Archive for février, 2013

Saxon – Sacrifice

oshy_17022013_SaxoTout fan de métal qui se respecte connait SAXON, de nom au moins, vu le nombre de concerts qu’ils font très régulièrement dans nos contrées. Actifs depuis 1976, Biff Byford et ses compagnons reviennent avec un nouvel album, le vingtième, deux ans seulement après Call to Arms. Depuis une décennie ils tiennent un sacré rythme avec un nouvel opus sorti avec la régularité d’un métronome. Je dois avouer ne pas être un grand fan des britanniques mais je respecte leur travail et leur longévité.

Sacrifice présente 10 nouvelles compositions pour une durée totale un peu décevante inférieure à 40 minutes. Sans tomber dans les délires de certains groupes progressifs, une ou deux compositions de plus n’auraient pas fait de mal. Enfin pour compenser cela, un cd bonus sera proposé aux acheteurs l’édition spéciale. Chaque chanson est très calibrée, autour des 3-4 minutes et SAXON a décidé de reprendre les recettes du passé en offrant à ses fans des titres ramassées, rentre-dedans qui vont à l’essentiel. Le groupe a fait le choix de proposer des riffs plus crus, accompagné d’une solide section rythmique et de limiter les fioritures comme nappes de claviers et les chœurs. Sacrifice propose un heavy-metal classique, les deux pieds bien ancrées dans ses racines NWOBHM. On ne va pas hurler au génie car nos amis font cela depuis 35 ans mais disons que SAXON possède une solide savoir-faire dans ce domaine. La majorité des composition s’écoute facilement, les titres de Sacrifice s’enchainent naturellement. Il manque cependant un petit quelque chose pour remporter totalement mon suffrage. Je l’ai dit, le ton est plus dur, plus agressif mais les refrains manquent d’attrait. Les fans du groupe vont adorer et retrouveront immédiatement leurs marques et leur confort mais je me suis un peu ennuyé.

On peut difficilement reprocher à SAXON de capitaliser sur son expérience et son savoir-faire en proposant un album très classique, sans innovation ni prise de risque. Leurs fans ne demandent pas autre chose et ces compositions sont taillées pour faire un malheur sur scène. Difficile de hurler d’enthousiasme mais il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Et le cd bonus contenant ces classiques réenregistrés ou réinterprétés est un beau cadeaux pour les fans.

Oshyrya (6,5/10)

 

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UDR Music – EMI – Replica / 2013

Tracklist (39:28 mn) 01. Procession 02. Sacrifice 03. Made in Belfast 04. Warriors of the Road 05. Guardians of the Tomb 06. Stand up and Fight 07. Walking the Steel 08. Night of the Wolf 09. Wheels of Terror 10. Standing in a Queue

Klaus Schulze – Shadowlands

oshy_17022013_Klau_SchulConnaissez-vous Klaus Schulze ? Je crains que recevoir une réponse négative de la majorité d’entre vous et c’est malheureusement normal. Malgré sa monstrueuse carrière, le musicien allemand n’a pas que rarement touché un large public. Il faut dire qu’il n’a pas choisi le meilleur créneau pour susciter l’enthousiame général. Pour sauvagement paraphraser wikipédia : « Percussionniste, puis compositeur, producteur et interprète pionnier de musique électronique, il participe aux débuts de TANGERINE DREAM et d'ASH RA TEMPEL avant de devenir en solo un des plus grands compositeurs de musique électronique. Précurseur et figure de proue du space rock allemand, il fait partie, au début des années 1970, des premiers musiciens à expérimenter ce nouvel instrument qu'est le synthétiseur ». Il est extrêmement productif puisque l’on peut compter plus de cent albums à son nom et d'innombrables participations. A 65 ans, il continue son chemin et propose un nouvel album, Shadowlands en ce début 2013.

Comme il le dit lui-même, il ne sait pas faire court et ce nouvel opus en est la preuve. Un premier cd avec 3 titres dont le premier, éponyme, dépasse les 41 minutes et les deux suivants les 17 minutes. Les fans achèteront la version limitée de Shadowlands avec un cd bonus contenant deux compositions de 55 et 18 minutes. Au total donc Klaus Schulze propose 2h30 de musique. Qui dit mieux ? Les mauvaises langues préciseront qu’il étire ad nauseam ses compositions, que l’on s’ennuie au bout de 5 minutes et les titres sont interminables. Ce n’est pas totalement faux puisque Schulze et le spécialiste du « je change un effet toutes les 3 minutes pour allonger la sauce ». Mais cela fait partie du charme de cette musique planante et très très très atmosphérique. Je suis personnellement fan des vieux albums comme Moondawn et Mirage, des chefs d’œuvre absolus des années 1976-77. Ensuite j’avais un peu lâché l’affaire jusqu’à redécouvrir sa musique à travers le très bon Kontinuum en 2007.

