Archive for janvier, 2013

Hate – Solarflesh

Hate-SolarfleshDu classique, mais du solide et percutant (un poil réchauffé), c'est pour aller vite la ligne de conduite adoptée par le groupe polonais originaire de Varsovie ces dernières années. Classique cette introduction atmosphérique, prélude à un implacable tabassage en règle des conduits auditifs… Nous sommes dans le domaine des poids lourds du Death metal brutal et technique, un poil mélodique. Toute comparaison avec Morbid Angel, Vital Remains, et surtout Behemoth ne serait pas fortuite avec lequel il partage au delà de la musique une même passion pour le christianisme… sans oublier le look. Non, il ne manque rien à la panoplie, riffs, blasts de batterie, vocalises ressemblant à s'y méprendre à Nergal…

Il est évident que le groupe va encore se prendre une volée de bois vert, tant les similitudes avec Behemoth sont nombreuses. Qu'on ne se méprenne pas, il n'en a pas toujours été ainsi, Hate suivait son chemin plutôt inspiré par la Floride (" Awakening of the Liar ") tandis que Behemoth officiait dans le Black metal. Force est de constater que lorsque Nergal et ses comparses ont changé de fusil d'épaule avec le succès que l'on connait, Hate s'est engouffré dans la brèche.
Cela dit, on doit reconnaitre au groupe une exécution solide, et un album bien ficelé, tout en regrettant que le groupe n'apporte strictement rien de plus. Hate distille en guise d'intro des samples, des passages aux claviers, un soin particulier pour distiller une atmosphére forcement sombre et glauque. On retiendra que les vétérans tirent leur épingle du jeu, et parviennent à éviter le piège de l'interminable rouleau compresseur lancé à la même vitesse pendant 45 minutes. L'album tient solidement la route en dépit des airs de ressemblance avec qui vous savez, mais il manque totalement de personnalité. " Solarflesh", le titre épnomyne est représentatif de l'album, des variations de tempos à la pelle, un soupçon d'envolée mélodique à la guitare, et la section rythmique déstructrice en guise de fil conducteur. Pour les amateurs du style et de Behemoth en particulier, la pilule devrait passer (et encore), au delà en revanche… De quoi patienter en attendant le retour discographique de Nergal en 2013.

Hamster (06.5/10)

http://www.hate-metal.com/

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Napalm records / 2013

Track Listing (49:07) 1. Watchful Eye of Doom 2. Eternal Might 3. Alchemy of Blood 4. Timeless Kingdom 5. Festival of Slaves 6. Sadness Will Last Forever 7. Solarflesh 8. Endless Purity 9. Mesmerized

 

btbam-parallax2

Voilà sans doute un album que beaucoup attendaient. On ne présente plus Between The Buried And Me, les Américains surdoués du Metal Prog contemporain. Ceux qui ont fait d'un groupe comme Dream Theater un groupe presque has-been (je ne vais pas me faire que des amis avec ça), ceux qui ont, indéniablement, marqué l'histoire du Metal. En Metal Prog avec de grosses couilles, il n'existe à mon avis pas d'équivalent aujourd'hui. Il existe bon nombres d'autres groupes talentueux (Opeth ou DT, bien sur), mais aucun n'a pour moi été aussi loin dans l'exploration des limites du style.

Toujours bloqué entre les 70's, le (post)Deathcore et le Heavy, BTBAM est un enchantement pour les amateurs de musique complexe et agressive. Il y a un peu plus d'un an, sortait l'EP The Parallax I, et la suite, je l'ai déjà dit, était fortement attendue. Et avec plus de 70 minutes en longueur, certains titres dépassant les 10 minutes, voir même 15 (« Silent Flight Parliament »), The Parallax II n'est pas un album qui se digère facilement. Et justement, ça fait partie du plaisir de l'auditeur, même si, du point du vue du rédacteur, c'est plus difficile. Comment, en effet, parler, avec des mots et sans s'étaller sur 5 pages, d'une musique aussi recherchée, aussi complexe (qu'Edgar Morin me vienne en aide !), aussi bien foutue, sans se contenter de dire « bah, les mecs, écoutez moi bien, c'est complexe et bien foutu… » ?

Je pourrais me faciliter le travail en disant que BTBAM fait du BTBAM (c'est d'ailleurs le seul reproche qu'on pourra formuler à l'encontre de The Parallax II, mais c'est là une critique un peu faiblarde et un peu facile, je le conçois parfaitement), mais ce n'est, en plus, pas totalement exact. Le groupe est toujours autant inspiré (sauf pour sa pochette), peut-être même plus encore qu'avant. Le chant de Tommy n'a jamais été aussi bon. Il oscille avec une facilité absolument déconcertante entre hurlement, growl et chant clair. Jamais il ne donne dans la soupe, jamais il ne tombe dans les clichés éculés des genres finissant en -core. Les grattes sont plus folles que jamais, la basse est hyper agile, se joue de toutes les difficultés, rajoute du groove et du claquement à tous les étages, la batterie est démentielle. Mais où ces mecs vont-ils s'arrêter ? Je ne sais pas.

