Archive for janvier, 2013

Lu en commentaire de la chronique de The Project Hate MCMXCIX – The Cadaverous Retaliation Agenda rédigée par Jäkelunge

perso je boycotte ce groupe, 15 euros pour des mp3, il rêve le gugus !

Je me marre. Franchement, certains devraient entendre les conneries qu’ils écrivent, histoire qu’ils se rendent compte des énormités qu’ils pondent…

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Détricotons ensemble cette phrase de notre lecteur qui pense que payer 15 euros pour acheter des MP3 est une honte.

Tout d’abord, le contenu. Pour 15 euros, The Project Hate MCMXCIX ne vous envoie pas uniquement du MP3. Vous recevez non seulement les MP3 (en échantillonnage 320), mais aussi l’album en fichier WAV (sans perte de qualité), l’album en version instrumentale (aussi en MP3 et en WAV), l’artwork complet en haute définition et une « image » qui vous permet de graver directement l’album et d’ainsi obtenir le « produit fini », mais fait maison. Il vous suffit donc de prendre un CD vierge, de le graver, de (faire) imprimer l’artwork sur du papier glacé et vous avez l’album entre vos mains. La seule différence entre cet album fait maison et un album vendu au format physique ? Elle est minime : l’artwork ne sera pas imprimé sur le CD. Pour le reste, aucune différence. AUCUNE, je vous dis. Le son sera pareil. Coût final de l’opération, en comptant large : 18 euros pour un double album. On a déjà vu pire.

Mais ça demande un effort, tu dois faire le pressage toi-même, non mais euh, tu me prends pour quoi, un presseur ?

Ha, le pressage, merci d’aborder ce point. Par curiosité, j’avais étudié la question alors que The Project Hate récoltait encore des fonds pour l’enregistrement. Pour 600 EUR, j’avais trouvé une boîte qui assurait le pressage de l’album en 500 exemplaires, avec boîtier cristal, artwork et livraison de ces 500 albums n’importe où en France. Prix par CD : 1,2 EUR. Par ailleurs (je n’ai pas fait le calcul, mais ce serait intéressant à faire), j’imagine que le prix par unité peut encore diminuer si l’on augmente la quantité d’exemplaires. Donc, lorsque tu paies 15 euros pour une galette chez ton disquaire, rappelle-toi que la part payée pour le support physique est d’environ 10 % (de nouveau, en comptant très large). Les 90 % restants sont, quant à eux, utilisés pour rémunérer les différents intervenants. Dans le cas de The Project Hate, tous les intervenants ont été « supprimés » : pas de label, pas de promo, pas de distributeur, pas de magasin qui se fait une marge sur l’album… Pour une fois, tout l’argent versé revient directement à l’artiste, plutôt que d’engraisser une flopée de personnes qui, au final, n’auraient de toute façon pas contribué un seul instant à la musique que tu écoutes. Honteux ?

Faire payer 15 euros pour un double album, s’il est proposé dans une version dématérialisée d’une qualité telle qu’il est possible d’en créer soi-même une version physique de qualité égale à un produit « industriel », n’est pas exagéré. Faire payer 15 euros le fruit de deux années de travail n’est pas exagéré. Au final, on ne paie pas pour une rondelle en plastique. On paie pour la musique, pour le plaisir qu’elle va nous procurer… Boycotter un groupe pour la seule raison qu’il ne propose qu’une version dématérialisée de ses albums est stupide. Je ne trouve pas d’autre mot. Enfin, si, j’en trouve beaucoup d’autres, mais je ne voudrais pas être injurieux.
 

Interview à Paris de Thomas Muster (guitares – SHAKRA, décembre 2012

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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs SHAKRA en quelques mots ?

Et bien nous sommes le meilleur groupe du monde ah ah ah ! Malheureusement non mais c’est pourquoi nous sommes ici. Nous sommes un groupe de rock suisse et nous avons publié jusqu’à maintenant neuf albums, un DVD livre, un album live et nous sommes aujourd’hui à Paris afin de promouvoir notre nouvel album. Donc j’espère pouvoir intéresser les gens ici en France pas tant à notre passé mais plutôt qu’ils soient curieux vis-à-vis de notre nouvel album, Powerplay. Nous en sommes très heureux, nous l’aimons beaucoup et si nous l’aimons beaucoup, il y a de fortes chances que d’autres personnes l’apprécieront également.

