Archive for septembre, 2013

Anathema – Universal

oshy_30092013_AnatheAprès un très très bon Weather System (chronique ici) qui avait enchanté nos platines mi-2012, les anglais d’ANATHEMA remettent le couvert à travers ce Universal, témoignage de la tournée européenne qui suivit la sortie du disque. En ouverture de cette tournée, ANATHEMA a mis les petits plats dans les grands et sortit l’argenterie: en septembre 2012, le groupe se produit pour une date unique dans te théâtre antique romain de Philippopolis (Bulgarie) en compagnie de l’orchestre philharmonique de Plovdiv. Cet événement a été immortalisé par le réalisateur Lasse Hoile (PORCUPINE TREE, OPETH, DREAM THEATER) sous la forme de cet Universal.

Les fans vont être aux anges car il s’agit là d’un magnifique objet, aussi bien sur la forme que sur le fond. Les éditions spéciales disponibles sont nombreuses, coffret, version vinyles, Blu-ray… il y en a vraiment pour tous les goûts. L’image aussi est splendide et montre un groupe en grande forme, au sommet de son art. La musique d’ANATHEMA se prête particulièrement bien à un travail avec un orchestre. La musique tout en délicatesse et en atmosphères des britanniques fait des merveilles une fois magnifiée par ces multiples orchestrations. Finalement le seul débat concerne le choix des chansons de la set-list. Et là, il est impossible de donner satisfaction à tout le monde, chacun choisirait des titres différents. Sans surprise, Weather System est très présent avec 6 chansons. Suivent We’re Here Because We’re Here (5 chansons), Judgement (4 chansons), A Natural Disaster (3 chansons), Alternative 4 (2 chansons) et A Fine Day to Exit (1 chanson). Le doom métal de ses origines a été totalement occulté par ANATHEMA, c’est un peu dommage, un petit clin d’œil aurait été sympathique.

Cet album est une vrai réussite tant il rend hommage au talent des britanniques. Voici ANATHEMA sous son meilleur jour et il s’agit là d’un achat indispensable pour les fans. Pour les autres, les curieux, voici un beau témoignage de ce que le groupe peut proposer de meilleur.

Oshyrya (08/10)

 

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Kscope / 2013

Tracklist

CD1: 01. Untouchable, Part 1 02. Untouchable, Part 2 03. Thin Air 04. Dreaming Light 05. Lightning Song 06. The Storm Before the Calm 07. Everything 08. A Simple Mistake 09. The Beginning and the End 10. Universal 11. Closer

CD2: 01. A Natural Disaster 02. Deep 03. One Last Goodbye 04. Flying 05. Fragile Dreams 06. Panic 07. Emotional Winter / Wings of God 08. Internal Landscapes 09. Fragile Dreams

oshy_30092013_Fat_WarninOn ne va certainement pas faire pleurer dans les chaumières mais les membres de FATES WARNING ont quand même de quoi être amers. Les américains font partie des pionniers du genre métal progressif et pourtant ils sont assez loin en termes d’exposition et de popularité par rapport aux locomotives QUEENSRYCHE et surtout DREAM THEATER. Souvent dans l’ombre, le groupe de Connecticut a toujours su proposer des albums inspirés de grande qualité. La situation est aussi un peu de leur faute car il faut désormais attendre de très longues années pour voir arriver un nouveau disque. Quatre ans entre Disconnected et FWX et neuf ans pour ce onzième album, Darkness In A Different Light. C’est bien dommage.

Le potentiel du groupe est monstrueux à la lecture des membres du line-up. Jim Matheos à la guitare possède un don pour pondre des riffs et des mélodies incroyables. Il suffit d’écouter ses plus récents travaux au sein d’OSI avec Kevin Moore (ex-DREAM THEATER) ou ARCH / MATHEOS avec John Arch (ex-FATES WARNING) pour prendre conscience du talent de ce monsieur. Mais s’il n’y avait que lui ! Ray Alder est un chanteur fabuleux, pour vous en convaincre jetez une oreille sur les albums de REDEMPTION. Et ne parlons pas de Joey Vera (basse), Frank Aresti (guitare) et Bobby Jarzombek (batterie), tous des musiciens professionnels et expérimentés et grande qualité. Espérons qu’ils ne nous fassent pas mentir avec ce nouvel opus.

