter de nouveau à son public, notamment aux États-Unis où la première version n'avait pas été distribuée.

Et pourtant… Si ce réenregistrement n'apporte pas à priori rien de très neuf, excepté une tracklist modifiée et deux titres non parus – « Precious » et « Cold Wind Will Blow » –, il m'a totalement conquis. La nouvelle version de Calm Before The Storm réalise le tour de force d'être encore plus marquante et bouleversante que l'originale. Notammant car la production y est meilleure et plus dynamique mais aussi car les nouveaux musiciens de Wharton y sont plus maîtres de leur sujet. Dare n'est pas redevenu pour autant un groupe de hard rock comme sur ses deux premiers disques et le combo n'a pas rajouté de guitares saturées. Mais l'ensemble est beaucoup plus fort et poignant. Les mélodies apparaissent ainsi à l'oreille plus superbes que jamais et la voix de Wharton belle à pleurer. Personnellement « Someday », « Crown Of Thorns », « Calm Before The Storm » ou « Rescue Me » me bouleversent totalement. Et les deux nouvelles compositions, dont l'entêtant « Precious », ne dépareillent pas loin de là. 

Évidemment pour être réceptif à la musique de Dare, il faut apprécier d'entendre des guitares saturées doublées par des guitares acoustiques, de goûter des refains aussi simples que lyriques, et affectionner les ambiances profondément romantiques. Plus généralement : si on conserve en soi ne serait-ce qu'une parcelle d'humanité, la musique de Darren Wharton sur ce Calm Before The Storm 2 ne peut vous laisser insensible. Tout simplement.

Baptiste (9/10)

Site Officiel

Legend Records – GerMusica Promotion / 2012

Tracklist (54:09) : 1. Walk On The Water 2. Someday 3. Calm Before The Storm 4. Crown Of Thorns 5. Precious 6. Silence Of Your Head7. Rescue Me 8. Ashes 9. Rising Sun 10. Cold Wind Will Blow 11. Deliverance

Lorsque Gloria Morti a posé son deuxième skeud, Eryx, entre mes oreilles, ce fût l'explosion de ma fibre extrême jusque là dévolu à plus de mélodies et de « swedish touch ». Un troisième essai tout aussi explosif en 2010 et les finlandais fidèles au rendez-vous dévoilent d'ores et déjà un Lateral Constraint en droite ligne des travaux précé-dents.

Les éléments frappant et dominateurs comme la batterie, véritable arsenal de destruction massive, et  le chant guttural ne se refusant pas quelques percées criardes sont toujours omniprésents. La dévotion du groupe à des thèmes guerriers et post-apocalyptiques s'affirme, point de barbares ici donc, plutôt de l'outillage moderne à grand coup de « Mecha » et de fin du monde relativement bien représenté en tant que bande son.

Le rouleau compresseur se met en marche dès le début, pas de mise en bouche introductive, le son est massif et lourd en rythmique tout en se faisant plus lumineux lorsque les grattes développent des leads mélodiques, espoir au milieu du chaos accompagné par quelques claviers toujours là pour amplifier le malaise chez Gloria morti à l'image de nombres de groupes de black. Le chant totalement habité et surpuissant de Psycho est un plus indéniable du combo finlandais qui enchaîne sans temps mort ses morceaux toujours emprunt de blasts continuels. « Our God is War » est une bonne synthèse de tous ces éléments.

Lateral Constraint comme ses grands frères prend à la gorge et ce n'est pas l'intro acoustique de « Sleep, Kill, Regress, Follow » qui ternira cette imposante pression car lorsque le titre se lance il n' y pas de salut. « Hallucinations » saura montrer une autre facette du groupe lors de ses deux premières minutes, le tempo est plus martial, la rythmique est répétitive avant de lâcher les blasts, la ligne de guitare lead est somptueuse arrivé aux trois minutes, dommage qu'elle ne soit pas mise plus avant dans le mix. En même temps, Gloria Morti est là pour dévaster à l'image de cette cover sans once d'espoir.

Il fut un temps où Forgotten Tomb prenait par les tripes. Springtime Depression, Love’s Burial Ground… Voilà des albums qui vous crevaient le cœur, vous réduisaient les neurones en bouillie et annihilaient toute joie. Ça, c’était avant. Depuis 2011, cependant, les Transalpins ont changé leur fusil d’épaule et officient maintenant dans le dark rock pour jeunes donzelles en pleine crise de mal-être prémenstruel. Vous imaginez la gueule des fans de la première heure.

« Deprived » ouvre l’album de manière presque anecdotique, et l’élément le plus frappant est la ressemblance avec les Suédois de Shining, la folie et le génie en moins. Même le petit « ough » à la Niklas y passe. Les riffs ne sont certes pas mauvais, mais il est impossible de ne pas voir l’ombre de la bande à Kvarforth qui plane sur ce nouvel effort de Forgotten Tomb et, immanquablement, de comparer les deux groupes… et les Italiens n’ont pas le même talent que Shining, je le crains. Shining dégage une folie, un mal-être. Forgotten Tomb, lui, suscite la même réaction émotionnelle que la lecture des conditions générales de votre assurance auto : l’indifférence, l’ennui et une impression que cela ne finira donc jamais.

Après un Under Saturn Retrograde assez décevant, Forgotten Tomb poursuit sa chute et nous livre un opus peu inspiré, aux morceaux tirés en longueur de manière inutile et qui fleure le Shining de seconde zone. Préférez l’original à la copie, tournez-vous plutôt vers Redefining Darkness. Avec un peu de chance, Forgotten Tomb reviendra à ses premières amours et nous fera à nouveau vibrer.

Jäkelunge (4/10)

Myspace officiel

Agonia Records – 2012
Tracklist (52:44) 1. Deprived 2. …and Don't Deliver Us from Evil 3. Cold Summer 4. Let's Torture Each Other 5. Love Me Like You'd Love the Death 6. Adrift 7. Nullifying Tomorrow