oshy_17022013_Klau_SchulConnaissez-vous Klaus Schulze ? Je crains que recevoir une réponse négative de la majorité d’entre vous et c’est malheureusement normal. Malgré sa monstrueuse carrière, le musicien allemand n’a pas que rarement touché un large public. Il faut dire qu’il n’a pas choisi le meilleur créneau pour susciter l’enthousiame général. Pour sauvagement paraphraser wikipédia : « Percussionniste, puis compositeur, producteur et interprète pionnier de musique électronique, il participe aux débuts de TANGERINE DREAM et d'ASH RA TEMPEL avant de devenir en solo un des plus grands compositeurs de musique électronique. Précurseur et figure de proue du space rock allemand, il fait partie, au début des années 1970, des premiers musiciens à expérimenter ce nouvel instrument qu'est le synthétiseur ». Il est extrêmement productif puisque l’on peut compter plus de cent albums à son nom et d'innombrables participations. A 65 ans, il continue son chemin et propose un nouvel album, Shadowlands en ce début 2013.

Comme il le dit lui-même, il ne sait pas faire court et ce nouvel opus en est la preuve. Un premier cd avec 3 titres dont le premier, éponyme, dépasse les 41 minutes et les deux suivants les 17 minutes. Les fans achèteront la version limitée de Shadowlands avec un cd bonus contenant deux compositions de 55 et 18 minutes. Au total donc Klaus Schulze propose 2h30 de musique. Qui dit mieux ? Les mauvaises langues préciseront qu’il étire ad nauseam ses compositions, que l’on s’ennuie au bout de 5 minutes et les titres sont interminables. Ce n’est pas totalement faux puisque Schulze et le spécialiste du « je change un effet toutes les 3 minutes pour allonger la sauce ». Mais cela fait partie du charme de cette musique planante et très très très atmosphérique. Je suis personnellement fan des vieux albums comme Moondawn et Mirage, des chefs d’œuvre absolus des années 1976-77. Ensuite j’avais un peu lâché l’affaire jusqu’à redécouvrir sa musique à travers le très bon Kontinuum en 2007.

Amateurs de fines mélodies planantes, de subtiles arrangements et du son si unique du Moog, Shadowlands est fait pour vous. Les autres s’ennuieront au bout de 3 minutes… Klaus Schulze introduit ici quelques innovations avec la participation du violoniste Thomas Kagermann à ses côtés. C’est la deuxième fois après Contemporary Works en 2000. L’ajout de voix éthérées féminines et masculines donne aussi un petit côté DEAD CAN DANCE à « Shadowlights ». Mais cela reste très spéciale comme musique, plus un accompagnement d’une activité ou alors la volonté de s’immerger dans un paysage musical différents, un voyage cosmique, tout seul dans le noir avec un casque sur les oreilles et en fermant les yeux pour se couper du monde qui nous entoure. Voilà l’ambition de Klaus Schulze, le tout de passe-passe qu’il réalise et réussi depuis 40 ans grâce à sa musique. Si vous êtes allergique à la musique électronique des grands anciens (JARRE, TANGERINE DREAM, KRAFTWERK, VANGELIS) passez votre chemin, vous ne pourrez que perdre votre temps avec Klaus Schulze. A réserver aux initiés ou au plus aventureux d’entre vous.

Oshyrya (7,5/10)

 

Site Officiel

 

Synthetic Symphony – SPV / 2013

Tracklist (75:53 & 73:19 mn)

CD 1: 01. Shadowlights 02. In Between 03. Licht und Schatten

CD 2 (Ltd. Edition Bonus): 01. The Rhodes Violin 02. Tibetan Loop