La patte magique de Matheos apparait dès les premières secondes de l’album. Les riffs complexes et hypnotisant de « One Thousand Fires » rentre dans le crâne de force et nous vous lâchent plus pendant bien longtemps. Entre lumière et obscurité, FATES WARNING a proposé une musique mélancolique et très riche. Le recueillement n’est jamais très loin. Ce sentiment est renforcé par le chant habité et très mélodique d’Alder. Ce dernier a toujours su donner un supplément d’âme à ces chansons et les magnifiées. A la fois puissant et très accessibles les chansons de Darkness In A Different Light ont le potentiel de plaire à un vaste public. La marque de fabrique FATES WARNING est rapidement reconnaissable, la magie est bien là. Cette décennie de silence a durcit le ton et les guitares mènent plus de jamais les débats. Vous trouverez ici peu ou pas de claviers, de samples et ou de séquences pré-programmées. Les américains retrouvent leurs racines métal sans fioritures ni compromis. Quand c’est nécessaire, ils savent montrer l’étendue de leur palette musicale et ralentir le rythme. FATES WARNING sait aussi d’épanouir dans la douceur d’un « Falling » ou d’un « Lighthouse ». L’album se termine en apothéose avec un «And Yet It Moves» de plus de quatorze minutes. Dans la grande tradition progressive, FATES WARNING se lâche et fait l’étalage de toute sa classe. A l’image d’un DREAM THEATER, les américains mêlent parfaitement longues plages instrumentales très techniques et parties chantées plus traditionnelles.

Dans l’ensemble, Darkness In A Different Light donne la chair de poule et repositionne directement le groupe au sommet de la scène métal progressive. Une sacrée leçon pour tous les petits jeunots aux dents longues. Après un Sympathetic Resonance bluffant, symbole du FATES WARNING du passé, le l’avatar contemporain de FATES WARNING remet les pendules à l’heure grâce à cet album. L’absence d’un date française sur la tournée à venir fait d’autant plus mal au cœur…

Oshyrya (8,5/10)

 

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InsideOut Music / 2013

Tracklist (56:47 mn) 01. One Thousand Fires 02. Firefly 03. Desire 04. Falling 05. I Am 06. Lighthouse 07. Into The Black 08. Kneel And Obey 09. O Chloroform 10. And Yet It Moves

Dream Theater – S/T

oshy_29092013_Drea_TheatUn groupe construit sa légende bien entendu à travers sa musique mais aussi à travers le buzz, les déclarations, les changements de line-up ou les disputes dans les médias qu’il génère. Le destin de DREAM THEATER, un groupe sans histoire, calme, grandissant album après album a pris un tournant inattendu à partir de septembre 2010 et le départ de son batteur et membre fondateur Mike Portnoy. Depuis le groupe fait régulièrement les unes des médias spécialisés, d’abord pour la saga entourant le recrutement d’un nouveau batteur ou suite aux déclarations parfois amères des uns ou des autres. Ce nouvel album nous permet enfin de revenir à l’essentiel, à la musique et de mettre un peu de côté toutes ces histoires. Le précédent opus des américains, A Dramatic Turn of Event (chronique ici) avait rassuré quant à la capacité du groupe à maintenir un bon niveau de qualité sans son batteur historique. Tous les fans et les curieux attendent d’écouter ce cru 2013 tout en restant à l’affût de l’apport créatif de Mangini.

Que l’on veuille ou non, choisir de ne pas donner de titre à ce douzième album si ce n’est le nom du groupe est loin d’être anecdotique. A l’image d’un METALLICA à l’époque, il est difficile de ne pas prendre cela comme un acte de foi des américains qui souhaitent inscrire ce disque comme un nouveau chapitre de leur histoire. Et il est donc très curieux d’avoir choisi « The Enemy Inside » comme premier single. Cette chanson est très bonne mais s’inscrit dans la droite continuité d’un A Dramatic Turn of Events. Il faut découvrir les autres chansons pour pleinement atteindre l’âme de cet nouvel opus.

