Un album de Pig Destroyer est toujours un événement en soi. En effet, depuis 2008 et l’excellent ep Natacha (qui n’avait d’ailleurs aucun lien avec le grind, soit dit en passant), Pig Destroyer s’était tu, laissant le champ libre à Scott Hull pour un album et un split d’Agoraphobic Nosebleed. Mais réjouissons-nous, car Pig Destroyer est de retour, avec une recrue de premier choix à la batterie : Adam Jarvis (Misery Index). L’attente aura été longue, mais elle valait la peine.
 
Contrairement à Agoraphobic Nosebleed que l’on peut qualifier de cybergrind, Pig Destroyer garde un côté organique, humain, terre à terre. Chaque morceau est une explosion, chaque plage éclate comme une grenade lancée dans une marée humaine. Par ailleurs, l’arrivée d’Adam au sein du groupe renforce encore la force de frappe du combo, tant son jeu précis fait des ravages. Pig Destroyer était déjà un groupe intense, mais j’ai l’impression qu’on passe là encore à un niveau supérieur, à une brutalité plus précise, plus maîtrisée.
 
I pulled back the skin so I could get right on the nerve : ces quelques mots tirés du morceau "Burning Palm" reflètent parfaitement la volonté de ce disque. Pig Destroyer va au fond des choses, Pig Destroyer ne laisse rien passer et met un point d’honneur à délivrer un Book Burner jusqu’au-boutiste et douloureux. La concurrence a beau être rude en grind cette année, Pig Destroyer s’en tire avec les honneurs. Messieurs, poursuivez sur cette voie et ne nous faites plus attendre aussi longtemps avant la prochaine salve !
 
Jäkelunge (8,5/10)
 
 
Relapse Records – 2012
Tracklist (32:44) 1. Sis 2. The American's Head 3. The Underground Man 4. Eve 5. The Diplomat 6. All Seeing Eye 7. Valley of the Geysers 8. Book Burner 9. Machiavellian 10. Baltimore Strangler 11. White Lady 12. The Bug 13. Iron Drunk 14. Burning Palm 15. Dirty Knife 16. Totaled 17. Kamikaze Heart 18. King of Clubs 19. Permanent Funeral