kvelertak-meirLe premier album de Kvelertak avait été chaleureusement accueilli. Les critiques se sont emballés et en pensaient beaucoup de bien. Ils ont eu l'occasion de montrer dans moult chroniques qu'ils ne savaient pas utiliser le mot "éponyme" et se sont répandu en partouze de vanité. Pour le second CD c'est un peu la même chose. Enfin, sans le problème avec "éponyme" parce que celui là s'appelle Meir. Flot de louange par ci, petit cris de félicité par là, les bonnes chroniques se succèdent pour ce nouvel opus. Et je ne comprends pas. Oh, non pas que je le trouve mauvais. Il est juste aussi palpitant qu'un missionnaire, dans le noir, à 19h. Franchement, ils auraient eu tort de s’en priver, puisque les gens marchent. D'ailleurs je pense faire pareil. Copier/coller mes anciennes chroniques pour en faire de nouvelles… C'est soit ça, soit je délocalise en Chine. Pour produire à la chaîne.
On reprend donc le même mélange de Punk Hardcore avec un peu de Stoner pour un résultat terriblement Rock n' Roll… Un peu partout on reconnaît que ce n'est pas très original, que ça ne révolutionne plus rien. Mais qu'importe, on aime bien.

À l'écoute on joue au jeu des sept différences. Ça tombe bien, c'est encore l'été, si vous avez du temps à perdre sur la plage… Globalement la pression monte plus lentement. L'album tente d'exploiter un côté mélodique, pour ensuite mieux exploser en vol. On trouve peut-être plus de guitare acoustique; "Snilepisk" est un bon exemple de ces petits ajustements. Mais du début à la fin on subit les gimmicks du combo norvégien. Il en use encore et encore, les mêmes structures, le même schéma. Jusqu'à la lie. Il manque peut être quelques riffs black qui faisait un peu le charme du premier, mais qui va s'en soucier. C'est juste bien gras. Gras comme la hype de Woodkid qui vous pond à peu de choses près le même clip deux fois d'affilée, et vous en redemandez. Parce que c'est trop bien. Gras comme le Brian Warner dépressif qui n'en a plus rien à foutre. Celui qui pose ses "fuck" sans conviction sur des riffs période Spooky Kids. Étonnamment dans ce cas vous vous indignez et clamez que "puisque c'est comme le précédent c'est de la merde". Parce que vous avez une soi-disante intégrité à défendre, ou que vous n'aimez pas ce qu'il représente. Enfin, on s'en branle je ne fais que noter l'indignation à géométrie variable. Pour moi le problème est le même. Si je ne suis pas un fan du groupe ou du genre, je trouve ça chiant.

Je vais parler un peu objectivement, parce que certain s’imaginent encore que c'est mon job (et que je crains la vindicte populaire). L'album n'est pas mauvais: il est entraînant. Bourré d'accélérations rentre-dedans. Il va même jusqu'à essayer de faire tenir cette idée sur des morceaux de près de 10 minutes comme "Tordenbrak". Pour être honnête, c'est le changement le plus facilement remarquable. Pour ceux qui n'ont pas compris: l'efficacité n'est pas vraiment le problème. Ce qui est gênant, c'est que la discographie du groupe est un palindrome. Vous pouvez la prendre dans les deux sens, ça donne la même chose.
Au niveau de la production on trouve encore Kurt Ballou qui lui aussi fait à peu de chose près la même chose. Oui, ça fait deux fois "chose". Vous voyez comme c'est moche, les répétitions, hein? Vous comprenez le problème, là? Et c'est sans surprise que la cover est signée J.D. Baizley. Pour un résultat très différent de… non je déconne.
Finalement si le premier album vous a plu et que vous êtes fan, vous pouvez foncer. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez passer votre chemin. En ce qui me concerne, je m'en trempe le nem dans un verre à pieds. Mais par pitié, ne venez pas crier que c'est l'album de l'année.

Ymishima (Copier, coller/10)

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Roadrunner/2013

Tracklist (49:11) : 01. Åpenbaring 02. Spring Fra Livet 03. Trepan 04. Bruane Brenn 05. Evig Vandrar 06. Snilepisk 07. Månelyst 08. Nekrokosmos 09. Undertro 10. Tordenbrak 11. Kvelertak