Author:
supercastor
Jan
23
Commençant une certaine chanson « Tribute » de Tenacious D, cet album nous amène pourtant loin des territoires américains. En effet, ce troisième opus des Italiens de No More Fear joue la carte retour au pays de Verdi, Dante ou Da Vinci.
En effet, partant du principe (pas si faux que ça en fait) que l’Italie est souvent associée au tryptique « Pizza, Mafia, Mandoline », le combo a décidé d’intégrer la mandoline dans ses compos. Pourquoi pas sur le principe ? Incorporer des instruments traditionnels originaux est loin d’être une mauvaise chose. Là où le bât blesse je trouve, c’est quand cela devient plus un « argument de vente » pour axer la promo sur cet aspect. Car soyons clair, la mandoline n’est pas très présente (de manière judicieuse en tout cas car certains passages avec la mandoline sont tellement clichés que ça en devient risible). Ou en tout cas, pas assez pour parler d’une nouvelle vague de metal italien comme cela nous est annoncé dans la promo (d’un autre côté, ils ne vont pas dire que c’est de la merde – le dernier l’ayant fait pour un de ses films s’est cassé la gueule en beauté). Ceci étant dit, l’album ne démérite pas au contraire. Proposant un metal de bonne facture, les Italiens arrivent à capter l’attention malgré quelques passages tirés en longueur ou des lignes de chant clair discutables. Malheureusement, au fil des écoutes, cet album finit par lasser. Les compos s’enchainent sans que l’on se dise « waw bordel, c’est vraiment trop court cette galette, faut que je la ré-écoute encore ». Les compos finissent par s’articuler sur une structure plutôt semblable et même si les ambiances et sonorités varient, au final, on a l’impression d’entendre encore et encore la même compo.
Au final, malgré une bonne idée de départ, cet album n’est pas parvenu à avoir les moyens de ses ambitions. Trop concentré sur les ambiances mais surtout trop tiré en longueur, cet album aurait énormément gagné en efficacité si les Italiens avaient revu leur copie et s’étaient montrés plus directs. Un essai dans l’eau avant de réajuster le tir sur le prochain opus ?
Supercastor (04/10)
Site officiel : http://www.nomorefear.it/
Myspace officiel : http://www.myspace.com/nomorefearweb
Coroner Records / 2012
Tracklist : 01. Manifesto Nichilista 02. L'amor sen va 03. Il canto dell'odio 04. Iper Pagano 05. Intramezzo Erisiano 06. Nel dì dei morti 07. Don Matteo 08. Ave Discordia 09. Ho sceso dandoti il braccio 10. Ulver Nostalgia 11. Il sentiero dei nidi di Ragnarok
À l’heure où j’écris ces lignes, je suis persuadé que Fenriz et Nocturno Culto doivent bien se marrer, là-bas, dans leur Norvège lointaine. Bon, nos deux lascars nous ont habitué, au fil des sorties, à quelques sacrées surprises (je me souviens encore de la sortie de The Cult Is Alive et des réactions outrées des fans de la première heure qui l’avaient suivie), mais reconnaissons que, cette fois, ils font très fort. The Cult Is Alive avait marqué le début d’une nouvelle ère, ses successeurs avaient poursuivi dans la même lignée et The Underground Resistance va encore plus loin, toujours plus loin des racines Norsk Arsk Black Metal des nineties.
Ce Black Metal, Darkthrone lui a résolument tourné le dos, et bien malin celui qui pourra maintenant coller une étiquette au groupe. Black punk ? Black’n’Roll ? Heavy Metal ? Ou peut-être justement une mixture de tous ces éléments ? Disons plutôt que Darkthrone fait sa tambouille dans son coin, se moquant éperdument des modes, de ce qui pourrait plaire ou vendre. Fenriz et Nocturno Culto se font plaisir, quitte à ce que leur fanbase des débuts se réduise ou soit remplacée par de nouveaux fans plus sensibles à cette nouvelle orientation. Au niveau des « nouveautés », on notera l’utilisation encore plus fréquente du chant clair, un chant encore improbable au sein du groupe il y a quelques années et qui, aujourd’hui, semble avoir trouvé sa place dans certaines compos. Certains apprécieront, d’autres moins… mais j’ai l’impression que le chant ne sera pas la seule pomme de discorde parmi les auditeurs.
The Underground Resistance renforce encore un peu plus le chiasme qui s’était creusé il y a maintenant 7 ans. Les puristes qui n’auraient pas encore lâché le morceau risquent bien, aujourd’hui, d’abandonner tout espoir de retrouver un jour le Darkthrone qui les faisait vibrer. Les autres se réjouiront de voir le groupe poursuivre sa mue. « Choose your weapons, choose your direction », disait Nocturno Culto en 2006 sur le morceau « Atomic Coming »… comme s’il nous invitait déjà, à l'époque, à choisir notre camp… Rejoindrez-vous aussi le camp de la Résistance avec Darkthrone ?
Jäkelunge (8/10)
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Peaceville Records – 2013
Tracklist (41:41) 1. Dead Early 2. Valkyrie 3. Lesser Men 4. The Ones You Left Behind 5. Come Warfare, the Entire Doom 6. Leave No Cross Unturned
En matière d’efficacité et de brutalité, les Finlandais de Rotten Sound sont devenus, en l’espace de quelques années, une référence. Son rugueux et massif, compos sans concessions, la bande à Keijo s’en est toujours tirée avec les honneurs, nous gratifiant de quelques solides albums dont l’excellent Cursed sorti chez Relapse Records. Après la petite aventure « Nasum », Keijo revient à la barre de son combo et enfonce le clou avec un nouvel ep marquant le début de la collaboration avec Season Of Mist. Exit Relapse, donc, les Finlandais se mettent à l’heure de la Canebière, mais l’heure de la farniente n’a pas pour autant sonné !
Il est difficile de s’étendre des heures sur ce nouvel EP de ces furieux Finlandais, tant il s’inscrit dans la droite lignée du ravageur Cursed. La gratte et la basse semblent tout droit sorties de chez Entombed (ce bon son bien gras et rugueux), Keijo dégueule sa hargne et Sami Latva livre une prestation digne des plus grands (son jeu est sublime, tant dans les passages plus calmes que dans les parties à 200 à l’heure). Et puis, 8 minutes de musique, ça fait plutôt léger. Voilà d’ailleurs le seul reproche que l’on peut faire à ce nouvel EP de Rotten Sound : une durée ridicule, à peine un amuse-gueule. Pis encore : il laisse le fan que je suis sur sa faim. Vivement un vrai album, bordel !
Jäkelunge (8,5/10)
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Season Of Mist – 2012
Tracklist (08:03) 1. Cause 2. The Game 3. War 4. The Solution 5. Salvation 6. Peace