Amateurs de fines mélodies planantes, de subtiles arrangements et du son si unique du Moog, Shadowlands est fait pour vous. Les autres s’ennuieront au bout de 3 minutes… Klaus Schulze introduit ici quelques innovations avec la participation du violoniste Thomas Kagermann à ses côtés. C’est la deuxième fois après Contemporary Works en 2000. L’ajout de voix éthérées féminines et masculines donne aussi un petit côté DEAD CAN DANCE à « Shadowlights ». Mais cela reste très spéciale comme musique, plus un accompagnement d’une activité ou alors la volonté de s’immerger dans un paysage musical différents, un voyage cosmique, tout seul dans le noir avec un casque sur les oreilles et en fermant les yeux pour se couper du monde qui nous entoure. Voilà l’ambition de Klaus Schulze, le tout de passe-passe qu’il réalise et réussi depuis 40 ans grâce à sa musique. Si vous êtes allergique à la musique électronique des grands anciens (JARRE, TANGERINE DREAM, KRAFTWERK, VANGELIS) passez votre chemin, vous ne pourrez que perdre votre temps avec Klaus Schulze. A réserver aux initiés ou au plus aventureux d’entre vous.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Synthetic Symphony – SPV / 2013

Tracklist (75:53 & 73:19 mn)

CD 1: 01. Shadowlights 02. In Between 03. Licht und Schatten

CD 2 (Ltd. Edition Bonus): 01. The Rhodes Violin 02. Tibetan Loop

oshy_17022013_Th_Beaut_o_GeminTHE BEAUTY OF GEMINA est un groupe de rock alternative/électronique suisse fondé en 2006 par le chanteur et claviériste Michael Sele. Les helvétiques comptent déjà quatre albums à leur actif: Diary of a Lost (2006), A Stranger to Tears (2008), At The End Of The Sea (2010) et enfin Iscariot Blues (2012). Mais pour ce The Myrrh Sessions, ils décident de s’attaquer à un exercice difficile et inhabituel pour ce style de groupe, le concert acoustique. Il s’agit d’un sacré challenge quand on sait que d’habitude, THE BEAUTY OF GEMINA propose une musique complexe mélange de synth rock, métal et musique électronique. Ajoutez à cela des éléments de musique classique, des influences gothiques et dark wave et vous obtenez un mélange entre THE CURE, THE SISTERS OF MERCY et THE MISSION. Ces chansons sans les boites à rythmes et les synthétiseurs pourraient tourner à la catastrophe. On dit souvent qu’une bonne chanson restera efficace dans le plus simple appareil, voici l’occasion de le prouver.

Cet album est d’emblée assez déroutant. Il débute par un titre instrumental, « Myrrh I » joué uniquement au piano. Cela pose une ambiance assez intimiste, emprunte de recueillement et on s’inquiète un peu de la suite. Pas que ce soit mauvais mais je n’ai pas prévu de me jeter par la fenêtre cet après-midi. Le début des guitares acoustiques et de la batterie sur « Narcotica » rassure un peu. Sele commence à chanter et je reste frapper par son timbre de voix très grave et expressif. On dirait un mélange de Wayne Hussey (THE MISSION) et Ian Curtis (JOY DIVISION). Impressionnant. Par obligation, tout est extrêmement épuré, réduit au plus simple et le résultat est tout à fait convaincant. Cela donne vraiment envie de s’intéresser aux versions originales. L’atmosphère générale n’est pas aussi dépressive que je le craignais. Il s’agit plutôt d’un mélange de mélancolie et de regrets mais on sent presque percer la lumière derrière ce sombre tableau. Les titres s’enchaînent naturellement, avec des hauts et des bas mais cette impression positive demeure tout au long de l’album.

A travers des chansons épurées et calibrées (entre 4 et 6 minutes) THE BEAUTY OF GEMINA parvient à faire la preuve de sa maitrise et de son talent de composition. Sur les albums studio, les fioritures électroniques et la puissance des guitares électriques soulignent le propos mais The Myrrh Sessions montrent que les compositions se suffisent à elle-même. Pas sûr que de si nombreux groupes contemporains puissent s’enorgueillir de ce constat. Après un très bon Vertikal de CULT OF LUNA, on peut voir le sourire des anges ténébreux (ils sont parmi nous !) se dessiner sous la lumière de la lune…

Oshyrya (7,5/10)

 

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No Cut Records – SPV / 2013

Tracklist (66:11 mn) 01. Myrrh I 02. Narcotica 03. Rumours 04. Suicide Landscape 05. Dark Rain 06. Listening Wind 07. Golden Age 08. The Lonesome Death of a Goth DJ 09. Hunters 10. Kingdoms of Cancer 11. Myrrh II 12. Last Night Home 13. Stairs 14. Obscura 15. Last Words