Archive for novembre, 2012

Sven Larsson – Bad Mad Man

Il est faut être honnête : les escapades solo des guitaristes virtuoses sont rarement de grandes réussites, sauf si la carrière solo est leur centre de gravité en terme d’implication. En général, on refourgue quelques riffs et mélodies sympa-thiques mais incasables dans le groupe officiel, on fait appel à quelques amis pour interpréter les autres instruments, puis le tour est joué. Ce Bad Mad Man du soliste de Galleon, Sven Larsson, correspond tout à fait au schéma que je viens d’évoquer. Bien interprété, il manque cruellement de points forts ce qui rend l’écoute très vite décevante.

Car on pouvait concevoir des attentes envers ce guitariste extrêmement brillant qui marque de son empreinte le combo de progressif Galleon mais aussi, dans un genre AOR, Street Talk. Chacun de ses solos y est proprement lumineux. Or, Ici, nada. Il n’y a rien de bien « méchant » ou « fou » sur ce Bad Mad Man fort mal nommé. Refusant d’enregistrer un disque de guitare instrumental, Sven Larsson a pris lui même le micro pour chanter ponctuellement et a fait appel à Goran Edman, Anders Åhlund ou Thomas Eriksson pour s’acquitter de cette tâche sur la majorité des chansons. Le tout sonne parfois un peu à la manière d’un Eric Johnson, ce qui pour moi serait plutôt un compliment.

Le problème est que beaucoup de compos lorgnent vers une pop gentillette, pas désagréable, mais assez secondaire (« Dance The Night Away », « How Could It Come To This » et j’en passe). On remarque bien que le rythme s’accélère sur le plus AOR « Sin City », un titre doté d’une bonne prestation de Göran Edman. Dans un genre plus rock « Bad Mad Man » tient aussi assez la route. Et il faut reconnaître par ailleurs, la qualité de l’accompagnement. Les sonorités jazzy de « Look The Ghost In The Eyes » sont franchement bien intégrées notamment de ce fait. Mais rien ne décolle réellement.

On déplorera notamment le manque de flamboyance des parties solos de Larsson. C’est quand même un comble que Sven Larsson ne se soit pas lâché plus sur son disque solo ! On trouve bien sporadiquement de belles parties, notamment sur les deux intrumentaux (« Green Unit » et son super solo de clavier et « Welcome To My Island ») mais surtout sur « The Missing Link », où il retrouved de sa superbe pour de très beaux duels de solo avec le claviériste. Les influences West Coast sonnent alors pour le mieux. Mais cela semble globalement peu.

Ses prestations vocales sont par contre elles plus que correctes. Il n’est pas ridicule comme pouvait l’être un Satriani, lorsqu’il empoigne le micro pour les gentilles ballades « Forever You & Me » ou « The House Upon The Hill ». Le problème en fait n’est pas ici l’interprétation – irréprochable – que l’orientation – contestable. Déçu je suis déçu, même si je dois reconnaître objectivement les qualités réelles formelles de Bad Mad Man… Faisons l’hypothèse que Larsson a cherché avant tout son plaisir personnel. Dans ce cas : pourquoi pas ?

Baptiste (6/10)

 

Myspace

Avenue Of Allies / 2012

Tracklist (51:05) : 01. Dance The Night Away (03:10) 02. Sin City (03:12) 03. How Could It Come To This (04:39) 04. Bad Mad Man (05:53) 05. Forever You & Me (03:07) 06. Missing Link (06:56) 07. Green Unit (05:29) 08. Look The Ghost In The Eyes 03:09) 09. The House Upon The Hill (04:09) 10. Castle Of Mine (04:38) 11. Welcome To My Island (05:58)

Menace Ruine – Alight in Ashes

Une fois n'est pas coutume, je vais commencer ma chronique par une anecdote.

Dimanche 17 Juin 2012 : Hellfest. Scène : la Valley.

Un véritable déluge de pluie et de décibels s'abat sur le festival. Le sol boueux tremble. Le public est massé sous la tente. En fait, c'est une foule compacte qui subit les agressions de Sunn 0))). Un viol auditif pour certains, qui préfèrent malgré tout se faire ramoner les conduits plutôt que d'être trempés. À quelques centimètres de moi, une espèce de colosse chevelu est en transe. Le mec n'écoute pas la « musique », il semble la vivre. Il brandit les bras en l'air. Genre l'envol du phénix. Je le regarde, fasciné et amusé, et me dit que putain, s'il arrive à ça sans LSD, c'est un sacré connard. Quelqu'un, devant lui, semble au contraire subir les assauts de la distorsion et, excédé, lâche un « Putain, mais c'est de la merde ». Contrarié par l'injustice de cette remarque, le colosse sort de sa transe et décroche une formidable droite au pékin. Le pauvre type recule d'un bon mètre, sonné, avant de disparaître dans le foule ; l'ayatollah en veste à patch, lui, reprend sa communion. Sans doute pensait-il que son action pleine de gloire lui ouvrirait les portes du Walhalla.

