Archive for juillet, 2013

Fleshgod Apocalypse – Labyrinth

379959En 2011, les Transalpins de Fleshgod Apocalypse avaient frappé un très grand coup en sortant Agony, un album ravageur où le Death brutal copulait avidement avec la musique classique pour un résultat violemment grandiose. En fin d’année, la fraction brutale de la rédac avait d’ailleurs plébiscité cet album qui avait fini à la première place de notre référendum. Depuis, deux années ont passé. Le groupe a beaucoup tourné pour promouvoir cette galette, nous avons ainsi pu constater les limites du groupe au niveau de la restitution live de ces nouveaux morceaux (qui a dit « chant clair » ?) et j’avoue être un peu surpris de voir le groupe revenir si vite avec un nouvel opus – un album thématique sur le labyrinthe de Knossos, qui plus est. On sent le groupe ambitieux, prêt à encore repousser ses limites, mais n’ont-ils pas été trop vite en besogne ?

Après une première écoute distraite qui m’avait plutôt séduit, j’ai découvert Labyrinth au casque et, écoute après écoute, mon premier sentiment a lentement mais sûrement évolué, passant d’un certain enthousiasme à une petite déception. En effet, là où Agony était plus facilement assimilable, le nouvel album souffre d’un abus de détails combiné à un mix pas toujours très heureux (à moins que les MP3 promotionnels fournis par Nuclear Blast ne rendent pas justice à l’album… auquel cas je rectifierai ma chro lorsque j’aurai eu la chance d’écouter l’album sur un vrai format physique. Cependant, j'en doute fortement, les MP3 de la maison Donzdorf étant toujours de bonne qualité… même si ça ne vaut pas les disques que nous recevions à la grande époque). Certains morceaux tournent ainsi au fouillis, les plages symphoniques venant se superposer aux pistes de grattes, aux deux chants et à une section rythmique proche du marteau-piqueur sur certaines sections. Agony était déjà touffu, Labyrinth l’est encore beaucoup plus et semble bien moins maîtrisé. 

Plus : voilà le mot qui me vient le plus souvent à l’esprit lorsque j’écoute cet album : plus de blast, plus de riffs supersoniques, plus d’éléments symphoniques, plus de détails. Fleshgod Apocalypse est tombé dans le syndrome de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf… mais on connait tous la fin de cette fable de La Fontaine. À vouloir trop en faire, les Italiens nous livrent un album indigeste. Par ailleurs, le rendu en live étant déjà assez compliqué sur certains morceaux de l’opus précédent, je crains fort que ces nouveaux morceaux ne tournent à la bouillie lorsque le groupe repartira en tournée pour promouvoir son nouveau bébé. J’espère me tromper…

Mister Patate (6,5/10)

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Nuclear Blast Records / 2013
Tracklist (53:58) 1. Kingborn 2. Minotaur (Wrath of Poseidon) 3. Elegy 4. Towards the Sun 5. Warpledge 6. Pathfinder 7. The Fall of Asterion 8. Prologue 9. Epilogue 10. Under Black Sails 11. Labyrinth

Exhumed – Necrocracy

3793662013 : le monde du Metal à tendance « gore, boyaux, cervelle » est en ébullition depuis l’annonce du retour de Carcass et – mais cette news est passée plus inaperçu – d’une certaine activité dans le camp d’Impaled qui s’apprête aussi à rentrer en studio… et pourtant, c’est à la bande à Matt Harvey que revient la (mal)chance d’ouvrir le bal avec Necrocracy, deuxième album depuis le retour aux affaires d’Exhumed après un hiatus de quelques années.

Premier constat, et non des moindres : une fois de plus, le line-up a été radicalement modifié. Exit Leon (qui officie désormais chez Murder Construct et Nausea), Wes et Danny Walker (aussi chez Murder Construct et Intronaut), Matt s’est désormais entouré de Rob Babcock (ex-Gravehill) à la basse, Mike Hamilton (Deeds of Flesh, anciennement chez Vile) à la batterie et de Bud Burke (ex-… Exhumed, mais autrefois à la basse) à la guitare. Une telle annonce pourrait être inquiétante si l’on parlait d’autres groupes, mais chez Exhumed, les line-up fluctuants, c’est un peu une seconde nature et cela n’a jamais empêché le groupe, par le passé, de nous proposer des albums de qualité.

Au niveau musical, d’ailleurs, la transition entre All Guts, No Glory et Necrocracy se fait en douceur. Comme son prédécesseur, Necrocracy se veut plus résolument Death et s’écarte des sonorités grind des débuts. La nouvelle section rythmique tabasse au poil et avec la même efficacité que le tandem Leon-Danny qui fait désormais les beaux jours de Murder Construct, l’opposition entre chant criard de Matt et chant growlé de Rob s’inspire de celle appliquée sur l’album précédent (avec Leon dans le rôle de l’ours en rut) et le jeu de guitare allie rugosité et mélodie. La recette d’All Guts, No Glory était efficace, Necrocracy s’en inspire clairement et devrait ravir ceux qui avaient été conquis par son prédécesseur. 

