Archive for janvier, 2013

resisfireIl est plutôt amusant de voir à quel point la roue peut tourner. Prenez In Flames et The Haunted : ces deux groupes ont été grands dans leur genre, alignant des sorties majeures et marquant leurs genres respectifs avant de s’effriter peu à peu, de perdre leur superbe… Coïncidence ou pas : certains membres de ces groupes ont quitté (ou dû quitter) le navire avant qu’il ne sombre. Je pense en effet à ce bon vieux Marco, le frontman de The Haunted sur deux albums, et de Jesper et Glenn, les deux gratteux virtuoses d’In Flames et, ironie du sort, alors que leurs formations initiales s’enfoncent lentement (mention spéciale à The Haunted à ce niveau), ces lascars ont uni leurs forces pour former The Resistance… et mettre une branlée à leurs potes.

Rise From Treason est la collision entre le Death suédois (on sent l’influence de Jesper et de Glenn) et la hargne du Hardcore (made by Marco Aro et son registre certes simple mais foutrement efficace). Ici, pas de modernisme, pas de prod’ clinquante, simplement une bande de zicos qui mettent les burnes sur la table et envoient du steak. « My Fire » fait office de premier missile, le propos est brut, pas raffiné pour un balle, mais on retrouve là le Marco qu’on aimait, le bourrin de service qui bouffe la glotte de son voisin au petit déj’.

N’espérez pas un retour fracassant d’un In Flames old school, ni d’un The Haunted époque One Kill Wonder, vous seriez amèrement déçus. Sans pour autant renier tout à fait leurs racines, ces artistes ont décidé d’emprunter une nouvelle voie, de tailler dans le gras et de cogner sec. Ca sent un peu le Hardcore, ça fleure bon le Death suédois… une combinaison gagnante qui attise ma curiosité. À suivre !

Jäkelunge (8/10)

Facebook officiel 

e.a.r. Music / Replica – 2013
Tracklist 1. My Fire 2. Face To Face 3. Rise From Treason 4. Slugger

 

genethewerewolf_rocknrollanimal

Frontiers n'est pas qu'un label de necromanciens faisant revivre les combos morts et décédés ou d'entretemetteuses réussissant à former des groupes de toute pièce grâce à un peu de diplomatie (et d'argent car tout s'achète ici bas). C'est aussi (parfois) une bonne fée qui se penche sur les berceaux pour donner ses chances à quelques combos encore très jeunes. C'est le cas de Gene The Werewolf, groupe de jeunes gandins de Pittsburgh constitué autour du leader/compositeur/chanteur/ guitariste/pianiste Jon Belan. Le « loup garou » c'est lui et on le voit ainsi afficher fièrement entre deux jouvencelles son torse poilu et bestial dans une photo intérieure du CD. Voilà qui dissuadera de ne se contenter que du Mp3. Les autre musiciens semblent surtout être des faire-valoirs qui d'ailleurs ne jouent pas sur toutes les compositions. Les solos ont été pris en charge par Mike Ofca, qui a participé à l'enregistrement et donc manifestement le second guitariste du groupe ne sert à rien. Voilà pour les défauts du nouveau-né. Passons aux qualités.

Car pour une fois la fée Frontiers a plutôt été avisée : Gene The Werewolf vaut le coup. Ce Rock 'N' Roll Animal est un premier essai certes juvénil mais très concluant. Œuvrant dans un genre hard rock mélodique, à la croisée de Kiss, AC/DC, Aerosmith voire Def Leppard époque Pyromania, le groupe de Jon Belan accroche instantanément l'auditeur par un propos certes classique mais très prenant. « I Only Wanna Rock 'N' Roll », « Heart Of Steel », « Light Me Up » ont un potentiel de tubes indéniable avec leurs guitares catchy et leurs refrains immédiats. Il y a de quoi taper du pied toute la nuit ici. Une mention est à faire pour l'excellent « Superhero » dont un clip a d'ailleurs été tiré : on peut le voir ici

Le propos est évidemment souvent assez « second degré » à l'image du clip sans prétention de « I Only Wanna Rock 'N' Roll ». Mais quand on pratique une musique si balisée, on ne peut prétendre à une démarche très intellectualisée. Rien de neuf mais du bon pour les esgourdes, surtout dans le cadre d'un week end « bière et barbecue ». Par les temps assez moroses qui courent, il faut se montrer modeste parfois. 

Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2012

Tracklist (38:51) : 1. Wicked Love 2. I Only Wanna Rock N' Roll 3. Superhero 4. Heart of Steel 5. Rock N' Roll Animal 6. I've Got the Love 7. Ruffneck Woman 8. Light Me Up 9. Firecracker 10. Give It Up 11. The Ballad of Gene

Soundgarden – King Animal

Soundgarden_KASeize ans après l'album Down On The Upside (1996), Soundgarden livre un sixième album studio histoire de couronner le retour sur scène entamé en 2010. « Be Away Too Long » sonne juste d'entrée, on tombe sous le charme, c'est vrai que cela faisait trop longtemps que le groupe s'était éloigné de la scène

Malgré le poids des années, tout le groupe retrouve ses marques et reprend son cheminement dans la veine du dernier album studio. On constate rapidement que le quatuor n'a rien perdu de son efficacité. Le son est au poil, l'exécution millimétrée et tous les petits détails qui font la signature sonore sont là, que ce soit le chant de Chris  Cornell, la force de la section rythmique, ou les solis de Kim Thayil. Il est certain que les amateurs du groupe se retrouvont assez vite en terrain connu, et trouveront ces compos familières.

On retrouve l'équilibre de ce rock tour à tour musclé ou éthéré, mais au fil des écoutes, il y a un hic. L'album défile sans surprise, c'est un poil convenu, dans la veine des derniers efforts discographiques, mais un ton en dessous malgré une production bétonnée. L'exécution est au poil, mais le groupe se contente d'un retour sans prise de risque aucune. Pilotage automatique ? Il y a sans doute un peu de ça. Il n'y a pas de quoi dynamiter le paysage musical qui, pour sa part n'a pas attendu et s'est passé depuis longtemps du groupe de Seattle. Il n'y a pas de titre emblématique comme par le passé (« Jesus Christ Pose », ou  « Black Hole Sun » pour n'en citer que deux…) qui percute les conduits auditifs, juste une démonstration de savoir faire, pas désagréable au demeurant mais on reste sur sa faim. Le groupe nous livre des compos variées, dans tous les registres, du rock lourd en guise d'entame, un poil plus enlevé avec « Attrition », acoustique avec « Black Saturday », lent (« Taree »), à la limite pop pas inoubliable (« Halfay There »).

Il y a aussi de quoi satisfaire ses oreilles avec l'ouverture, ou « A Thousand Days Before ». Cela étant, au regard du temps écoulé, cela risque d'en laisser plus d'un sur sa faim. Toutefois, il suffit de se remémorer les errances de Cornell sur ses albums en solo pour baisser la garde et se satisfaire d'un retour auquel on ne croyait plus vraiment. Un album qui maintient le groupe au dessus de la ligne de flottaison, mais on est loin du retour triomphal. 

Hamster (07/10)

soundgardenworld.com

Seven Four Entertainment – Republic Records / 2012

Tracklist (52:01) : 1. Been Away Too Long 2. Non-State Actor 3. By Crooked Steps 4. A Thousand Days Before 5. Blood On The Valley Floor 6. Bones of Birds 7. Taree 8. Attrition 9. Black Saturday 10. Halfway There 11. Worse Dreams 12. Eyelid's Mouth 13. Rowing