Archive for septembre, 2013

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Entretien avec Lars Goran Petrov  (chant) : 

Dans la biographie jointe à la copie promo du nouvel album, Alex Hellid ne fait plus partie du groupe. Histoire de rassurer ceux qui ont lu ce PDF : c’est bien une erreur, hein ?

Lars : Heu… oui, bon… on met les pieds dans le plat dès la première question. Je n'ai pas envie d'en parler publiquement pour l'instant, cela reste interne et privé pour le moment. Mais ce n'est pas une erreur dans la biographie. Question suivante ? (Rires) 

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Le nouvel album va sortir dans quelques semaines dans quel état d'esprit est tu ?

Lars : Je suis vraiment excité et impatient, vraiment heureux, cela fait quelques années qu'on y travaille, le temps passe si vite et on vieillit. Il est enfin prêt à voir le jour, nous allons pouvoir enfin tourner avec nos nouvelles chansons. C'est comme une renaissance pour nous, cela me fait tellement plaisir de l'avoir entre les mains, nous l'avons fait, une fois encore !

Il s’agit du premier album du groupe chez Century Media Records. Quels ont été les éléments qui ont motivé le groupe à se tourner vers ce label plutôt que vers un autre ? 

Lars : Oui, nous avons discuté pendant un moment avec eux, et nous avons décidé de bosser avec eux. C'est bien d'avoir un vrai label avec une équipe qui te soutienne, ils nous ont bien aidés. On travaille dans la même direction et cela nous permet de nous concentrer sur la musique. Nous n'avions pas eu un travail promotionnel correct sur l'album précédent, cette fois ce sera différent. Nous sommes de nouveaux sur les bons rails.

Il s’agit aussi (et surtout) du premier album du groupe en 6 ans. Pendant ce temps, Grave en a sorti 3. Comment expliques-tu cette différence de rythme de productivité ? Pourquoi Entombed a-t-il eu besoin de tellement de temps pour sortir un album ? 

Lars : Pour l'essentiel, les tournées ont pris du temps, et certains membres du groupe ont des enfants et ont ressenti le besoin de ne pas négliger leur vie de de famille. Et le temps passe si vite, c'est vrai que dans ce laps de temps nous aurions pu sortir un ou deux albums. En tout cas, je peux te garantir que le prochain ne sortira pas dans 6 ans ! Il arrivera bien plus vite.

À une époque où les groupes sont vite perdus dans la masse de sorties, n’est-il pas risqué de rester inactifs si longtemps ? Ou est-ce que le nom Entombed est en quelque sorte une « assurance-vie » et suffit à réveiller les fans dès qu’un nouvel album est annoncé ?

Lars : Oui c'est tout à fait ce que je pense, les fans ne nous oublient pas, nous sommes toujours actifs, nous faisons des tournées à travers le monde. Ils savent que nous sommes toujours dans le coin, enfin, je l'espère (rires) ! Mais en tous cas, le nouvel album va contribuer à ce que l'on n'oublie pas Entombed. Nous revenons plus forts avec de nouveaux titres.

Peux-tu décrire le nouvel album aux fans qui n'ont pas encore entendu le moindre morceau ? A quoi peuvent-ils s'attendre ? Penses-tu qu'ils seront surpris ?

Lars : Oui, l'enregistrement n'était pas compliqué, nous avons passé 5 à 6 mois à travailler sur les nouvelles compositions avant d'entrer en studio. Ils peuvent s'attendre à un album agressif et atmosphérique. Ils pourront ressentir des compositions fraîches et spontanées. C'est old school avec un son massif.

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Ce nouvel album semble plus posé, moins rentre-dedans que son prédécesseur. Avez-vous changé quelque chose au niveau de la méthode d’enregistrement ou est-ce une volonté claire de lever le pied et de proposer autre chose ?

Lars: je pense qu'il y a plus de feeling "Death Metal" dans ce nouvel album, il y a des chansons plus sombres et heavy, mais je ne dirais pas plus lentes. Il y a aussi pas mal de passages rapides. 

Entombed a été une source d’inspiration majeure pour de nombreux groupes, certains utilisent même la même police de caractère pour leur nom (Entrails, signé maintenant chez Metal Blade). Quel est ton sentiment à ce niveau ? Ressens-tu une certaine joie d’avoir tellement inspiré des groupes ou plutôt une « colère » à cause du fait que ces groupes capitalisent clairement le fait qu’ils font du Entombed ?

Lars : Cela me rend heureux. Il n'y a pas de raison valable pour détester cela. Si des gens sont inspirés par notre musique, cela me donne le sourire, un sourire maléfique bien entendu ! Je n'ai pas de sentiments négatifs, un groupe comme Entrails contribue à faire grandir notre influence… et cela me convient.

Aujourd’hui, il y a pas mal de nouveau groupes « old school » et d’autres anciens qui reviennent (Sorcery, Convulse, etc.). Quel est ton point de vue à ce sujet ? 

