EVERLAST, de son vrai nom Erik Schrody est un artiste américain. Il est connu pour être l'ancien leader du groupe HOUSE OF PAIN. Son style musical oscille entre le blues, le rap et le rock. Cet album peut avoir des allures d’OVNI dans ces pages et pourtant il s’agit bien là d’un album fondamentalement rock, un album acoustique faisant la part belle à la guitare. EVERLAST a fait le paris de se présenter dans le plus simple appareil, sa voix, sa six-cordes et quelques fioritures ici et là pour donner plus de corps à ces réinterprétations. Comme tout le monde j’ai été jeune et un peu idiot dans les années 80 et le hit planétaire « Jump Around » d’HOUSE OF PAIN a dû me trotter dans la tête pendant quelques semaines à sa sortie. Je suis curieux de voir ce que cette chanson peut donner en acoustique. EVERLAST a pioché dans sa discographie solo pour constituer la tracklist de cet album. Ses deux premiers opus sont absents et il commence sa sélection à partir de l’album Eat at Whitey's publié en 2000.
Dès les premières notes, ce qui étonne le plus reste a voix d’EVERLAST. Je dois bien avouer ne pas avoir suivi sa carrière depuis HOUSE OF PAIN mais son timbre est devenu chaud, grave et s’adapte particulièrement à cet exercice acoustique. Pas étonnant que le blues devienne un de ses styles de prédilections avec un organe comme celui-là. Dans leur plus simple appareil, les chansons ne mentent pas, soit elles sont bonnes et c’est un plaisir soit la mayonnaise ne prend pas. Ici, le résultat est plutôt convainquant et la performance de Schrody est impressionnante. Les chansons s’enchainent naturellement et tout passe avec grâce, sans anicroche. Bien sûr il est amusant d’attendre la dernière chanson, cette réinterprétation de ce fameux hit des années 80. C’est assez spécial, heureusement que l’on reconnait les paroles pour faire le lien avec la chanson d’origine. Beaucoup plus calme et moins rentre-dedans passé à la moulinette de l’acoustique, ce titre prend une nouvelle vie et cela s’avère une bonne surprise.
On ne peut rien reprocher à ce The Life Acoustic de bonne facture. EVERLAST fera plaisir à ses fans et étonnera les autres. Et puis il s’agit aussi d’une bonne excuse pour partir en tournée. Il passera d’ailleurs par la France, à Paris, le 16 octobre prochain.
Oshyrya (07/10)
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Long Branch Records – SPV / 2013
Tracklist (45:11 mn) 01. Sad Girl 02. Black Jesus 03. Today 04. Broken 05. Stone In My Hand 06. Weakness 07. Children's Story 08. Stay 09. My Medicine 10. Lonely Road 11. Grandma´s Hand 12. Jump Around?
Ce n’est sans doute pas les premiers mais les italiens de RAVING SEASON présente une particularité. Leur duo de chanteur, l’un chargé des voix clairs et l’autre des growls, est composé de deux femmes. Ce petit détail inhabituel pourrait s’avérer amusant même si les chanteuses évoluant dans le registre extrême n’étonne plus puisqu’Angela Gossow, pour n’en citer qu’une, a déjà largement ouvert la voie. Né en l’hiver 2005, RAVING SEASON a pris forme grâce à la rencontre fructueuse entre les deux chanteuses Judith et Federica avec le guitariste Sergio. Un premier EP, The Brightness of my Disaster, est enregistré en mai 2009 aux Early Reflection Studios de Rome. Après avoir recruté de nouveaux membres et constitué un line-up solide, les transalpins s’attaquent à la composition et l’enregistrement d’un premier album que voici.
Fondé à l’origine dans une veine doom/death métal, RAVING SEASON a fait évoluer sa musique tout en conservant des caractéristiques spécifiques de ces deux genres. L’atmosphère est particulièrement sombre et mélancolique, l’écoute de ces chansons invitent au recueillement et à l’introspection. Les chanteuses se partagent cette scène macabre en alternant chant clair et growls avec efficacité. Difficile de ne pas penser à un MY BYING BRIDE à l’écoute de ces longues complaintes désespérées, l’espoir ne semble plus permis. Un titre plus rapide comme « Suspanded In A Spiral » pourrait aussi évoquer un TRISTANIA des débuts pour la touche gothique.
Ce voyage entre mélancolie et colère est assez efficace, les italiens de RAVING SEASON font preuve d’une belle maturité et d’une belle maîtrise technique. Toutes les ficelles du doom tendance gothique sont utilisées avec talent et les plus dépressifs d’entre nous pourraient y trouver leur compte. Amnio souffre de quelques longueurs ici et là (un comble pour du doom) mais les italiens offrent tout de même une belle carte de visite.
Oshyrya (07/10)
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My Kingdom Music / 2013
Tracklist (66:19 mn) 01. Turandot 02. Dusk Dance 03. My Last Murderer 04. Silent Lake 05. Restless Rain (il rumore della pioggia) 06. My Darkest Season (pt.2) 07. Testament 08. Suspanded In A Spiral 09. Amnio
Vu de ma chapelle, le black métal peut apparaître séduisant mais j’ai essayé encore et encore, je reste désespérément étanche à ce genre. L’espoir viendra sans doute de groupes intégrant un maximum d’éléments symphoniques à même d’adoucir la violence du propos. Pas très connu en dehors des cercles spécialisés, les finlandais de IN SILENTIO NOCTIS propose une nouvel EP, Disenchant The Hypocrites. Leurs faits d’armes sont encore peu nombreux, une démo, Symphonies of Death en 2007 et un premier album, Through Fragments of Christianity, en 2010.
Tenant fermement la barre de ce projet, la chanteuse lyrique Armi Päivinen a profondément renouvelé le line-up du groupe depuis 2010. Grâce à ce sang neuf, les finlandais entament un nouveau chapitre via cet EP. Le label parle de black métal symphonique ici et je devine déjà bon nombre de fans s’étrangler à l’écoute de Disenchant The Hypocrites. La musique proposée reste très mélodique avec de nombreuses orchestrations et surtout un chant clair/lyrique. Bien sûr les gimmicks habituels du black métal sont là avec un batterie ultra-rapide et des riffs de guitares typiques. Mais dans l’ensemble cela reste du black métal raconté aux enfants. Prenez un EMPEROR ou un DIMMU BORGIR, mélangez avec le THERION des dernières années et un soupçon d’EPICA. Le résultat est loin d’être désagréable mais les finlandais se sont un pris les pieds dans le tapis. Disenchant The Hypocrites sonne très brouillon dans l’ensemble, Päivinen ne m’impressionne pas plus que cela et surtout il manque un chant hargneux masculin (oui c’est moi qui écrit cela) pour convaincre. N’est pas CRADLE OF FILTH qui veut.
Le positionnement de IN SILENTIO NOCTIS parait écoute après écoute de plus en plus étrange et risque de ne satisfaire personne. Les blackeux vont trouver cela bien mou, surtout du côté du chant, et les symphoniques veut peu goûter les passages de guitare/batterie typiquement black métal. Un pari perdant-perdant.
Oshyrya (5,5/10)
Site officiel: www.insilentionoctis.com
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My Kingdom Music / 2013
Tracklist (16:26 mn) 01. Chapter I-The Pit 02. Chapter II-Of deception 03. Chapter III-Haunted