 

02. Tu es l’un des membres fondateurs du groupe. Quelle était votre ambition à vos débuts ?

Quand tu montes un groupe comme le nôtre, au début, ce n’est que pour la fun, tu as un travail à côté, j’étais chauffeur de taxi à l’époque et je l’ai été pendant si longtemps en Suisse donc tu n’as pas d’autre ambition que de t’amuser. Et puis année après année, nous avons connu un succès grandissant et donc ma situation a changé. J’ai peux désormais vivre de ma musique et nous sommes chanceux désormais. Mais au début, tu ne peux pas espérer tout cela, même gagner de l’argent avec ta musique parait impossible, tu ne penses pas au succès commercial, à ta position dans les charts… Avec l’album précédent nous avons atteint la place numéro 1 en Suisse mais vingt ans dans le passé ce n’était qu’un rêve que nous pensions inaccessible mais depuis nous sommes très heureux de notre parcours.

 

03. Comment te sens-tu à quelques semaines de la sortie du nouvel album Powerplay ?

Je me sens très bien, j’ai un très bon feeling à propos de cet album car j’aime les chansons que nous proposons et je suis persuadé qu’il est encore meilleur que le précédent. Tu sais, quand nous avons enregistré Back on Track, John (ndlr Prakesh, chant) venait d’arriver dans le groupe, nous ne nous connaissions pas encore très bien et la majorité des titres étaient déjà composées avant qu’il ne nous rejoigne. Pour Powerplay, la situation a été très différente, je le connais parfaitement, sa palette vocale ce qu’il peut chanter et j’ai gardé ces éléments à l’esprit en composant ces chansons. Et je suis donc très satisfait de chacun des titres qui apparait sur l’album. Le feeling est très bon. Les chansons ont vraiment été méticuleusement construite pour le voix de John. Ce n’était pas le cas pour Back on Tracks où j’ai composé sans rien savoir du nouveau chanteur. Je savais simplement que notre ancien frontman (ndlr: Mark Fox) serait viré à l’issue de la tournée car à la fin il était, bref, je ne veux pas rentrer dans les détails, il a quitté le groupe et c’est de l’histoire ancienne.

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04. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Powerplay ?

Notre environnement est toujours le même avec les mêmes personnes. Notre guitariste principal (ndlr : Thom Blunier) s’est, comme d’habitude chargé de la production. Il a enregistré l’album car il possède un studio, un vrai studio, pas simplement du matériel pour des démos, dans sa maison. Il vit dans l’Emmental, dans le canton de Berne, célèbre pour son fromage avec des trous ah ah ah ! Si nous allons dans un autre studio, cela revient très cher, chaque minute que tu y passes alourdit la facture alors que là nous n’avons aucune pression financière, nous prenons le temps que nous voulons. C’est une situation très confortable, nous avons pu prendre trois mois pour l’enregistrement alors que d’autres groupes doivent tout boucler en 2 semaines… Je pense que l’auditeur peut entendre que nous avons bossé très dur et avec soin sur chaque chanson pour les rendre encore meilleures.

 

05. Vous avez atteint la deuxième place des charts helvétiques avec Back on Track, visez-vous le numéro un pour Powerplay ? Et plus généralement que penses-tu du marché métal en Suisse ?

Pour être honnête, je ne pense pas grand-chose du marché métal en Suisse. Bien sûr la partie romande est plus tournée vers la France et la partie alémanique se tourne plus aisément vers l’Allemagne. Et bien sûr l’Allemagne est un pays génial pour tout ce qui est rock et métal, c’est vrai mais nous nous produisons également en suisse romande. En avril dernier nous avons donné un concert par exemple à Genève avec un autre groupe suisse de pagan métal, ELUVEITIE. Et cela s’est très bien déroulé, très sympa. Je ne pensais pas que cette alliance pourrait fonctionner, la surprise a été excellente. Et c’est pourquoi nous sommes ici à Paris aujourd’hui, en nous faisant mieux connaître, nous voulons tourner plus en Suisse romande et plus largement en France. Pour l’instant nous n’avons annoncé qu’une date en France (ndlr : à Mulhouse) pour la tournée à venir avec un groupe allemand que je ne peux pas dévoiler mais nous espérons multiplier les dates chez vous si Powerplay rencontre un bon succès ici. Nous avons joué à Paris il y a plus de sept ans de cela avec HAMMERFALL et c’est trop long, nous devons revenir. Pour revenir à ta question, oui nous espérons atteindre la place de numéro 1 dans les charts suisses avec Powerplay, pour la gloire ah ah ah. Quand je serai vieux, les cheveux blancs, dans trente ans dans ma maison de retraite je veux pouvoir dire aux autres que j’ai eu, trente ans plus tôt, un album numéro 1. Nous serions tous honorés et amusés d’atteindre cet objectif. Le succès est toujours bon à prendre, que tu sois dans un groupe rock où que tu gères une boulangerie. Tu veux alors vendre beaucoup de pains !