Lars : pour moi c'est super, ces groupes qui n'ont pas joué depuis un moment et qui reviennent, c'est bien pour la communauté metal d'une manière générale. Il y a toujours un retour aux sources, aux vieux groupes.

En parlant d’anciens groupes, tu penses que Nihilist pourrait revenir un jour ? 

C'est possible. Après tout, regarde Carcass, eux aussi font un grand retour.

Vous avez actuellement lancé une campagne de récolte de fonds pour rééditer trois albums. Votre label ne supportait-il pas cette initiative ? Est-ce que cela vous permet ainsi d’avoir un contrôle total sur les rééditions et d’obtenir le résultat que vous souhaitez obtenir ? Est-ce aussi un moyen de couper l’herbe sous le pied de vos anciens labels qui voudraient rééditer vos albums (on se souvient de la mésaventure de Spawn Of Possession dont un album a été réédité par Osmose sans consultation préalable avec le groupe) ?

Lars : C'est quelque chose dont Alex s'occupe et le reste du groupe n'est pas impliqué à ce sujet.

Ce type de campagnes est-il l’avenir pour les groupes ? A terme, est-ce que les gros groupes pourront ainsi s’affranchir totalement des labels ? Est-ce que cette formule (totale indépendance) serait intéressante / souhaitable pour Entombed ?

Lars : Je ne suis pas très au fait de ce type de projet, si un groupe ressent le besoin de procéder de cette façon pour lever des fonds et enregistrer un nouvel album, grand bien lui fasse. Moi je préfère travailler de manière plus traditionnelle avec un vrai label qui fait son boulot et moi je m'occupe de la musique.

Lors de notre dernière interview avec Alex il y a deux ans, il évoquait vaguement des discussions au sujet d’une nouvelle tournée « Masters Of Death » regroupant le Big Four suédois, projet mis à mal par la disparition de Dismember. Ce projet est-il encore à l’ordre du jour ou préférez-vous aller de l’avant et laisser tomber cette tournée ?

Lars : Cela ne se produira sans doute pas directement, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il y a un tas de gens à impliquer, mais je me rappelle de la dernière fois où nous sommes partis en tournée avec des groupes suédois. C'était super. Si les autres sont d'accord, je suis partant tout de suite. Il faut qu'on puisse trouver le temps d'organiser cela. Si on me le demande, je dirais oui !

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Victor Brandt – basse, L-G Petrov chant, (Alex Hellid), Nico Elgstrand – guitare, Olle Dahlstedt – batterie


Quels sont les prochains projets d’Entombed à terme ? Une tournée ? Un album / DVD live ? Unreal Estate verra-t-il le jour en DVD un de ces quatre ?

Lars : cela fait douze ou treize ans, j'espère qu'un jour cela se fera. Là, on va s'occuper de défendre notre nouvel album en tournée, nous passerons par la France, et on aimerait jouer chez vous sans passer uniquement par Paris. Ce serait cool de jouer dans d'autres endroits en France. 

Un dernier mot ?

Tu sais, être sur scène c'est ma vie, alors venez nous voir en tournée et headbanguer sur nos nouveaux titres.

www.entombed.com 

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Satyricon – Satyricon

383927There are a lot of surprises here, but I think it's gonna be a record that's gonna help the black metal movement perhaps find a new way for the future.
Satyr


SURPRISE it sucks !
Mister Patate

Satyr se voyait déjà en nouveau berger du Black Metal, guidant fièrement le troupeau dans une nouvelle voie, vers de nouveaux horizons. Si cet album éponyme est l’avenir du Black Metal, je préfère encore me mettre au Deathcore. Car oui, Satyricon (l’album) est une amère déception, le genre d’albums qui fait grincer des dents, a fortiori lorsqu’on le compare (et c’est inévitable) avec les efforts précédents. Le déclin amorcé sur The Age Of Nero se confirme encore, à tel point que le groupe semble prêt à rendre les armes… ou à assumer pleinement son statut de fer de lance de la Black Pop.

Après une intro mollassonne, « Tro og Kraft » débute l’album en pétard mouillé. C’est à peine si on dodeline de la tête tant le propos est peu énergique, et ce ne sont pas les morceaux suivants qui vont relever le niveau. Le niveau est faible, douloureusement faible pour un groupe qui a, rappelons-le, pondu in illo tempore un Nemesis Divina qui frôlait le génie et, plus récemment, un Volcano qui avait été marqué par un son plus éloigné des débuts, mais aussi et surtout par un punch et une énergie débordantes. Il faut attendre les 6e et 7e plages pour retrouver un faible sursaut d’orgueil, deux morceaux un poil plus vicieux… à moins que cette impression ne vienne d’un « Phoenix » où Satyricon unit ses forces avec le chanteur du groupe de rock Madrugada qui se la joue crooner pour ménagères de moins de 50 ans. Merde, on dirait du Ghost qui aurait copulé avec Depeche Mode pour le côté ténébreux ! Enfin, et c’est peut-être le plus décevant, « Natt », le morceau de fin inutile, la conclusion en queue de poisson d’un album poussif. Par le passé, Satyricon avait conclu ses albums par quelques grands morceaux de bravoure (« To The Mountains », bordel, « To The Mountains » !). Ici, il semble ne même pas prendre la peine de clôturer son méfait et part sur la pointe des pieds.