Cette année, la concurrence sera rude pour Exhumed, et malgré ses qualités, Necrocracy pourrait finir comme amuse-gueule de luxe pour tous ceux qui attendent Surgical Steel avec l’écume aux lèvres. Ce serait regrettable au vu de la qualité de cet album.

Mister Patate (8/10)

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Relapse Records / 2013
Tracklist (38:29) 1. Coins Upon the Eyes 2. The Shape of Deaths To Come 3. Necrocracy 4. Dysmorphic 5. Sickened 6. (So Passes) the Glory of Death 7. Ravening 8. Carrion Call    9. The Rotting

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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs MESMERIZE ?

MESMERIZE est né à la fin des années 80 sous l’impulsion d’amis qui voualient jouer du métal tous ensemble (après avoir maitrisé un instrument bien sûr !). Quatre de ces membres fondateurs sont bien toujours présents, nous n’avons connu qu’un changement de line-up en 2003. A nos débuts, nous étions très influencés par le heavy métal classique mais nous avons essayé d’évoluer et d’intégrer petit à petit de nouveaux éléments dans notre musique. Nous avons publié 4 albums jsuqu’en 2005 avant de continuer à évoluer vers un son plus direct, plus trash et moderne. Notre chanteur Folco Orlandini a toujours été décrit comme l’un des tout meilleur chanteur métal italien. Les plus pointus d’entre voius le connaissent déjà à travers ses participations aux projets de TIME MACHINE, KHALI ou encore SKYLARK. J’espère avoir créé de la curiosité pour les lecteurs peut-être futurs fans du groupe !

 

02. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement de Paintropy ?

Elles se sont déroulées grosso modo entre juin et décembre 2012 par séquence. Nous avons pu encore une fois enregistrer dans le studio de notre batteur ce qui nous permet de travailler par petites touches en gérant en même temps nos métiers respectifs et nos vies de famille. Nous prenons le temps pour arriver au résultat souhaité, en expérimentant différentes approches pour chaque instrument et trouver la meilleure solution. Par exemple, chaque partie de guitares a été enregistré avec deux micros différents, nous avons intégré à notre son une piste plus « brute » via un logiciel spécifique afin d’ajouter une épaisseur supplémentaire, le chant a parfois été enregistré deux fois, à l’unisson, puis séparé en stéréo pour donner un effet plus large… En novembre nous avons recruté un type talentueux, Andrea Ficara (avant qu’il parte en Australie où il vit désormais), pour le mixage de l’album. Nous voulions un regard neuf et frais pour encore améliorer le son de l’album. Nous étions tous trop investi pour avoir une image d’ensemble. Quelques derniers détails à régler et le tout a été finalisé à la fin de l’année dernière. L’album a été masterisé au House of Audio en Allemagne que nous connaissions depuis l’époque Stainless. Nous avons le produit final dans les mains depuis février !

 

03. Quelles sont vos principales influences ?

Et bien, au début, nous ne jurions que par le heavy metal classique avec des groupes comme IRON MAIDEN ou HELLOWEEN. Et ils font toujours partie de nos racines, de notre ADN métal. Mais nous avons su faire évoluer notre style vers d’autres horizons, vers le thrash à la TESTAMENT ou NEVERMORE, le death métal mélodique dans la veine d’un IN FLAMES, DARK TRANQUILITY. En même temps, notre chanteur Folco apprécie des groupes plus mainstream comme MUSE ou DEPECHE MODE. Donc cela nous influence aussi, au moins au niveau des mélodies vocales.

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04. De votre point de vue quelles sont les principales différences entre Stainless & Paintropy ?

Après Stainless, nous avions atteint le summum de notre évolution depuis le premier album, un power métal fort avec quelques nuances ici et là et nous avons compris que nous avions alors de grandes chances de nous répéter si nous poursuivions dans cette voie. Donc nous avons consciemment pris le parti d’évoluer vers une nouvelle direction en proposant un son plus lourd et plus moderne, agressif en nous éloignant de nos références habituelles. Il fallait nous faire violence pour sortir de notre routine de composition et laisser émerger de nouvelles idées. Ce n’a pas toujours été facile mais une fois que le chemin s’est éclairci les choses sont venues naturellement. Tout en respectant notre passé, nous avons évité à dessein les stéréotypes power métal et je trouve que le résultat est bien plus personnel et spécifique à MESMERIZE.

 

05. Votre son devient de plus en plus sombre et brut de décoffrage avec le temps. Comment l’expliques-tu ?

Certains pensent qu’avec l’âge les gens deviennent plus sages mais ce n’est pas le cas pour nous. Nous sommes des types faciles à vivre et sympas au quotidien mais il y a d’évidence quelque chose qui brûle et hurle en nous et qui s’exprime à travers notre musique. Nous ne rêvons plus de mondes merveilleux comme à l’adolescence, nous avons grandis et vécu notre part d’expérience positives ou négatives. Et la situation merdique actuelle dans nos sociétés contribue aussi à nourrir cette colère.