 

06. Vous tournez un clip video pour minimum un titre de chacun de vos albums. Est-ce déjà prévu pour celui-ci ? Aimes-tu participer à ces tournages ?

Oui, c’est déjà bien, nous avons tourné deux vidéos, l’une pour « Wonderful life » et l’autre pour « Save You from Yourself ». Cette dernière est une chanson rock directe, accessible et mélodique avec même quelques éléments pop. Cela ne me dérange pas, finalement cela ressemble à ce que nous faisons maintenant, de la promo à Paris. Cela fait partie du travail. Tu sais, écrire des chansons est gratifiant et amusant… Faire des interviews toute la journée l’est beaucoup moins mais c’est ok il faut le faire de toute façon. Cela serait ne épreuve si nous devions le faire tous les jours. En Suisse nous avons très peu de place dans les médias pour ces vidéos donc de nos jours, tu le fais plus pour que ce soit diffusé sur YouTube, sur Internet il y a suffisamment de plateformes pour présenter ces clips. La télévision n’a plus d’intérêt désormais, l’avenir se déroule sur internet. Regardes MTV, 20 ans dans le passé il diffusait de la musique, le M signifie musique désormais ils ne diffusent que des programmes de TV réalité thrash.

 

07. Si on parle de métal en Suisse (en dehors de la scène extrême), on pense toute de suite à KROKUS, GOTTHARD… est souvent SHAKRA est considéré comme un outsider. Comment vous positionnez-vous et quelles sont vos relations avec ces autres groupes suisses ?

Si nous sommes considérés comme des outsiders ou pas, cela ne m’intéresse pas beaucoup. Nous sommes SHAKRA et nous faisons notre musique de notre côté sans rien demander à personne. Bien sûr nous nous connaissons tous, nous connaissons les membres de GOTTHARD, nous connaissions Steve Lee (ndlr : le chanteur décédé de GOTTHARD) qui a disparu il y a deux ans de cela. Nous les connaissons, nous les respectons mais nous ne sommes pas amis, cela reste poli mais superficiel. J’ai un certain âge et nous sommes désormais trop vieux pour cela. Quand je ne suis pas en déplacement ou en tournée, j’aime rester à la maison avec ma famille, c’est ma vie. Je ne veux pas passer mon temps à l’extérieur avec d’autres musiciens, je suis trop vieux pour cela, j’ai presque 50 ans.

 

08. Vous avez à votre actif de nombreuses dates. Quelles sont vos meilleurs et pires souvenirs en tournée ?

C’est assez difficile de te répondre. Il est toujours agréable d’avoir un bon public en face de soi, que les gens soient heureux quand tu joues… Le pite c’est quand tu n’évolues pas dans ces conditions, les gens ne s’intéressent pas à toi… Ce n’est pas si souvent, peut-être une fois par an maximum. Parfois en festival tu te produis devant un public qui ne te correspond pas du tout. Mais les bons souvenirs demeurent. Nous avons joué avec IRON MAIDEN ou GUNS’N ROSES en Suisse et ces expériences étaient merveilleuses. Et je suis un super fan de DREAM THEATER et nous avons ouvert pour eux en Suisse et j’ai pu voir le show depuis la scène, dans les coulisses et cela a été un super souvenir, assister à leur préparation… J’ai pu un peu parler avec John Petrucci…

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09. Quelles sont tes principales influences à l’origine de ta carrière et encore maintenant ?

J’ai commencé à jouer de la guitare à 12 ou 13 ans et mes parents m’ont inscrit à une école de musique pour apprendre les bases de la guitares classiques uniquement, pas la version rock. C’était ok mais je n’aimais pas trop cela. Et puis en 1977 j’ai acheté Let There Be Rock d’AC/DC. Deux ans plus tard j’ai assisté à leur show à Berne avec Bon Scott et cela a été l’étincelle, je me suis dit : « c’est ça que je veux faire ». Dès que j’ai pu posséder une guitare électrique vers l’âge de 15 ans, j’ai travaillé et commencé à écrire des chansons. Je travaillais mes gammes… Je parlais de Petrucci tout à l’heure et j’adore son jeu. Je ne suis pas su super guitariste, je fais les rythmiques mais surtout je compose des chansons.