Amis du Black Metal, si vous cherchiez votre déception de l’année, ne cherchez plus, elle s’appelle Satyricon.

Mister Patate (2/10)

 


Contre-avis

Une fois la tournée Age of Nero achevée, Sartyr nous avait mis en garde : désormais rien ne serait plus comme avant. Il était temps pour Satyricon de faire un break, de se reconstruire, de repenser groupe et musique.

Le duo norvégien touchait alors un nouveau public, devenait plus accessible et se fondait avec talent dans une identité Black’n’roll. Après cinq ans de tergiversations, arrive donc cet album éponyme : Satyricon
 
Ce huitième opus est une œuvre courageuse dont on louera, ou non, l’audace. Satyricon prend avec ce dernier le risque de s’aliéner une bonne partie de ses fans. C'est un album atypique. Il ne ressemble en rien à ses prédécesseurs : plus lent, plus posé, il peut être, pour certains, plus compliqué à digérer. Mais Satyricon impressionne par son obstination à aller là où on ne l’attend guère. Sans se renier pour autant (« Necrohaven », « Ageless Northern Spirit »). Qui aurait pensé un jour voir le groupe s’accoquiner avec Sivert Høyem, ex-chanteur de Madrugada, pour accoucher d’un superbe « Phoenix » aux accents goth-rock ? Qui aurait pensé que Satyr et Frost allaient faire autant de concessions pour rendre leur musique abordable ? Pas grand monde.
 
Au final, il faut prendre cet album pour ce qu’il est : une formidable transition, une prise de risque insensée d’un groupe établi. Satyricon nous ouvre un horizon infini de possibilités musicales. Certains adoreront, d’autres détesteront, mais au final, ce n’est que de la musique. La musique d’un groupe libre.
 
Nico (8/10)

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Roadrunner Records / 2013

Tracklist (51:22) 1. Voice of Shadows 2. Tro og Kraft 3. Our World, It Rumbles Tonight 4. Nocturnal Flare 5. Phoenix 6. Walker Upon The Wind 7. Nekrohaven 8. Ageless Northern Spirit 9. The Infinity of Time and Space 10. Natt

dad-deluxeedition

Mine de rien cela fait plus de vingt ans que les Danois de DAD arpentent les scènes musicales sans fléchir ni se décourager. Il est vrai que le hard rock mélodique mais enlevé et puissant du quatuor recuille toujours un succès plus qu'estimable notamment au Danemark. Leur dernier album, DIC-NII-LAN-DAFT-ERD-ARK, a même été nominé aux music awards… du Danemark justement. Histoire de marquer le coup et de mieux toucher le marché européen, le groupe ressort donc en 2013 le disque en une version deluxe très généreuse. Le tout pour un peu moins de 20 euros ce qui est raisonnable. 

Le disque est bon, voire très bon si on accepte le caractère classique (mais pas impersonnel) de la musique de DAD. La puissance des gros riffs est bien présente et au chant Jesper Binze emporte toujours la conviction. 

Les bonus sur le deuxième CD sont nombreux : cinq morceaux acoustiques tirés du disque et d'excellente facture et onze titres live qui sentent la Carlsberg et la sueur des concerts endiablés. Le tout dans d'excellentes conditions sonores qui n'aseptisent pas le son des quatre danois. Pour une fois, on ne se moque pas du monde ! 

Baptiste (7,5/10)

 

Site officiel

AFM / 2013

Tracklist : 

CD 1: 01. A New Age Moving In 02. I Want What She’s Got 03. The End 04. Fast On Wheels 05. The Place Of The Heart 06. Last Time In Neverland 07. Breaking Them Heart By Heart 08. We All Fall Down 09. Wild Things In The Woods 10. Can’t Explain What It Means 11. Drag Me To The Curb 12. Your Lips Are Sealed

CD2 : 01. I Want What She’s Got (Acoustic) 02. The End (Acoustic) 03. A New Age Moving In (Acoustic) 04. Last Time In Neverland (Acoustic) 05. The Place Of The Heart (Acoustic) 06. A New Age Moving In (Live) 07. Jihad (Live) 08. The End (Live) 09. Everything Glows (Live) 10. Ridin’ With Sue (Live) 11. Monster Philosophy (Live)12. We All Fall Down (Live) 13. Last Time In Neverland (Live) 14. I Want What She’s Got (Live) 15. God’s Favorite (Live) 16. The Place Of The Heart (Live)