oshy_28072013_Killin_MinFormé à Béziers en 2002, KILLING MIND est un trio composé par Ty, Seb et Fred. Les affres de la création et du music business sont tels qu’il aura fallu pas moins de dix ans, des succès et des échecs, pour que le groupe accouche d’un premier album auto-produit, Spirit After Life. Il s’agit d’un album concept construit autour d’un récit ancré dans l'époque médiévale avec son mysticisme, son lot de légendes et de croyances.

Le premier contact avec la musique du groupe est assez atmosphérique avec un « Kiss of Flames I : Who Am I ? » chargé de mettre l’auditeur dans l’ambiance. L’atmosphère est lourde et pleine de recueillement, nos mais impose une texture assez chargé à travers quelques touches, des nappes de claviers et une guitare tantôt douce, tantôt tranchante qui mène les débats. Au niveau du chant, on passe des murmures aux growls bien rentre-dedans. Soulignons deux particularités mis en avant par le groupe : KILLING MIND ne compte pas de batteur dans ses rangs et utilise donc une boîte à rythme tout au long de Spirit After Life. Cela donne un côté froid et artificiel complétement assumé. Cela ne nuit pas à l’ensemble même si le son de batterie est assez brut. Autre signe distinctif, le groupe ayant un penchant beaucoup plus instrumental, le chant se retrouve sous-mixé par rapport au reste des instruments auxquelles il laisse une place plus importante. Nos compatriotes veulent que la musique s’exprime pleinement et dialogue avec l’auditeur. Là aussi l’impact reste assez léger sur le rendu de l’album tant le chant parait n’être qu’un habillage de plus. Le chant extrême semble être plus adapté à la musique développée.

KILLING MIND a choisi la carte de l’éclectisme et cette option parait judicieuse. Les rythmes et els ambiances s’enchainent sans temps morts et il y a vraiment ici de quoi prendre du plaisir. On aurait préféré parfois des compositions plus ramassées, la fin d’un « Kiss of Flames II : Judgement Day » ou d’un « Dark Hours » est un peu plus pénible. Comme on le disait précédemment, l’ambiance n’est pas à la fête et KILLING MIND évolue presque dans un registre gothique. Assez technique, les français ont les moyens de leur ambition et annoncent des influences assez variées, de PARADISE LOST, DREAM THEATER à THE OLD DEAD TREE. Cependant, le propos est plutôt lourd et pesant, l’intro d’un « Redemption » évoque plus un groupe extrême que le rock progressif virevoltante du théâtre du rêve. Amis dépressifs, vous trouverez votre bonheur avec Spirit After Life.

L’écoute prolongée de cet album en vient poser la question du choix de KILLING MIND concernant le chant. On peut avoir l’impression que l’on groupe n’a pas su trop choisir entre chant clair dépressif, chant extrême ou instrumental complet. Je serai prêt à parier que l’ajout d’un chant extrême puissant insufflerait un vrai plus à la musique des Biterrois. En tout cas cette entrée en matière est prometteuse et nous pousse à réclamer la suite si possible assez rapidement.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction / 2012

Tracklist (44:30 mn): 01. Kiss of Flames I : Who Am I ? 02. Kiss of Flames II : Judgement Day 03. Kiss of Flames III : Death Warrant 04. At the Gates 05. Dark Hours 06. In Memory of 07. Redemption 08. Back from Life I : Death of the Flesh