 

10. Comment travailles-tu, comme fonctionne le processus créatif chez toi ?

Cela vient naturellement. Je suis à la maison, ma femme se lève pour aller au travail puis je me lève, je prends un café, j’allume la télévision, je prends ma guitare et je joue. Et puis à un moment j’aime ce que je viens de jouer au hasard, en laissant mon esprit libre et je reviens dessus. Parfois soudainement l’inspiration vient, une mélodie me trotte dans la tête et donc j’enregistre. Parfois, pendant un mois, rien ne vient c’est très aléatoire. J’ai un peu peut de ne plus être créatif mais jusqu’à présent tout va bien. En même temps on ne peut pas couper cette inspiration. Je peux regarder un film avec ma femme puis l’inspiration vient et je ne peux m’en détacher pour me concentrer sur le film. Mais bon cela nous permet de proposer un nouvel album tous les deux ans. Vos paroles sont ancrées dans la réalité. Les mondes fantastiques, les fées et les dragons ne vous intéressent pas ? Oui c’est notre genre, nous parlons du monde qui nous entoure, le fantastique n’est pas pour nous. Nous sommes un groupe qui doit donner du plaisir et ne pas exprimer nos opinions politiques ou religieuses cela doit rester dans la sphère privée en tant que citoyens. Nous restons simples, regardes nos pochettes d’album, c’est toujours assez direct. Des rails de chemin de fer pour le précédent, un logo pour Everest, un symbole pour Infected…

 

Comme d’habitude, le questionnaire Métal Chroniques pour conclure cette interview:

Quelle est ta chanson favorite ?

«Manhattan Project» de RUSH

 

Premier album acheté ?

Il s’agit d’un disque de SWEET

 

Dernier album acheté ?

The Royal Philharmonic Orchestra Plays The Music Of Rush

 

Quel son ou bruit aimes-tu ?

Le son d’une guitare électrique

 

Quel son ou bruit détestes-tu ?

Le soundcheck de notre batteur pendant que nous discutons entre nous ah ah ah

 

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

Site internet

oshy_06012013_alifedJ’ai la désagréable impression de devoir rédiger pour la troisième fois la même chronique en ce qui concerne les allemands d’A LIFE DIVIDED. Après un premier EP, Heart of Fire, puis un album, Passenger en 2010, nos amis teutons remettent le couvert en nous proposant exactement le même menu, changeant simplement le nom des plats (chansons). Il faut dire à leur décharge que le petit succès qu’ils ont rencontré la première fois en pousserait plus d’un à faire la même chose. Le label précise que le single « Heart on Fire » a été numéro 1 des téléchargements sur la plateforme d’Amazon et que le groupe a été élu meilleur nouveauté par les auditeurs d’une grosse radio d’outre-rhin, Rock Antenne. Et finalement ce n’est pas très étonnant tant la musique d’A LIFE DIVIDED est calibrée pour le marché allemand.

Donc nous retrouvons ce mélange de métal gentil et d’EBM, mélange de grosses guitares et de sons et nappes typiquement électro. Les mélodies sont simples, les chansons se veulent accessibles et facilement mémorisables. Les teutons font plaisir à leur public via par exemple un « Game Over » reprenant des sonorités typiquement jeux vidéo et on insufflant un chant extrême sur « On the Edge ». C’est très léger mais cela fera toujours plaisir. Mais le résultat est loin d’être mauvais, formaté, attendu et pas original mais pas mauvais. Les chansons s’enchainent naturellement et mais elles sont très lisses et laissent finalement que peu de traces. Pour une comparaison, prenez les hits allemands des années 80, un groupe comme MÜNCHENER FREIHEIT par exemple, ajouter de grosses rythmiques et des sons modernes et vous obtenez A LIFE DIVIDED. Le travail a été bien fait, c’est pro avec une production claire et puissante. The Great Escape a été enregistré et produit par Erik Damköhler et Jürgen Plangger, mixé par Tue Madsen (Antfarm Studios) et masteries par Mikka Jussila (Finnvox).

Difficile de vraiment conseiller cet album qui parait trop lisse pour vraiment durer. Il fera sans aucun doute vibrer votre fibre allemande (si vous en avez une) mais peu de chance de le groupe parvienne à s’exporter hors de la sphère germanique. Mais cela doit déjà largement leur suffire.

Oshyrya (6,5/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

AFM Records / 2013

Tracklist (52:43 mn) 01. Lost 02. It Ain’t Good 03. Clouds Of Glass 04. The Last Dance 05. Game Over 06. Feel 07. Perfect Day 08. Foreign Rain 09. Wait For Me 10. Goodbye 11. On The Edge 12. Space 13. If You Want To