Mec, ta communication transcendantale avec Odin, je la baise. En 2010 j'ai fait convulser une meuf lors d'un rapport anal en écoutant In Vulva Infernum de Menace Ruine.

Car oui, Menace Ruine c'est un peu comme du Sunn 0))), mais où il se passe quelque chose. Le duo québécois formé en 2006 joue un black bruitiste et totalement dissonant. Expérimentations folles et occultisme médiéval avec des claviers ; une sorte de fin du monde. Le groupe nous offre cette année une nouvelle production : Alight in Ashes. L'album est particulièrement bien nommé. Le concept s'articule autours de la Salamandre, un animal qui selon la légende vit dans le feu. Et meurt une fois en même temps que celui-ci. Il y a quelque chose de cyclique chez Menace Ruine. La vie, la mort, la résurrection, et tout ça en musique. Quelque chose de religieux pour ceux qui trouvent que la Bible manque de dessins.

Quand l'album se lance, on est pris dans une lente agonie, angoissante, sordide. Le duo donne  toujours dans le même registre : une musique drone black, avec des touches de folk. Pour autant, cette cacophonie est parfaitement orchestrée. Le chaos s'ordonne par petites touches. L'ensemble se met en branle, les éléments se joignent dans une folle danse macabre. Le tout rythmé par Geneviève, la vocaliste. Le chant est clair, posé, mélodique en plein.

La Salamandre a aussi un symbolique en Alchimie. Ça tombe bien, Alight in Ashes est un parfait exemple en la matière. Le son est brut, agressif ; pourtant, il se transforme en or. On saisit les notes au vol, dans cette matière en fusion. Parler d'une chanson en particulier est difficile tant l'ensemble forme un canevas. En mettre une en avant c'est la sortir de son contexte. Comme dans une recette, l'équilibre est fragile. Les morceaux sont longs, ce qui renforce encore la difficulté de l'exercice. Mais à aucun moment l'ennui ne guette. Grisé par l'expérience le temps s'écoule, lentement. Certains trouveront ça difficile d'accès. Qu'ils prennent de la drogue. Non, je rigole, c'est mal.

Le groupe réussit, comme Necro Deathmort, Murmuüre et d'autres, à allier sonorités électroniques et distorsions apocalyptiques, et cela de façon totalement homogène. Même écrasé sous les guitares, chaque élément trouve sa place. Les percussion marquent la cadence, lentes, lourdes. On prend un plaisir à se laisser envahir par tout le spectre musical. Une mélancolie astrale. Aurore boréale. Le groupe évolue dans les étoiles. « Cup of Oblivion » en est un bon exemple. C'est la dernière piste de l'album, elle clôt parfaitement l'expérience et illustre assez bien ce petit traité d'alchimie.

Ymishima (07/10)

 

http://menaceruine.tumblr.com/

Profound Lore / 2012

Tracklist (60:00) : 1. Set Water To Flames 2. Salamandra 3. Burnt Offerings 4. Arsenikon (Faded In Discord) 5. Disease Of Fear 6. Cup Of Oblivion

Kataklysm

Kataklysm (Canada)

Statut : actif

En bref : Kataklysm est un groupe de death metal canadien. Formé en 1992, il est aujourd'hui composé de Maurizio Iacono, Max Duhamel, J-F Dagenais et Stephan Barbe.

Biographie complète : ici

Discographie
The Death Gate Cycle of Reincarnation (Demo, 1992)
The Mystical Gate of Reincarnation (EP, 1993)
Sorcery (Full-length, 1995)
Temple of Knowledge (Kataklysm Part III) (Full-length, 1996)
Northern Hyperblast Live (Live album, 1998)
Victims of this Fallen World (Full-length, 1998)
The Prophecy (Stigmata of the Immaculate) (Full-length, 2000)
Epic: The Poetry of War (Full-length, 2001)
Shadows and Dust (Full-length, 2002)
Serenity in Fire (Full-length, 2004)
In the Arms of Devastation (Full-length, 2006)
Live in Deutschland – The Devastation Begins (Live album/DVD, 2007)
Prevail (Full-length, 2008)
Cross The Line of Redemption (EP, 2010)
Heaven's Venom (Full-length, 2010)
The Iron Will: 20 Years Determined  (DVD, 2012)

Chroniques
Shadows and Dust (Full-length,2002 – 8/10)
Serenity in Fire (Full-length, 2004 – 8,5/10)
In the Arms of Devastation (Full-length, 2006 – 9/10)
Live in Deutschland – The Devastation Begins (DVD, 2007 – 10/10)
Prevail (Full-length, 2008 – 9/10)
Cross The Line of Redemption (EP, 2010 – 7,5/10)
Heaven's Venom (Full-length, 2010 – 9/10)
The Iron Will: 20 Years Determined (DVD, 2012 – 9/10)

Photos
Kataklysm – With Full Force 2005
Kataklysm – Eartshaker 2006
Kataklysm – Maximum HxC & Metalfest 2009
Kataklysm – Graspop 2009
Kataklysm – Neckbreaker's Ball 2011
Kataklysm – Metalfest Open Air Helvetia 2011
Kataklysm – Eindhoven Metal Meeting 2011