Les fans comme des poissons dans l'eau

Dream Theater s’ouvre sur un instrumental particulièrement enlevé signé Petrucci et Rudess. Les deux musiciens ont voulu frapper d’entrée l’auditeur par une chanson très forte, larger-than-life, pleine d’emphase et vraiment puissante. Ce petit côté musique de film est assez agréable et évoque parfois un peu l’approche de Metropolis Pt. 2: Scenes from a Memory. Cet petit amuse-gueule fonctionne superbement bien et semble annoncer de belles choses. « The Enemy Inside » est, comme déjà précisé, une vraie bonne chanson dans la tradition des trois ou quatre albums précédents. Elle ouvre la série des titres courts (selon les standards de DREAM THEATER, hein) qui constituent la majorité du disque. Les plus aigris diront que les Américains continuent de recycler les vieilles recettes. Ce n’est pas faux mais c’est fait avec tellement de talent ! Le fan (que je suis) est immédiatement comme un poisson dans l’eau. « The Looking Glass » est également une chanson relativement simple construite autour d’un riff de guitare avec quelques claviers mais DREAM THEATER reste sobre et laisse beaucoup d’espace pour que LaBrie exprime tout son talent. Le canadien est encore très en voix et illumine le disque de sa classe. Pas la chanson du siècle mais la preuve que les américains peuvent aussi rester simples et efficaces.

« Enigma Machine » est la seconde composition purement instrumentale de Dream Theater. Ils n’avaient pas tenté cet exercice depuis « Stream of Consciousness » sur Train of Thought en 2003. Les américains ont quand même le génie pour faire d’un instru une merveille sur laquelle l’auditeur a vraiment de quoi s’éclater. Plus rapide, sombre et puissant que « Stream of Consciousness », DREAM THEATER fait encore une fois la preuve de sa maîtrise technique et de son feeling incomparable. Le temps dira si ce titre rentrera dans la légende du groupe comme son prédécesseur. Les quatre chansons suivantes sont assez proches les unes des autres. Différents rythmes et ambiances sont explorées et les américains s’attachent à ne conserver que la quintessence de leur style. Ils évitent les longueurs et se réservent pour l’apothéose finale. La barre a été bien sûr placée très haute et DREAM THEATER fait honneur à son statut. Beaucoup diront « rien de nouveau sous la soleil ». Encore une fois ce n’est pas faux, les Américains font ce qu’ils savent faire de mieux et n’innovent pas spécialement. Les détracteurs continueront à chouiner et les fans adhèreront. Remarquons quand même que ces chansons plus passe-partout peuvent un peu décevoir.

Acte de foi envers le nouveau line-up

Là aussi pour la première fois depuis le départ de Portnoy et le « The Count of Tuscany » de Black Clouds et Silver Linings, DREAM THEATER prend le risque d’offrir une pièce de choix de près plus de vingt-deux minutes. Marque de fabrique des américains il faut sans doute y voir à nouveau un acte de foi envers le nouveau line-up et la volonté de prouver que les forces vives et créatrices habitent bien toujours le groupe. Beaucoup plus difficile d’accès que son prédécesseur cité ci-dessus ce très long titre possède une grande dimension musique de film. Le tout commence sur les chapeaux de roue pour devenir ensuite très atmosphérique avec moult orchestrations, les parties lentes et rapides s’enchainent, toujours très techniques. Les interventions de LaBrie sont finalement assez limitées et il faut être patient pour venir à bout de ce « Illumination Theory ». Nous sommes plus proche d’un « Octavarium » que d’un « The Count of Tuscany ». Selon votre sensibilité, l’immersion sera plus ou moins facile et agréable.

Contrairement à A Dramatic Turn of Events où l’on sentait bien que DREAM THEATER cherchait avant tout à rassurer, avec ce douzième album, les américains ont repris leur marche en avant. Le retour aux traditions avec un instrumental et un titre fleuve était un risque et aussi une preuve de la force et de la confiance des américains en leur propre talent. Portnoy parti, Petrucci a repris fermement les rênes et se taille la part du lion en termes de composition et de production. C’est lui l’incontestable capitaine du navire DREAM THEATER. Mangini confirme que c'est véritablement un excellent batteur mais il n'a pas modifié le son du groupe. Moins accessible et un chouia moins inspiré que Black Clouds et Silver Linings (je retire de l’équation un A Dramatic Turn of Events de transition) ce cru 2013 est quand même loin d’être décevant. Il y a encore largement de quoi prendre son pied sur cd et surtout sur scène.

Oshyrya (08/10)

 

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Roadrunner Records / 2013

Tracklist (68:03 mn) : 01. False Awakening Suite i. Sleep Paralysis ii. Night Terrors iii. Lucid Dream 02. The Enemy Inside 03. The Looking Glass 04. Enigma Machine 05. The Bigger Picture 06. Behind the Veil 07. Surrender to Reason 08. Along for the Ride 09. Illumination Theory i. Paradoxe de la Lumière Noire ii. Live, Die, Kill iii. The Embracing Circle iv. The Pursuit of Truth v. Surrender, Trust & Passion