Parallax II est plus fou que son prédécesseur, le groupe n'hésitant pas à taper des instrus chelous (du xylophone et du violon en pizzicato et à l'archet dans « Extremophile Elite » par exemple, ou un passage festivo-artistique de cirque dans « Bloom ») et les prises de risques sont assez nombreuses, sans être totalement ubuesques non plus (ça reste du Metal qui tâche). Tout est toujours plus compliqué : si on retrouve des ponts avec les albums précédants (Colors ou The Great Misdirect sont clairement les parents légitimes de cet enfant prodige), Parallax II donne l'impression que le groupe a voulu épater la galerie en signant chez Metal Blade (c'est vraiment con, d'ailleurs, pour Victory, qui perdait là un de ses meilleurs poulains).

Une franche réussite, voilà ce qu'est cet album. Difficile a digérer, à retenir, à comprendre, certes. Mais quel pied ! Chaque écoute semble totalement nouvelle, on découvre ici et là un effet supplémentaire, un coup de génie dans la construction, une nouvelle limite repoussée… À certains, il paraîtra hermétique, et c'est vrai, tant parfois il est difficile de rentrer dedans. Le revers de la médaille d'un album pareil, c'est que, si il ne tourne pas à la démonstration, il ressemble parfois à un inventaire des possibilités conceptuelles et techniques du Metal progressif. Malgré toutes ses qualités indéniables, Parallax II ne trouvera sans doute pas d'échos en dehors des amateurs du genre. Voilà peut-être le prochain défi de BTBAM : écrire un album aussi abouti, mais le mettre à la portée du metalhead moyen ?

Poney (8/10)

 

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Metal Blade – 2012

Tracklist (73.33) : 01. Goodbye to Everything 02. Astral Body 03. Lay Your Ghosts to Rest 04. Autumn 05. Extremophile Elite 06. Parallax 07. The Black Box 08. Telos 09. Bloom 10. Melting City 11. Silent Flight Parliament 12. Goodbye to Everything Reprise

Continents – Idle Hand

continents_idlehandsMon ami et illustre collègue Mister Patate faisait remarquer dans l'une de ses dernières chroniques quelque chose d'assez juste à propos du Metalcore moderne : 

Tous ces groupes de Deathcore de seconde zone me font chier. Depuis qu’un groupe a inventé la mode du breakdown XXL, de la moshpart pachydermique et du duo ours en rut/castrat hystérique, il ne se passe pas une semaine sans qu’un groupe se laisse pousser la mèche et prenne en marche le train du Deathcore. Le Deathcore, c’est un peu le lapin crevé sur un bord de route en plein cagnard, les tripes à l’air, et toutes ces formations sont autant d’asticots qui viennent se tailler un bout de la carcasse, histoire de grandir et de devenir… une mouche à merde.

Et voilà que je me retrouve moi aussi avec l'un de ces groupes de seconde zone. Metalcore ou Deathcore, voir Emocore, je n'en sais trop foutrement rien, l'essentiel n'est pas là. Continents, c'est jeune, c'est anglais, c'est mêchu, ça breakdown, ça gueule « FUUUUCK » très fort (« Pegasus, pegasus ») et, bien sur, c'est signé chez Victory Records. Je n'ai pas écouté Idols For Dinner, le groupe que charcute la pomme de terre de la rédac', mais j'ai entièrement confiance en son jugement (fatal). Continents, cependant, semble s'en tirer mieux, voyez plutôt ce qui suit.

Première impression, l'artwork est plutôt cool. Ni vraiment sobre, ni surchargé, j'aime assez les couleurs et le dessin. Bon départ pour le groupe.

Seconde impression : dès la première écoute, les Anglais marquent des points. Ok, le son est ultra cliché (c'est du Meshuggah), la structure des morceaux aussi (c'est bourré de breakdown et autres trucs typiques du genre), on retrouve deux voix comme souvent (mais ces dernières se ressemblent assez fort). Mais cliché ne veut pas forcément dire profondément emmerdant.

A mon avis, le gros « plus » de Idle Hand, c'est sa tendance au Mathcore, style que j'apprécie beaucoup quand c'est bien foutu. Et à ce petit jeu, les musicos du groupe ne se démerdent vraiment pas mal du tout (« Land of the Free », « Regrets », « Lion's Den »). Certains riffs font bien headbanguer. Honnêtement, voilà un premier album qui se présente comme une bonne entrée en matière. Sans vouloir jouer les conseillers musicaux, je pense que si Continents propose pour la suite du Mathcore bien barré, ils ont le potentiel pour faire des trucs vachement sympas. Pas une révolution, mais une musique vraiment plaisante pour les amateurs. Si ils s'entêtent à faire du Truc-core comme beaucoup, on entendra pas longtemps parler d'eux. My two cents. La balle est dans leur camp.

Poney (6,5/10)

 

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Victory Records / 2013

Tracklist : 01. 224 02. Idle Hands 03. Pegasus, Pegasus 04. Inhale 05. Land Of The Free 06. Sheeps In Wolves' Clothing 07. Regrets 08. Loathe 09. Trials 10. Exhale 11. Truth And Lies 12. Lion's Den