 

06. Qui a réalisé la pochette et comment avez-vous travaillé avec l’artiste ? Une bête se terre-t-elle dans chacun de nous ?

Oui, c’est plus ou moins le concept… Des expériences chaotiques et douloureuses grandissent comme un monstre dans chacun de nous malgré l’apparence de calme. Cela nous transforme forcément. La pochette est l’œuvre de Jan Yrlund de Darkgrove Design. Nous lui avons donné les concepts généraux de l’album et quelques idées alternatives et il est revenu vers nous avec cette superbe illustration. Nous avons au alors l’idée de reproduire le même concept avec les photos des membres du groupe et proposer quelque chose d’un peu différent par rapport à nos visuels habituels.

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07. Vous tournez en ce moment dans le nord de l’Italie pour promouvoir l’album. Comment cela se passe-t-il ?

Nous avons donné trois ou quatre concerts jusqu’à present avec un concert spécialement dédié à la sortie de l’album dans une sale près de chez nous. Le public a été vraiment génial ! La situation générale pour les concerts en Italie, en particulier pour le métal, est loin d’être idéale. Mais nous planifions des shows cet été dont certains festivals avec de bons groupes italiens comme WHITE SKULL, EXTREMA, TRICK OR TREAT… et en septembre nous nous produirons pour le compte de www.metal.it, l’un des plus gros sites italiens avec SACRED STEEL. De très bons moments s’annoncent donc pour nous et nous pourrons encore continuer à diffuser notre musique plus largement.

 

08. Huit ans entre les deux derniers albums, que s’est-il passé ?

C’est la vie qui fixe les priorité. En plus de travailler pour faire évoluer notre son, nous devons gérer notre vie quotidienne et année après année cela prend de plus en plus de temps. Nous travaillons tous très dur, nous élevons nos familles (ce que nous adorons bien sûr !), le manque de sommeil 😉 il faut gérer tout cela. En plus, nous n’avons pas été totalement absents toutes ces années puisque nous avons publié un collector spécial autour de la chanson « King of Terror », un hommage au personnage de BD italienne Diabolik. Notre chanteur Folco en est fan et collectionne tout ce qui se rapporte à lui. Nous avons donc réenregistré cette chanson en 2007 et tourner un clip qui apparait sur un DVD publié en collaboration avec la maison d’édition de Diabolik. Et l’année dernière, pour le 50ème anniversaire du personnage, nous avons proposé un picture vinyl en édition limitée qui a été très apprécié des fans et s’est vendu en un clin d’œil.

 

09. Comment voyez-vous la scène metal italienne ?

Existe-t-il vraiment un scène metal en Italie ? Pour être clair, on trouve ici un nombre insensé de groupes, dont un bon nombre sont très doués mais peut-on parler de scène sans un nombre conséquent de fans, labels et d’opportunités de jouer live ? La majorité des métalleux italiens ne s’intéressent pas du tout au groupe du pays et ne vont pas les applaudir sur scène. La plupart des (quelques) labels locaux demandent en fait à être payés pour publier des albums (déjà enregistrés aux frais du groupe bien sûr), les soit-disantes agences en charge de programmer des tournées demandent elles aussi de l’argent pour organiser des dates ridicules où les groupes ne seront pas payés… Non, je ne pense pas que tout cela mérite le nom de scène et c’est une honte car il existe ici et de vrais talents qui sont gâchés par ce système.

 

10. Quels sont vos espoirs et tes attentes pour MESMERIZE ?

En vieillissant – en ai-je déjà parlé ? 😉 – je pense que nous devons optimiser notre travail de création pour ne pas trop attendre avant de proposer du nouveau matériel. En ce moment nous nous concentrons sur la promotion de Paintropy à travers des concerts et le travail de réseau sur internet mais dès l’hiver prochain, nous commencerons à coucher sur le papier de nouvelles idées. En ce qui concerne nos espoirs, j’ai perdu mes illusions, je ne rêve plus d’obtenir un succès flamboyant au niveau mondial ! Nous essayons de nous faire connaître le plus possible et nous prenons ce qui vient.

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Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques" pour terminer cette interview:

01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

C’est sacrément difficile. Je ne suis pas sûr de ne pouvoir en choisir qu’une mais je dirais « Stairway to Heaven » de LED ZEPPELIN, mais j’aurai changé d’avis dans cinq minutes…

 

02. Premier album acheté ?

EUROPE, The Final Countdown

 

03. Dernier album acheté ?

Quelque chose de plus lourd enfin. J’ai acheté en même temps TESTAMENT, Dark Roots of the Earth et IN FLAMES, A Sense of Purpose.

 

04. Quel son ou bruit aimes-tu ?

Facile ! une guitare rugissante à travers un ampli dans une cabine d’enregistrement

 

05. Quel son ou bruit détestes-tu ?

Le réveil qui sonne beaucoup trop tôt le matin !

 

 

Chronique de l'album ici

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